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Le quartet d'Oxford

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Elizabeth Anscombe : brillante, grande fumeuse, catholique en pantalon, mère de sept enfants. Philippa Foot : petite-fille d’un président américain, discrètement rebelle. Mary Midgley : érudite pleine d’esprit et observatrice attentive des hommes et des animaux. Iris Murdoch : romancière en devenir qui a le pouvoir de séduire (presque) tout le monde. Toutes sont devenues philosophes à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Brillantes étudiantes, bientôt amies inséparables, elles entrent à l’université d’Oxford au moment où les hommes partent au front. Clare Mac Cumhaill et Rachael Wiseman consacre à ce Quartet d'Oxford une biographie croisée (Flammarion) qui nous plonge dans la vie tumultueuse de quatre femmes qui ont profondément renouvelé la philosophie, en développant chacune à leur manière une philosophie morale d’une étonnante modernité à l’heure où, de l’autre côté du Channel, l’existentialisme bat son plein. Fabula vous invite à feuilleter le livre…


French Studies in Southern Africa, n° 54.1 : "Circulation, diffusion et réception mondiale de la littérature africaine francophone"

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French Studies in Southern Africa n° 54.1

Table des matières / Contents

Dossier « Circulation, diffusion et réception mondiale de la littérature africaine francophone »

Katrien Lievois & Mickaëlle Cedergren : Circulation, diffusion et réception mondiale de la littérature africaine francophone : Introduction

Pierre Halen : Paliers et champs locaux dans le système littéraire francophone

Christophe Premat : Le Prix des cinq continents dans la reconnaissance des écrivains africains

Véronique Porra : De l’engagement à la défiance : paradoxes et limites de la réception des littératures africaines francophones en Allemagne au XXIe siècle

Lisbeth Verstraete-Hansen & Simon Hartling : L’« insularisation » de la littérature traduite : Une étude des paratextes de la littérature francophone subsaharienne en traduction danoise (2000 – 2023)

Katrien Lievois : Le pourquoi en traduction. Le cas de figure des traductions néerlandaises d’Abdellah Taïa

Mickaëlle Cedergren & Saloua El Oufir : La légitimité de la littérature marocaine de langue française dans le système éducatif au Maroc

Katrien Lievois : « Un supporter professionnel des littératures africaines » : entretien avec Bernard Magnier

Varias

Michel Brix : Diderot : voyages lointains et colonisation

Jean-Louis Cornille : Louis-Ferdinand Céline : Guère ne pique ce que l’on te donne

Maria Vrancken & Charmion Brown : Stratégies de traduction de la comparaison figurative : la version anglaise de la bande dessinée Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

Ghislain Mouton : Changements en didactique du FLE au Japon : influences méthodologiques et évolutions des manuels

Comptes rendus

Version numérique : disponible sur https://journals.co.za/journal/french 

Version papier : contacter markus.arnold@uct.ac.za

"Le groupe Madrigall se lance dans le seul-en-scène" (Actualitte.com)

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Signalé par Actualitte.com :

Le groupe Madrigall, sous la présidence d'Antoine Gallimard, et le groupe Astérios, dirigé par Olivier Poubelle et spécialisé dans la production de spectacles, ont annoncé une collaboration visant à enrichir l'expérience éditoriale par le prisme de la scène. 

"Ce partenariat entre les mondes de l'édition et du spectacle se concrétise à travers le lancement du projet « Une bonne compagnie ». Il vise à initier de nouvelles formes d'interaction entre les auteurs des maisons d'édition de Madrigall, à commencer par Flammarion, et leur public.

Ces rencontres se dérouleront dans divers lieux tels que les théâtres, les centres culturels et les scènes de musique, où les écrivains présenteront leurs œuvres en format « seul-en-scène », assistés par des professionnels de la mise en espace.

Le projet prévoit l'utilisation de supports visuels et sonores enrichissant les lectures, ce qui permettra de transcender le cadre promotionnel traditionnel des ouvrages pour offrir une transmission de savoir, d'expérience et d'émotions de manière plus immersive. Les prestations seront également capturées pour alimenter une chaîne YouTube dédiée ainsi que divers formats vidéo destinés aux réseaux sociaux. […]"

Lire la suite…

Sophie Calle, Finir en beauté

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"Peu avant mon exposition À toi de faire, ma mignonne au musée Picasso, à Paris, un orage a causé des dégâts dans ma réserve et des spores de moisissure se sont infiltrées dans ma série Les Aveugles. Les restaurateurs se sont prononcés, il était préférable de détruire les œuvres. Seulement Les Aveugles avaient trop compté dans ma vie pour terminer la leur à la décharge. J’ai alors repensé à une idée de l’artiste Roland Topor d’inhumer un vieux chandail qu’il ne pouvait ni donner ni jeter." — Sophie Calle

Ainsi, Finir en beauté, sera une exposition dans les cryptoportiques à l’occasion des Rencontres d’Arles 2024. Et cet ouvrage précieux, aura la particularité d’inclure une pochette de photographies in situ que le lecteur devra positionner lui-même !

Lire l'entretien avec Sophie Calle sur francetvinfo.fr…

Isabelle Daunais, La beauté du roman

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On parle volontiers d’un « bon » roman et l’on sait alors immédiatement à quoi l’on a affaire : une histoire bien menée, bien tournée, remplie d’événements dont les développements retiennent notre attention. En revanche, que veut-on dire exactement quand on parle d’un « beau » roman ?

Loin de chercher à définir ce que serait la beauté d’un roman ou à en fixer les critères, Isabelle Daunais nous invite plutôt à suivre les chemins que cette beauté peut emprunter, les façons qu’elle a eues d’exister ou qu’on a eues de la penser. Guidée par la conviction que c’est dans la durée souterraine du roman, de ses personnages et de leur vie que se déploie la beauté romanesque, elle plonge dans de nombreuses œuvres de la littérature occidentale – de Cervantès à Roberto Bolaño, de Balzac à Marie-Claire Blais, de Dostoïevski à Magda Szabó – pour faire émerger les principales incarnations de cette idée.

Il en ressort une lecture nouvelle de la spécificité du roman en tant que genre littéraire et en tant qu’art à part entière.

Lire un extrait…

Table des matières

La Beauté du roman

Introduction

La beauté comme ce qui reste

La beauté de ce qui revient

L’oeuvre unique ou la série ?

Ce qui arrive à point

La compagnie des romans

Roman et amitié

Le personnage, entre portrait et invention

Conclusion - La beauté comme souvenir

Journée de Doctorant.e.s de l'Association d'études françaises et francophones d'Irlande, ADEFFI (en ligne)

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Cet évènement en ligne (MS Teams) présente une occassion pour connaître notre communauté international de chercheur.euses et doctorant.e.s, partager vos recherches avec vos paires et vous tenir au courant des travaux en cours du domaine des études francophones d'aujourd'hui. 

Programme :

10.15-10.30 Welcome

Sarah Berthaud, présidente de l’Adeffi

Lauren McShane, répresentante des doctorant.e.s

10.30-11.45 Panel 1 : Traductions et transfers: Pratiques culturelles et langagières

Translations and Transfers: Language and Culture Practices

Amal El-Himer, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès:

‘Défis de la traduction des particules à valeurs temporelles de l’arabe vers le français’

Mohammed Bouhou, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès:

‘Les néologismes dans les pratiques langagières des jeunes: étude des représentations sociolinguistiques’

Imane Letrech, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès:

‘Analyse du discours médiatique de sensibilisation au Maroc : Approche pragmatique’

11.45-12.00 Pause-café

12.00-13.00 Panel 2 : Travaux en cours : Works in progress

Président.e: Lauren McShane

Marie Julie, Independent scholar :

‘Le merveilleux topos journalier", une recherche-création en cours d'écriture’

Sarah Levy Valensi, Université de Caen :

‘Jeux de miroirs dans les textes autobiographiques des frères McCourt’

Emily Fitzell, Cambridge University/New School of the Anthropocene:

‘Surrealist stepping stones: On Ambulithic Resonance’

Stéphanie Arc, Université de Cergy :

‘The Approximative Ethics of Documentary Fiction: A Theoretical Discussion of Paillages’

Aline Verneau : L’École des Hautes Études en Sciences Sociales et Sorbonne, Paris 3:

‘Littérature autochtone francophone – enjeux et espaces d’une fabrique de la littérature (Québec-France)’

13.00-13.45 Pause déjeuner/Lunch

13.45-15.05 Histoire d’idées et l’idée de L’H/histoire:

History of Ideas and the Idea of H(h)istory:

Maria Milos : Université de l’Ouest de Timisoara, Romania

‘L’influence de la micro-histoire et de l’Histoire sur le destin des personnages romanesques : Ce que le jour doit à la nuit et Les anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra’

Loubna Abahani, l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès:

‘Le mythe dans À la recherche du temps perdu : Au cœur du réel proustien’

Minh Houang Pham, l’Université catholique de Louvain, Belgique :

‘Du problème de Molyneux à l’idolâtrie des chrétiens chez Voltaire et Diderot’

Doha Haimeur, Université Hassan II

‘Les figures maternelles en littérature et en art au XXe siècle : Une approche comparatiste’

15.05-15.15 : Pause café

15.15-16.30 : Espaces, la nature et les quêtes d’alterité : Spaces, nature and searches for alterity :

Majda Meftani : Université Chaouib Doukkali El Jadida :

‘La quête du « chez soi » ou comment habiter un espace de négociation entre altérité et manque dans Faire l’amour de Jean Philippe Toussaint’

Sawel Awuni : University of Mississippi:

‘"La Guerre des Œufs Contre les Pierres" : La Bataille pour la Justice comme une Équation Impossible dans Les bouts de bois de Dieu’

Wissal Oualdou : l’Université Mohammed V de Rabat

La Suède comme espace de renaissance dans Un Été à Stockholm d’Adbelkébir Khatibi

16.30-16.45 Pause café

16.45-17.45 : Formation : Dr Driss Louiz, Université Ibn Tofail-Kénitra Maroc

‘Etapes de la rédaction d'une thèse de doctorat’ : Conseils et récommendations

17.45 Remerciements.


18.00 Conference close/Fin du symposium

Shut Up and Write et séances de lecture de l'Adeffi (en ligne)

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Nous tenons des séances d'écriture et de lectures chaque mois pour notre communauté scientifique internationale et irlandaise de doctorant.e.s, maîtres de conférences et enseignant-chercheurs en ligne pour encourager la productivité et une partage d'expériences et de recherches entre pairs.

Les évènements ce mois-ci se tiendront lieu sur MS Teams aux jours suivants:

Shut Up and Write séances mardi 17 septembre:

https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_ZDk2NmZiNjQtM2QxYi00YTk3LTg4OTUtOWFlMGNjNDE2MzA0%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22eaab77ea-b4a5-49e3-a1e8-d6dd23a1f286%22%2c%22Oid%22%3a%22c5748e51-8e22-446d-99a8-9bf723263fb8%22%7d

Shut Up and Write lundi 30 septembre:

https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_MGRiM2M2NjYtNWExNi00YTZhLTljOTYtNWE1Y2IzMTdmY2Vj%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22eaab77ea-b4a5-49e3-a1e8-d6dd23a1f286%22%2c%22Oid%22%3a%22c5748e51-8e22-446d-99a8-9bf723263fb8%22%7d

Reading Sprint/Séance de lectures: le mercredi 25 septembre

https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_MzJiMDI3OGEtMDc3ZC00MTRlLWE0NTgtMmE4MGVkYTI0MzM0%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22eaab77ea-b4a5-49e3-a1e8-d6dd23a1f286%22%2c%22Oid%22%3a%22c5748e51-8e22-446d-99a8-9bf723263fb8%22%7d

Trace et lecture : mémoire, interprétation, imaginaire et création (MSH Dijon)

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COLLOQUE INTERNATIONAL

En partenariat entre Laboratoire CPTC EA 4178,

Mission Recherche INSPE (Université de Bourgogne) et Le laboratoire LERIC (Université de Sfax) 

 TRACE ET LECTURE 

MÉMOIRE, INTERPRÉTATION, IMAGINAIRE ET CRÉATION

 les 26 et 27 septembre 2024 Maison des Sciences de l’Homme de Dijon 6 Esplanade Érasme  21000 Dijon.

Programme

JEUDI 26 septembre 2024  

MSH Le Forum des savoirs  

 08H30: Allocutions d’ouverture  

SESSION 1 : PHILOSOPHIE ET POÉTIQUE DE LA TRACE

 Modératrice : Mme Virginie BRINKER 

 09H20 : Domenico CAMBRIA (Institut catholique de Paris) : « La lecture qui trace l’écriture : Jacques Derrida et Michel de Certeau ». 

09H40 : Yves OUALLET (Université du Havre) : « Trace de poète, trace de philosophe ».  

10H00 : Sarah GOUTAGNY (Université Jean Moulin Lyon 3) : « La trace écrite ou la naissance du sujet du langage ».   

Ø  Discussion.

Ø  Pause-café. 

 SESSION 2 : IMAGEMENT DE LA TRACE

 Modérateur : M. Olivier HAMBURSIN

 11H00 : Geneviève DI ROSA (INSPE Paris Sorbonne) : « Imagement : quand la trace de lecture est une image ».  

 11H20 : Saadia YAHIA KHABOU (Université de Sfax) : « La tache-trace ou comment       lire la peinture informelle chez Georges Limbour ? ». 

 11H40 : Juliette VALCKE (Université Mount Saint Vincent) : « De la photographie à l’écriture : traces mémorielles et quête identitaire chez Françoise Enguehard ».

 Ø    Discussion

Ø    Déjeuner  

SESSION 3 : TRACES, INDICES ET RÉCITS

 Modérateur : M. Yves OUALLET

14H00 : Olivier HAMBURSIN (Université catholique de Louvain (UC Louvain)) : « Traces, lectures, indices et pas de côté : Jean Rolin et Lawrence au Moyen-Orient

14H20 : Annabelle MARION (Université de Limoges, EHIC) : « Traces et lectures policières :  de l’enquête à la contre-enquête ».   

14H40 : Daniela VENTURA (Universidad de Las Palmas de Gran Canaria) : « Lecture inférentielle de la trace dans le genre policier : aperçu ». 

 Ø    Discussion.

Ø    Pause café 

SESSION 4 : TRACES ET PRATIQUES CRÉATRICES

 Modérateur : M. Kamel SKANDER

 15H30 : Erika THOMAS et Sophie BOUTTEE (Université Catholique de Lille) : « L’Autre, l’amie, le double : chronique d’une amitié au long cours ». (enregistrement vidéo)  

15H50 : Léa FOUGEROLLE (Université de Louisiane, Lafayette, États-Unis) : « Eugène Savitzkaya : la littérature… et des poussières ». (en distanciel)  

16H10 : Jihen BEN HAMMED (Université de Carthage) : « Images de Guerre : Traces temporelles et propagande ». 

 Ø    Discussion 

17H00 : PRÉSENTATION et VISIONNAGE DU FILM # Vouvy... d’Yves HASSELMANN

VENDREDI 27 septembre 2024

 MSH Grand Amphithéâtre 

SESSION 5 : TRACES ET ECRITURE DE SOI

Modératrice : Mme Saadia YAHIA KHABOU

 09H00 : Kamel SKANDER (Université de Sfax) : « Une poétique de la trace ? ». 

 09H20 : Houda AMMAR ((Université de la Manouba-Tunisie) : « La lecture citationnelle dans les Carnets : une esthétique du détail ». 

 09H40 : Martine JACQUES (Université de Bourgogne) : « De la trace au filigrane ; l’instauration du sujet et du genre dans les Lettres d’une Péruvienne de Mme de Graffigny (1747) » 

Ø  Discussion.

Ø  Pause-café.

SESSION 6 : TRACES DU LECTEUR

 Modératrice : Mme Caroline RAULET-MARCEL

 11H00 : Séverine TAILHANDIER BARBERO (Université de Bourgogne) : « Tracer, tisser, nouer des liens, retracer l’histoire de sa lecture: tout un apprentissage ». 

 11H20 : Mohamed Amine KACEM (Université de Sfax)» ː  Lire Balzac : faire résonner l’amour filial chez Rachid Benzine » 

 11H40 : Lili FEVRE (Université Lumière Lyon 2) : « Lecture en scène et figure du lecteur dans les adaptations de textes non-dramatiques au théâtre ». 

 Ø    Discussion

Ø    Déjeuner 

SESSION 7 : TRACES, MEMOIRE ET ALTERITE

 Modératrice : Mme Martine JACQUES

 14H00 : Redouane KHAMAR (Faculté des Sciences de l’Education, Université Mohammed V, Rabat) : « La trace ou la quête de l’absent : approche de quelques textes magrebins d’expression française ». 

 14H20 : Sonia FELIX-NAIX (Université d’Angers) : « Traces de la mémoire collective dans l’œuvre littéraire : une lecture postcoloniale de la Polynésie française chez Titaua Peu et Chantal Spitz ». 

 14H40 : Bachir Hichem BOUDJEMAA (Université de Tissemsilt) : « La traçabilité discursive entre écriture mémorielle, genre épistolaire et perspective hypertextuelle : l’exemple du Train d’Erlingen de Boualem Sansal ».

 Ø    Discussion.

Ø   Pause-café

15H30 : SYNTHESE DU COLLOQUE 

M. Kamel SKANDER.

 

 

 

 


Session de dépôt des manuscrits des Presses Sorbonne Nouvelle : appel

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La nouvelle session de dépôt des manuscrits aux Presses Sorbonne Nouvelle est ouverte du 15 septembre au 15 octobre 2024.

Le formulaire à remplir est disponible en ligne…

Les manuscrits sont à envoyer en format Word et en format PDF, accompagnés d’un bref descriptif de l’ouvrage.

Présentation des Presses Sorbonne Nouvelle :

Les Presses Sorbonne Nouvelle, créées en 1978, sont un service général de l'université Sorbonne Nouvelle.

Elles s’attachent à éditer et diffuser le meilleur de la recherche universitaire. Avec plus de 700 titres, le catalogue des PSN, dans sa diversité, contribue puissamment au rayonnement de ses pôles d’excellence, à l’échelle nationale et internationale.

Des littératures françaises et étrangères aux études européennes, en passant par le cinéma, le théâtre, les langues ou l’économie, un grand nombre de disciplines sont représentées. Les approches transversales et novatrices sont privilégiées.

Les PSN publient une vingtaine d’ouvrages par an. À l’ère du numérique et du libre accès aux contenus, il leur revient de constituer un label de qualité, tant scientifique qu’éditorial.  La majorité des revues et des ouvrages est publiée sur Open Edition. 

Scientifiquement, les PSN recourent à des expertises nationales et internationales validées par une commission des publications pluridisciplinaire et par la commission de la recherche de l’université. Leurs revues sont toutes dotées de directions, de comités scientifiques et/ou de rédaction qui assurent leur excellence, leur collégialité et leur pérennité.

Les PSN privilégient les ouvrages, collectifs ou individuels, innovants par leur sujet, leur méthode, leur approche. Elles ne s’interdisent pas de publier des ouvrages traduits d’autres langues, pas plus que des ouvrages comportant des contributions en plusieurs langues. Elles excluent les actes de colloques en tant que tels. Des volumes collectifs ne peuvent en être issus qu’à la condition de remaniements majeurs : sélection des contributions retenues, création d’une véritable cohésion, réécriture, sollicitation de contributions complémentaires, etc. De même, les ouvrages d’hommages qui n’ont pas été conçus comme des livres véritables n’y sont pas accueillis.

Éditorialement, les PSN veillent à la qualité de l’écriture, de la mise en page et à la clarté des ouvrages. Ceux-ci ont en effet vocation à s’adresser, au-delà des spécialistes des thématiques abordées, à tout public curieux.

Le souci de l’excellence ne se dissociant pas de celui du rayonnement, les PSN privilégient des ouvrages susceptibles de rencontrer une audience. Elles invitent donc les auteur.e.s à préférer les ouvrages n'excédant pas 250 pages.

Rencontre autour du théâtre d'André Gide (BnF, site Richelieu, Paris)

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Le 3 oct. 2024, de 18 h à 19 h 30, le département des Arts du spectacle de la BnF organise une rencontre autour de l’œuvre théâtrale d’André Gide, à l’occasion de la parution récente de deux ouvrages :

L’Écriture d’André Gide à la lumière de Luigi Pirandello, de Marco Longo, Classiques Garnier, 2024

André Gide, Théâtre complet, tome I, Classiques Garnier, 2024, édition établie par Vincenzo Mazza

La rencontre, introduite par Joël Huthwohl, directeur du département des Arts du spectacle, BnF, réunira les deux auteurs Marco Longo et Vincenzo Mazza.

Dans L’Écriture de Gide à la lumière de Pirandello, que Marco Longo a élaboré à partir de sa deuxième thèse de doctorat, dirigée par Jean-Michel Wittmann et soutenue en 2023, l’auteur met en évidence les points de contact, non seulement via le théâtre, de deux poétiques contemporaines où deux figures majeures de la littérature et lauréats du prix Nobel, Gide et Pirandello, se sont étudiés de loin en faisant tout leur possible pour apparaître distants et distincts tout en connaissant bien l’œuvre l’un de l’autre.

Vincenzo Mazza, après avoir publié, en 2021, les actes du premier colloque sur le théâtre de Gide, organisé à la BnF et au Collège d’Espagne de la Cité universitaire internationale de Paris, établit l’édition scientifique intégrale des textes d’André Gide écrits pour et sur la scène. Le premier tome, paru en janvier de cette année, comprend 8 textes dramatiques, allant de Philoctète, publié en 1899, à Œdipe, paru en 1930.

Traduction. Langues. Enseignement (Montpellier)

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Traduction − Langues − Enseignement

3-4 avril 2025, Montpellier

EMMA et ReSO, Université Paul-Valéry Montpellier 3, France 

Ce colloque a pour objectif de réunir des enseignants et enseignantes de langue et de traduction, des traducteurs et traductrices, des chercheurs, des étudiants et étudiantes en langues et en traduction, des spécialistes de traductologie et sciences de l’éducation, ainsi que toute personne ayant un intérêt pour l’enseignement, les langues et la traduction, afin de réfléchir aux dynamiques créées par les interactions entre ces trois domaines.

La traduction et l’enseignement des langues ont une longue histoire commune, au point que ces deux domaines semblent indissociables. Toutefois, de manière surprenante (au moins au premier abord), on les a qualifiés d’« improbables amants » (Carreres 2006). Comment est- il possible de traduire si l’on n’a pas appris une langue autre que sa langue maternelle ? Et comment apprendre une deuxième langue, dans un contexte scolaire ou non, sans avoir recours, d’une manière ou autre, à la traduction ? En ce qui concerne les processus d’enseignement et d’apprentissage en contexte institutionnel, une question qui a déjà fait l’objet de recherches est la distinction entre traduction en tant qu’objectif final (voir, par exemple, Carreres 2014) et traduction en tant que moyen. Ainsi, Cook (2010) considère que la traduction est une aide précieuse pour l’acquisition des langues étrangères et dans l’évaluation du niveau de langue ; elle permet entre autres aux apprenants et apprenantes de mettre la langue à apprendre en relation avec leur langue maternelle. La dimension culturelle de cette démarche étant fondamentale, la traduction retrouve, encore une fois, son rôle d’intermédiaire et de négociateur.

À partir de ce qui a déjà été accompli (voir, entre autres, Lavault 1985, Danan 1992, Delisle et Lee-Jahnke 1998, Malmkjær 1998 et 2004, Gile 2005, Gambier 2007, Cook 2010, Carreres 2006 et 2014, Leonardi 2010, Koletnik et Frœliger 2019), nous souhaitons poursuivre le dialogue et accueillir des propositions de communications concernant les divers aspects de la relation entre traduction, enseignement et langue(s). Toutes les langues, paires de langues ou périodes historiques rentrent dans le cadre des échanges que nous organisons, et la liste des thématiques que nous proposons ci-dessous n’est pas exhaustive :

  • l’histoire et la méthodologie de la traduction dans l’enseignement des langues, ainsi que l’histoire et la méthodologie de l’enseignement des langues dans la formation des traducteurs et traductrices ;
  • l’ingénierie pédagogique et les modalités d’évaluation (université et enseignement secondaire) ;
  • les approches linguistiques dans l’enseignement de la traduction (par exemple, l’analyse du discours) ;
  • les évolutions technologiques actuelles, notamment l’IA, et leur impact sur l’enseignement de la traduction et des langues, ainsi que sur l’évaluation ;
  • les corpus (écrits, audiovisuels, autres) dans l’enseignement des langues et de la traduction ;
  • le professeur de langue en tant que traducteur, le professeur de traduction en tant qu’enseignant de langue ;
  • les méthodes d’enseignement de la traduction en fonction des spécificités des langues et des paires de langues ;
  • l’auto-traduction et l’enseignement des langues ;
  • le rôle des différents genres et types de textes dans l’enseignement et l’apprentissage des langues et de la traduction ;
  • multilinguisme / traduction / enseignement.

Langues du colloque : français et anglais

Conférenciers pléniers

Rudy Loock, Université de Lille

Kirsten Malmkjær, University of Leicester

Comité scientifique

Georges Bastin, Université de Montréal

Nicolas Froeliger, Université Paris Cité

Adrienn Gulyás, Université nationale de l’administration publique, Budapest

Aïcha Louzir, traductrice et enseignante à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3

Fransiska Louwagie, University of Aberdeen

Tiffane Levick, Université Toulouse Jean-Jaurès

Elpida Loupaki, Université Aristote de Thessalonique

Anna Matamala, Universitat Autònoma de Barcelona

Elisa Perego, Università degli Studi di Pavia

Organisatrices

Elisa Hatzidaki, ReSO, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Catherine Kirkby, ReSO, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Adriana Şerban, EMMA, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Veuillez envoyer un résumé de 300 à 350 mots ainsi qu’une notice bio-bibliographique de 100 mots environ à

elisavet.hatzidaki@univ-montp3.fr">elisavet.hatzidaki@univ-montp3.fr avant le 15 novembre 2024.

Réponse : avant le 15 décembre 2024

Frais d’inscription : 90 EUR. Personnes étudiantes : 45 EUR.

Bibliographie

Caimi, Annamaria. 2011. « Cognitive insights into the role of subtitling in L2 learning. » in Şerban Adriana, Anna Matamala et Jean-Marc Lavaur (dirs), Audiovisual Translation in Close-up: Practical and Theoretical Approaches. Berne : Peter Lang. 113-128.

Carreres, Ángeles. 2014. « Translation as a means and as an end: Reassessing the divide. » in The Interpreter and Translator Trainer 8(1) : 123-135.

Carreres, Ángeles. 2006. « Strange Bedfellows: Translation and Language Teaching. The teaching of translation into L2 in modern languages degrees; uses and limitations. » Sixth Symposium on Translation, Terminology and Interpretation in Cuba and Canada, Canadian Translators, Terminologists and Interpreters Council.3

Carreres, Ángeles et María Noriega-Sánchez. 2011. « Translation in language teaching: insights from professional translator training. » in The Language Learning Journal 39(3) : 281-297.

Carreres, Ángeles, María Noriega-Sánchez et Lucía Pintado-Gutiérrez, dirs. 2021. Translation and plurilingual approaches to language teaching and learning. Numéro spécial de Translation and Translanguaging in Multilingual Contexts 7(1).

Cook, Guy. 2010. Translation in Language Teaching: An Argument for Reassessment. Oxford : Oxford University Press.

Danan, Martine. 1992. « Reversed subtitling and dual coding theory: New directions for foreign language instruction. » in Language Learning 42(4) : 497-527.

Delisle, Jean et Hannelore Lee-Jahnke. 1998. Enseignement de la traduction et traduction dans l’enseignement. Ottawa : Presses de l’Université d’Ottawa.

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Leonardi, Vanessa. 2010. The Role of Pedagogic Translation in Second Language Acquisition. From Theory to Practice. Berne et Berlin : Peter Lang.

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Koletnik, Melita et Nicolas Frœliger, dirs. 2019. Translation and Language Teaching: Continuing the Dialogue. Cambridge : Cambridge Scholars Publishing.

Pym, Anthony. 2018. « Where Translation Studies lost the plot: Relations with language teaching. » in Translation and Translanguaging in Multilingual Contexts 4(2) : 203-222.

Pym, Anthony, Kirsten Malmkjær et María del Mar Gutiérrez-Colón Plana. 2013. Translation and Language Learning: The Role of Translation in the Teaching of Languages in the European Union. Luxembourg : Office des publications de l’Union européenne.4

Talaván Zanón, Noa. 2006. « Using subtitles to enhance foreign language learning. » in Porta Linguarum 6. 41-52.

Witte, Arnd, Theo Harden et Alessandra Ramon de Oliveira Harden, dirs. 2009. Translation in Second Language Learning and Teaching. Oxford et Berne : Peter Lang.

Rencontres "Autrices et artistes oubliées : une recherche scientifique" (Librairie Flora Lit, Paris)

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Rencontres "Autrices et artistes oubliées : une recherche scientifique"
à la librairie Flora Lit

À l’occasion des journées du matrimoine organisées par la mairie du 14e arrondissement de Paris, la librairie Flora Lit propose des rencontres autour du matrimoine littéraire et artistique. Elle accueille Laura Boisset, fondatrice des éditions des Véliplanchistes et responsable du pôle éditorial de l’école universitaire de recherche ArTeC qui a concocté la programmation suivante :

17 h 30 – Présentation des éditions des Véliplanchistes et d’ArTeC

17 h 45 – Faire (re)vivre le matrimoine littéraire avec Lucie Nizard (CERILAC, URP 441, univ. Paris-Cité), chercheuse et autrice du dossier critique pour la réédition de Nouvelles et légendes dauphinoises de Louise Drevet (éditions Véliplanchistes, 2024) >> https://editionsveliplanchistes.fr/produit/nouvelles-et-legendes-dauphinoises-louise-drevet/

18 h 30 – Construire un matrimoine de la bande dessinée (EUR ArTeC/Les presses du réel, 2024) avec la chercheuse Marys Renné Hertiman (univ. Paris 8)  >> https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=10884&menu=0

Le Verger de consolation (Paris, BnF, Français 9220) : étude interdisciplinaire d'un joyau médiéval (Saint-Étienne)

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Le Verger de consolation (Paris, BnF, Français 9220) :

étude interdisciplinaire d'un joyau médiéval

Journées d’étude internationales

Université Jean Monnet Saint-Étienne, les 15-16 octobre 2024

Produit dans le nord de la France à la fin du XIIIe siècle, le manuscrit Paris, BnF, Français 9220, intitulé Verger de consolation, compte parmi les témoins de la collection mouvante et polymorphe connue sous le nom de Speculum theologiae, sorte d’encyclopédie morale et théologique visuelle composée de diagrammes mnémotechniques à l’usage des prédicateurs. Or, en plus d’intégrer des schémas et tableaux inédits, le Verger de consolation inclut des textes en langue française et a fait l’objet d’une exécution extrêmement luxueuse, ce qui tend à indiquer qu’il n’était pas destiné à un clerc, mais à une ou un laïc. Le Verger de consolation apparaît donc comme une version singulière du Speculum theologiae, probablement composée par un maître d’œuvre franciscain. Pour la première fois, des journées d’étude internationales sont consacrées au manuscrit Français 9220 dans une perspective pleinement interdisciplinaire afin de jeter une lumière nouvelle sur ce joyau méconnu de la production livresque française médiévale.

Mardi 15 octobre

15h00 Accueil

15h15 Introduction
par Louis-Patrick Bergot & Thibaut Radomme

Session 1
Modération • Pierre Manen \ Université Jean Monnet Saint-Étienne

15h30 Sabine Maffre \ Bibliothèque nationale de France
« La matérialité à l’oeuvre : étude codicologique du Verger de consolation (Paris, BnF, Français 9220) »

16h00 Discussion

16h15 Pause-café

16h45 Laure Solignac \ Institut Catholique de Paris, Religion, Culture et Société
« En amont du Verger de consolation : réflexions sur deux arbres bonaventuriens »

17h15 Naïs Virenque \ Université catholique de Louvain, GEMCA
« Les diagrammes en arbre du manuscrit BnF, Français 9220 : spécificités et interdiagrammaticité »

17h45 Discussion

18h00 Apéritif

20h30 Dîner

Mercredi 16 octobre

09h00 Accueil

Session 2
Modération • Chloe McCarthy \ Université Jean Monnet Saint-Étienne

09h15 Thibaut Radomme \ Université Jean Monnet Saint-Étienne, IHRIM
« Le Trône de Salomon du manuscrit BnF, Français 9220, un texte franciscain ? Enquête philologique et littéraire »

09h45 Louis-Patrick Bergot \ Sorbonne Université
« L’enfer paulinien dans le Verger de consolation »

10h15 Discussion

10h30 Pause-café

Session 3
Modération • Charlotte Guiot \ Université Lumière Lyon 2

11h00 Bertrand Cosnet \ Université de Lille, IRHiS
« Le Verger de consolation dans le réseau des transferts iconographiques vers 1300 »

11h30 Claire Donnat-Aracil \ Université Paris Cité, CERILAC
« Au jardin de compassion. Émotion et dévotion dans le Vrigiet de solas »

12h00 Discussion

12h30 Déjeuner

Lieu et dates

Les 15 et 16 octobre 2024 à Saint-Étienne

Université Jean Monnet, Campus Tréfilerie, 33 rue du Onze-Novembre

42100 Saint-Étienne

Bât. M - Salle M001.

Organisé par Louis-Patrick Bergot (Sorbonne Université) et Thibaut Radomme (Université Jean Monnet Saint-Étienne)
Avec le soutien de l'IHRIM et du LabEx COMOD

Fuite au Nord (Paris)

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Fuite au Nord

Journées d'étude

Journée 1 : vendredi 21 mars 2025 (Université Sorbonne Nouvelle)

Journée 2 : vendredi 21 novembre 2025 (Université Paris Cité)

Organisation :

Guido Furci (Université Sorbonne Nouvelle),

Marie Mossé (Université Paris Cité),

Florence Schnebelen (Université Polytechnique Hauts-de-France) 

« Ce n’est donc pas un voyage d’agrément que vous entreprenez, mais plutôt l’Allemagne que vous avez voulu fuir ? »

— Klaus Mann, Fuite au Nord [1934], Grasset, 1997, p. 17.

De la navigation de Pythéas de Marseille vers les horizons brumeux de Thulé (VIIIe siècle av. J. C.) aux traversées arctiques de Knud Rasmussen, Fridtjof Nansen ou Paul-Émile Victor (XXe siècle) en passant par les expéditions britanniques élisabéthaines et victoriennes en quête du Passage du Nord-Ouest, l'imaginaire occidental des voyages au Nord tend à privilégier le motif d’une course au nord : quête concrète et impérialiste de territoires, de voies, de ressources matérielles et humaines ; quête symbolique de l'exploit héroïque - souvent viril - individuel ou collectif, du dépassement de soi comme du prestige national... Ce sont autant de motifs dont se ressaisissent les littératures fictionnelles occidentales : on songe aux romans d'aventure de l'Écossais Robert Michael Ballantyne ou de l’Américain Jack London, qui façonnent un tel imaginaire du Grand Nord canadien chez leurs jeunes et moins jeunes lecteurs des XIXe et XXe siècles.

Nous nous proposons d'analyser un autre aspect des représentations du voyage vers les pays froids, qui serait l’envers de la course au nord : la fuite au nord. Dans son roman Fuite au Nord, paru en allemand sous le titre Flucht in den Norden en 1934, Klaus Mann transpose et transfigure sa situation d’exil face au nazisme à travers l’histoire de Johanna, jeune femme allemande que son affiliation au communisme contraint à se réfugier en Finlande dans les années 1930. Les paysages nordiques sont pour Johanna le berceau d’une double découverte : la sérénité de la nature septentrionale, mais aussi l’amour et le bonheur avec Ragnar, qui estompent le fond historique menaçant d’un pays bientôt déchiré par les velléités d’annexion de ses voisins. La fuite au nord est alors synonyme de retraite spirituelle et amoureuse ; de privilège accordé à la liberté et à l’épanouissement individuels au détriment de la responsabilité collective ; de soustraction aux remous de l’Histoire et à la violence du monde moderne au profit d’un refuge dans un univers de pureté et de beauté immémoriales.

Le motif de la fuite au nord nous invite donc à remodeler l’imaginaire occidental du Nord, héritier d’une littérature de voyage façonnée aussi bien par les sagas islandaises médiévales relatant la découverte du Groenland et de Terre-Neuve (Vínland) que par les récits d’exploration de l’Arctique. Le motif de la fuite au nord esquisse une nouvelle cartographie du danger et de l’hostilité, qui déplace les lignes d’opposition entre Nord et Sud et crée de nouvelles représentations.

Nous nous attacherons à étudier les textes, fictionnels ou non, qui abordent le motif de la fuite au nord en nous demandant si celui-ci ne constitue que la part d'ombre de l'historiographie du tropisme nordique des Occidentaux, son occulte versant négatif, ou s’il représente une modalité bien distincte et autonome du déplacement vers le nord. De manière emblématique, les Vikings Eiríkr Rauði (dit “le Rouge”) et Leifr Eiríksson, personnages cardinaux des sagas du Vínland, concentrent sur eux toute l’ambivalence de cette question : à l’origine de leur course vers l’Islande, le Groenland et le Vínland, perpétuée de génération en génération, il y a le bannissement d’un meurtrier, déclaré hors-la-loi en Norvège… En d’autres termes, s’intéresser au motif de la fuite au Nord, est-ce mettre au jour de nouveaux corpus utiles à l’étude de l’imaginaire du Nord… ou est-ce lire d’un œil nouveau ces corpus bien connus ?

Comment les littératures narratives, fictionnelles et non-fictionnelles, construisent-elles ce motif de la fuite au nord ? Proposent-elles le récit d’une mobilité contrainte, d’un exil, d’un bannissement ou d’une quête inversée ? Quels en sont les objectifs et les enjeux ? Que cherchent celles et ceux qui orientent leur fuite vers le nord ? Un refuge dans une nature fantasmée, « pays de cocagne » et « nouvelle Arcadie2  » ? Un autre modèle social ? Aspirent-elles / -ils à un espace pour ainsi dire désert3, dans lequel tout serait possible ? On portera également attention aux conditions - matérielles et psychologiques - dans lesquelles s’organise la fuite, ainsi qu’à sa temporalité : est-elle désordonnée, dans un parcours aveugle vers les points les plus extrêmes ? Est-elle minutieusement préparée et jalonnée d’étapes préalablement définies ? Enfin, la fuite a-t-elle un but précis ? Appelle-t-elle un retour ? Ou s’apparente-t-elle à une errance ?

De telles questions se justifient tout particulièrement en raison de la labilité de la notion même de N/nord, que la langue française fait apparaître, de manière particulièrement intéressante pour nous sur le plan heuristique : Nord avec majuscule pour la région ou le lieu ; nord avec minuscule pour la direction ou le point cardinal. Les spécialistes d’études nordiques, au sens le plus littéral du terme, le rappellent ainsi :

Immanquablement, le Nord nous apparaît comme pluriel et mouvant. […] Quant au territoire nordique, ses frontières ne peuvent se définir que par des données variables, climatiques ou culturelles. Le Nord esquive finalement toute tentative de se laisser définir, à défaut de se laisser mesurer4.

À cela s’ajoute une richesse / difficulté supplémentaire pour la pensée : le N/nord est étroitement relatif à l’endroit - littéral et / ou figuré - d’où on le regarde, d’où on l’écrit, d’où l’on part pour le rejoindre, de manière concrète ou asymptotique. Si le géographe québécois Louis-Edmond Hamelin a tâché d’identifier les traits définitoires de ce qu’il a appelé la nordicité5, depuis Paris, le N/nord recouvre aussi bien les Hauts de France que la Belgique, les Pays-Bas, la Scandinavie continentale et insulaire ou… la Sibérie6  ; pour les Mexicains qui cherchent une vie meilleure aux États-Unis, ce sont Albuquerque, Phoenix, Los Angeles qui incarnent ce N/nord7  ; pour les migrants syriens ou libyens, ce sont l’île de Lampedusa, Milan, Calais8 … L’axiologie du N/nord est tout aussi mouvante dans l’imaginaire de quiconque regarde dans sa direction : lieu de richesse et de pouvoir pour les uns ; terre de ressources à exploiter pour les autres10. Pour les Inuits, inversement, la notion de N/nord, géographique et a fortiori symbolique, n’existe pas : tributaire de la mise en coupe réglée cartographique du territoire, elle ne saurait s’accommoder de la manière holistique dont les Inuits conçoivent ce territoire, mais aussi ce qui les lie à lui ; ils préfèrent dès lors aux points cardinaux les mouvements éoliens, repères à la fois perpétuels et mouvants11 . Le motif de la fuite au nord devient-il dès lors un impensé pour eux ?... Ou en renouvellent-ils encore le traitement ?  

Les contributions pourront émaner de spécialistes de littérature, d’histoire culturelle, d’études viatiques, d’études de genre, d’intermédialité, de sociologie. Elles traiteront de corpus littéraires et artistiques de toutes époques et ne seront pas astreintes à une compréhension restrictive de la notion de N/nord, dans la mesure où elles s’attacheront à justifier et à problématiser ce qu’elles entendent par N/nord. Toutes les perspectives critiques seront les bienvenues. Les corpus envisagés par les différentes contributions ne se limiteront pas aux genres fictionnels. Les propositions de communication pourront s’inscrire - sans s’y restreindre - dans les axes problématiques suivants :

1) Questions poétiques

On pourra s’interroger sur les éléments structurants du motif de la fuite au Nord, ce qui permettra également de réfléchir sur le statut de transfuge de ces éléments, des récits traditionnels ou contes folkloriques à la littérature moderne et contemporaine. À titre d’exemple, la typologie des personnages qui fuient au Nord, de l'anti-héros au nouveau héros, est riche de questionnement : les héros à contre-emploi, nordiques / nordistes malgré eux ; les marginaux - ermite, poète, coureur des bois - voire les hors-la-loi - héros criminels d'Anne Hébert (Kamouraska) et de Constantin Weyer (La Loi du Nord) ; proscrits des sagas islandaises ; naa'in des Gwich'in d'Alaska ; qivitoq groenlandais qui ressurgissent dans l’écriture contemporaine de Niviaq Korneliussen - et / ou tout simplement les femmes, dont la présence ou même l’aspiration au N/nord fut longtemps rendue transgressive par la répartition genrée des rôles sociaux.

La portée poétique, voire métapoétique du motif de la fuite au Nord pourra également être interrogée : quels registres se trouvent associés à ce type de déplacement ? Comment s’opèrent, le cas échéant, le déplacement et la remise en question des codes, thèmes et catégories génériques traditionnels, issus de la veine héroïque du voyage vers le Nord. Comment la rencontre de l’écriture de la fuite et du boréalisme est-elle dramatisée ? Quelles différences ces récits manifestent-ils vis-à-vis des codes de la littérature viatique et des découvertes boréales entre émerveillement et inconfort ? En passe-t-on par le pastiche et / ou la parodie ? Enfin, quelles relations se tissent éventuellement entre le motif de la fuite au Nord et la représentation du geste créateur, du créateur ou de la créatrice ?

2) Questions politiques

Il sera pertinent de se questionner sur le statut social et politique des auteur-e-s de fictions et / ou de littérature référentielle qui reprennent cette trame narrative : la fuite au Nord est-elle un motif de prédilection pour des autrices et auteurs émanant de communautés opprimées, traditionnellement exclues des représentations du voyage au Nord (les femmes) ou cantonnées dans un certain schéma narratif et une constellation de personnages (les peuples autochtones circumpolaires et arctiques, tantôt adversaires, tantôt utilités, tantôt objets de convoitise) ? Dans quelle mesure ces problématiques sont-elles transposées aux personnages de leurs récits : est-ce dans une perspective spéculaire ou dans une perspective critique ?

De même, ce motif de la fuite au Nord est-il historiquement situé et, le cas échéant, à quel(s) événement(s) ou élément(s) contextuel(s) doit-il son existence ? Ou faut-il postuler sa permanence, son existence parallèle à celle du récit officiel de la course au Nord, dont il représenterait une face cachée, un versant alternatif ? Dans un cas comme dans l’autre, quel imaginaire du Nord ce motif construit-il ? Jusqu’à quel point sont valides les oppositions axiologiques telles que loi / liberté, utopie / dystopie et, le cas échéant, dans quelle mesure l’expérience vécue ou rêvée du N/nord et sa mise en discours les réélaborent-elles ?   

3) Questions épistémologiques

Enfin, on appréciera tout particulièrement les contributions qui essaient de relier le motif de la fuite au N/nord aux champs de la théorie littéraire et de l’histoire des représentations : le motif de la fuite au N/nord tel qu’il est mis en œuvre dans les littératures et les arts atteste-t-il d’une volonté - de l’autrice, de l’auteur, de l’artiste - de déboréaliser ou de (re)boréaliser le boréalisme ? Et, si l’on déplace la perspective de l’horizon de création à l’horizon de réception, quels outils critiques et théoriques la communauté des chercheuses et chercheurs peut-elle mettre en œuvre pour penser ce motif ?

On pourra se demander dans quelle mesure l’étude du motif de la fuite au N/nord entre éventuellement en résonance avec une entreprise de « recomplexification12 »  de l’imaginaire du Nord, objet de discours dont Daniel Chartier rappelle qu’il s’est construit essentiellement à l’extérieur des territoires nordiques, par et pour celles et ceux qui ne connaissaient pas ces territoires de manière empirique. La confrontation entre perspective(s) exogène(s) et perspective(s) endogène(s) - en particulier issues de communautés autochtones circumpolaires et / ou arctiques - sur le Nord, permet-elle de penser ce motif d’une manière inédite et, inversement, trouve-t-elle à travers lui une voie/x nouvelle ? Dans une telle optique, on prêtera une attention toute particulière aux contributions monographiques ou comparatistes dévolues à l’étude de corpus littéraires autochtones des espaces nordiques.

Modalités pratiques

La manifestation scientifique s’articulera en deux journées d’étude, la première organisée à l’Université Sorbonne Nouvelle le vendredi 21 mars 2025 et consacrée au(x) Nord(s) occidental/aux et la seconde organisée à l’Université Paris Cité le vendredi 21 novembre 2025 et consacrée au(x) Nord(s) extra-occidental/aux.

Les propositions de communication sont à adresser pour le 15 novembre 2024 aux adresses suivantes : guido.furci@sorbonne-nouvelle.fr ; marie.mosse@univ-eiffel.fr ; florence.schnebelen@uphf.fr.

Les notifications d’acceptation / refus seront adressées aux contributrices / contributeurs d’ici la fin du mois de novembre.

Les déjeuners seront pris en charge par le comité d’organisation ; le transport et l’hébergement seront à la charge des participantes et participants.

Indications bibliographiques

BARTON Hildor Arnold, Northern Arcadia: Foreign Travelers in Scandinavia, 1765-1815, Carbondale, Southern Illinois University Press, 1999.

BELLEMARE-PAGE Stéphanie, Daniel CHARTIER, Maria WALECKA-GARBALINSKA et Alice DUHAN (dir.), Le lieu du Nord. Vers une cartographie des lieux du Nord, Québec / Stockholm, Presses de l'Université du Québec / Université de Stockholm, coll. « Droit au pôle », 2015.

BERTRAND Gilles, Daniel CHARTIER, Alain GUYOT, Marie MOSSÉ, Anne-Élisabeth SPICA (dir.), Voyages illustrés aux pays froids (XVIe-XIXe siècle). De l'invention de l'imprimerie à celle de la photographie, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Littératures », 2020.

BRIENS Sylvain, « Boréalisme. Le Nord comme espace discursif », Études germaniques, n°282, 2016/2, Le boréalisme, 2016, p. 179-188.

BRIENS Sylvain, « Boréalisme. Pour un atlas sensible du Nord », Études germaniques, n°290, 2018/2 Le boréalisme 2.0, p. 151-176.

BOURGUIGNON Annie et Konrad HARRER (dir.), Writing the North of the North. Construction of Images, Confrontation of Reality and Location in the Literary Field – L’Écriture du Nord du Nord. Construction d’images, confrontation au réel et positionnement dans le champ littéraire – Den Norden des Nordens (be-)schreiben. Bildkonstruktion, Wirklichkeitsbezug und Positionierung im literarischen Feld, Berlin, Frank & Timme, 2019.

CHARTIER Daniel, Qu'est-ce que l'imaginaire du Nord ? Principes éthiques, édition multilingue, Harstad / Montréal, Arctic Arts Summit / Imaginaire │ Nord, coll. « Isberg », 2018.

CHARTIER Daniel (dir.), Le(s) Nord(s) imaginaire(s), Montréal, Imaginaire | Nord, coll. « Droit au pôle », 2008.

DAVIDSON Peter, The Idea of North, Islington, Reaktion Books, 2016.

FJÅGESUND Peter et Ruth A. Symes, The Northern Utopia. British Perceptions of Norway in the Nineteenth Century, Amsterdam / New York, Rodopi, 2003.

FJÅGESUND Peter, The Dream of the North: A Cultural History to 1920, Amsterdam, Rodopi, 2014.

HAMELIN Louis-Edmond, Discours du Nord, Québec, GÉTIC, Université Laval, coll. « Recherche », 35, 2002.

HAMELIN Louis-Edmond, La Nordicité du Québec, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2014.

HAMELIN Louis-Edmond, Nordicité canadienne, Montréal, Hurtubise HMH, 1975.

ÍSLEIFSSON Sumarliði R., Deux îles aux confins du monde. Islande et Groenland, Québec, Presses de l'Université du Québec, coll. « Droit au Pôle », 2018.

McCORRISTINE Shane, Spectral Arctic. A History of Dreams and Ghosts in Polar Exploration, Londres, UCL Press, 2018.

McGHEE Robert, The Last Imaginary Place. An Human History of the Arctic World, Oxford, Oxford University Press, 2005.

MOHNIKE Thomas, « Narrating the North. Towards a Theory of Mythemes of Social Knowledge in Cultural Circulation », Deshima. Revue d’histoire globale des Pays du Nord, 14/2020, p. 9-36.

ORLANDINI CARCREFF Alessandra, Au pays des vendeurs de vent. Voyager en Laponie et en Finlande XVe-XIXe siècle, Aix-en-Provence / Marseille, Presses universitaires de Provence, coll. « Textuelles », 2017.

OSLUND Karen, Iceland imagined. Nature, Culture, and Storytelling in the North Atlantic, Seattle / Londres, University of Washington Press, 2011.

SALVADORI Pierre-Ange, Le Nord de la Renaissance. La carte, l’humanisme suédois et la genèse de l'Arctique, Paris, Classiques Garnier, 2021.

SCHNAKENBOURG Éric (dir.), De l’Ultima Thulé à l’Arcadie nordique : perceptions et représentations du Nord de la fin du Moyen Age au XVIIIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012.

SCHNAKENBOURG Éric (dir.), Figures du Nord : Scandinavie, Groenland, Sibérie. Perceptions et représentations des espaces septentrionaux de la fin de Moyen Âge au XVIIIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012.

TOUDOIRE-SURLAPIERRE Frédérique, L’imaginaire nordique. Représentations de l'âme scandinave (1870-1920), Paris, L’Improviste, coll. « Les aéronautes de l’esprit », 2005.

WÆRP Henning Howlid, Arktisk litteratur – fra Fridtjof Nansen til Anne B. Ragde, Stamsund, Orkana Akademisk, 2017.

Notes

  1 Karel Čapek, Voyage vers le Nord [1939], Paris, Les éditions du sonneur, 2010, préface de Cees Nooteboom, p. 10. Dans ses carnets rédigés lors d’un voyage en 1936 pour échapper à la menace nazie, Karel Čapek donne par exemple du Danemark une vision édénique (« Partout, les pâturages de Dieu. Rien qu’une vaste exploitation divine, si soignée, si bien conçue qu’on n’y voit pas trace du labeur humain », p. 28). Il y présente son voyage comme un « pèlerinage dans le Nord » (p. 20).
  2 Voir Hildor Arnold Barton, Northern Arcadia: Foreign Travelers in Scandinavia, 1765-1815, Carbondale, Southern Illinois University Press, 1999.
  3 Dans son essai Qu’est-ce que l’imaginaire du Nord ? Principes éthiques (2018), Daniel Chartier rappelle que l’idée d’un Nord désert est un stéréotype du discours impérialiste : dans une logique coloniale, si les territoires nordiques sont vides, notamment de cultures, l’exploitation de leurs ressources au détriment de populations autochtones bel et bien existantes se trouve alors justifiée.
  4 Alessandra Ballotti, Claire McKeown et Frédérique Toudoire-Surlapierre (dir.), De la nordicité au boréalisme, Reims, Épure, 2020, Frédérique Toudoire-Surlapierre, Sylvain Briens, Alessandra Ballotti, Claire McKeown, « Introduction. Nordicité et boréalisme : entre deux pôles ? », p. 24.
  5 La nordicité est l’« état, niveau et conscience d’une territorialité froide à l’intérieur de l’hémisphère boréal » (Louis-Edmond Hamelin, Écho des pays froids, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 1996, p. 243.
  6 Pour les Vikings du Xe siècle, le Nord, c’était l’Ouest (de la Norvège à Terre-Neuve en passant par les Îles Féroé, l’Islande et le Groenland) ; pour l’écrivain-voyageur français Cédric Gras, le Nord, c’est l’Est (voir Cédric Gras, Le Nord, c’est l’Est. Aux confins de la Fédération de Russie, Paris, Phébus, coll. « Libretto », 2013).
  7 La littérature mexicaine investit d’ailleurs cet espace de la frontière Mexique / États-Unis, ainsi que le récit de sa traversée rêvée ou effective : on songe à deux recueils de nouvelles que sont  Le Llano en flammes (El Llano en llamas) (1953, 1971) de Juan Rulfo et La frontière de verre (La frontera de cristal) (1999) de Carlos Fuentes. Dans la littérature étasunienne contemporaine, on pense à American Dirt (2020) de Jeanine Cummins.
  8 De la même manière, la fuite au nord des migrants du Bassin méditerranéen devient une matière littéraire, traitée dans une veine documentaire (par exemple, dans L’Opticien de Lampedusa (2016) d’Emma-Jane Kirby) ou fictionnelle et intermédiale (voir notamment la série de bandes-dessinées en 3 tomes L’Odyssée d’Hakim (2018-2021), de Fabien Toulmé).  
 9  Songeons à la géographie ou géopolitique scolaire dont nous sommes largement tributaires au cours de notre formation, et qui oppose les Nords - pays économiquement développés et dotés d’un pouvoir d’arbitrage et de décision international - aux Suds - pays en voie de développement, le plus souvent marqués par un passé colonial plus ou moins proches. 
  10 Au Canada, le Nord des communautés autochtones circumpolaires et arctiques est littéralement gouverné par le Sud d’origine et de culture occidentales, de Montréal à Vancouver. Il en va de même pour la Sibérie, conquise et colonisée par une Russie d’héritage européen.
  11 Louis-Jacques Dorais, « Terre de l’ombre ou terre d’abondance ? Le Nord des Inuit », dans Daniel Chartier, Le(s) Nord(s) imaginaire(s), Montréal, Imaginaire | Nord, coll. « Droit au pôle », 2008, p. 15 et suivantes.
  12 C’est sur cette notion programmatique, sur un double plan épistémologique et éthique, que Daniel Chartier conclut son essai Qu’est-ce que l’imaginaire du Nord ? (2018).

Poétique du roman choral (Amiens)

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ChoRUS/1

« Poétique du roman choral »

Amiens, Logis du Roy, 26-27 septembre 2024

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Jeudi 26 septembre

            9h30 Accueil des participant.es

            9h45 Introduction du colloque

            Voix chorales

            10h-10h30 Carlo ARCURI (Amiens), « Heurs et malheurs de la ch/oralité : G. Lukacs,  W. Benjamin et S. Tretiakov »

            10h30-11h Mélissa MELODIAS (Paris 3), « Le rythme, ou la co-oralité d’une oeuvre »      

            11h15-11h45 Marine DUVAL (Amiens) : « Faire chorus. Étude de l’écriture chorale dans l’œuvre romanesque de Catherine Mavrikakis »

            11h45-12h15 Mohamed MAGANI (Alger), « Diversité du roman, le roman choral au miroir de la terre instable »

Après-midi

            Proto-, para-, post-choralités          

            13h30-14h00 Jérémy NAÏM (Amiens), « Les derniers sursauts de l'imitation. Balzac, romancier du chœur ? »

            14h00-14h30 Julie WOLKENSTEIN (Caen), « Leçons et limites d’un prototype de roman choral : The Ring and the Book de Robert Browning (1869-1870) »

14h30-15h Christian MICHEL (Amiens), « Choralité et conflit des herméneutiques dans Dunkelblum d’Eva Menasse »

            Autour de Virginia Woolf

            15h15-15h45 Margaux GERARD (Strasbourg), « La choralité dans The Waves (1931) de Virginia Woolf : les voix et l’espace pour les faire entendre »

            15h45-16h15 Marie LANIEL (Amiens), « “The way things connect” : Artful Conjunctions  in Ali Smith’s There but for the (2011) »

Vendredi 27 septembre

            L’art du récit

            9h30-10h Jessy NEAU (Poitiers), « Poupées-gigognes, tiroirs et emboîtements : choralité et  structures imbriquées »

            10h-10h30 Lisa LEMOINE (Amiens), « Modalités narratives de la choralité chez Dos Passos (Three Soldiers), Powers (Three Farmers on Their Way to a Dance) et McCann    (Transatlantic) »

            Perspectives chorales

            10h45-11h15 Agathe THILLARD (Amiens), « Alternance des points de vue et ironie chez Milan Kundera : le lecteur mystifié et démystifié »

            11h15-11h45 Alain SCHAFFNER (Paris 3), « Fonctions du roman choral chez Martin  Winckler »

Après-midi

              Polyphonie/monodie

            13h30-14h00 Aurélie ADLER (Amiens), « Le roman choral contemporain est-il polyphonique ? Là d’où je viens a disparu de Guillaume Poix et Terrasses de Laurent Gaudé »

            14h00-14h30 Eugénie MATTHEY-JONAIS (Québec), « Formes chorales dans Soifs de Marie-Claire Blais »

           Question de genre

            14h45-15h15 Simon BREAN (Paris 3) : « Une choralité chronolytique ? Diffractions temporelles et points de vue  en science-fiction »

             Table ronde

15h15-16h45 : « Choralités, le point de vue des écrivain.es », avec Christine Montalbetti, Julie Wolkenstein, Martin Winckler.


Breaking New Grounds. Democratising Gardens and Gardening in Great Britain, 19th-20th centuries (Montpellier & en ligne)

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Colloque organisé par

Clémence Laburthe-Tolra (Université Paul-Valéry Montpellier3, EMMA)

et Aurélien Wasilewski (Law & Humanities, CERSA, UMR 7106, Université Paris-Panthéon-Assas). 

Il est possible de suivre le colloque en ligne en s'inscrivant à l’évènement (en choisissant l’option gratuite) sur le site du colloque:

https://b-n-g.sciencesconf.org/

Un lien de connexion sera transmis quelques jours avant le colloque.

Programme

Vendredi 27 septembre

Université Paul-Valéry Montpellier3, Site Saint-Charles, Salle des colloques 2

9h30 Discours d'accueil. Jean-Michel Ganteau, co-directeur d'EMMA (Études Montpelliéraines du Monde Anglophone)

9h50 Panel 1 – Garden and Class Boundaries

Modération: Aurélien Wasilewski (Université Paris-Panthéon-Assas, France)

 - Jeremy BURCHARDT (University of Reading, U.K.) “Roast Beef and Plum Pudding: The ceremony and symbolism of nineteenth-century allotment rent suppers” 

- Deborah ROGIERS (RWTH University, Aachen, Germany) “‘But the Garden, Stephen!’ – Genteel Poverty and Gardening in Dodie Smith’s I Capture the Castle” 

10h30 Discussion

10h50 Pause 

11h10 Panel 2 – Gardens of Confinement, Gardens of Freedom 

Modération: Jean-Michel Ganteau (Université Paul-Valéry Montpellier3, France) 

- Laurence DUBOIS (Université Paris Nanterre, France) “‘The first thing she could remember on the return to her reason, was crossing the Thames in a boat on going on one of these excursions to Kew’: the aesthetic and therapeutic power of gardens and gardening in Victorian lunatic asylums” 

- Susan REID (chercheur indépendant, U.K.) “From Edinburgh to Montpellier: the people’s gardens of Patrick Geddes and Norah Geddes” 

11h50 Discussion

12h10 Pause

14h Panel 3 –Testing out the Boundaries of Gardens

Modération: Christine Reynier (Université Paul-Valéry Montpellier3, France) 

- Niketa NARAYAN (University of Cambridge, U.K.) “The Artificial Limits of Liberty: Pattern and Representation in the Nineteenth-Century English Garden and Anne Brontë's The Tenant of Wildfell Hall” 

- Léa BEAUCHEMIN-LAPORTE (University of Quebec, Montreal) “Day Gardens, Night Gardens: On the Ambivalence of Culture and Nature in J. M. Barrie’s Peter Pan in Kensington Gardens (1906)” 

- Cristina-Ruxandra BURGHELEA (University of Heidelberg, Germany) “(Mis)Uses of Authority and Human-Nonhuman Encounters in Lewis Carroll’s Fictional Garden” 

15h Discussion

15h20 Pause

15h40pm Panel 4 – Challenging Authority and Building Community through Garden Representations 

Modération: Jeremy Burchardt (University of Reading, U. K.) 

- Kristin BLUEMEL (Monmouth University, U.S.) “Spades and Gravers: Clare Leighton, Victor Gollancz and the Radical Countryside” 

- Valérie MORISSON (Université Paul-Valéry Montpellier3, France) “Artists, Community Gardens and the New Commons” 4.20-4.40pm Discussion 

20h Dîner

Samedi 28 septembre

Université Paul-Valéry Montpellier3, Site Saint-Charles, Salle des colloques 2 

9h30 Panel 5 – Women Negotiating Personal and Professional Garden Spaces 

Modération: Clémence Laburthe-Tolra (Université Paul-Valéry Montpellier3, France) 

- Caroline IKIN (National Trust, U.K.) “Democratising the garden: defining the ‘working amateur’ at Gertrude Jekyll’s Munstead Wood” 

- Daria TOLOKONNIKOVA (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, France) “Amateurship, beauty, and gardening in Vita Sackville-West’s Some Flowers” 

- Florence PINARD-NELSON (Royal Holloway University of London, U.K.) “Transforming School Gardening: the work of Chrystabel Procter, 1916-1950)” 

10h30 Discussion

10h50 Pause

11h10 Panel 6 – Women Circulating Horticultural Matters. Transnational Perspectives 

Modération: Caroline Ikin (National Trust, U.K.) 

- Rebecca WELSHMAN (chercheur indépendant, U.K.) “Violets, Socialism, and the French Garden: a Pioneering Women’s Nursery in Henfield, West Sussex (1903-1948)” 

- Julien BASTOEN (École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, France) “The Feminisation of Horticulture in England as seen from France at the Turn of the 20th Century” 

11h50 Discussion

12h10 Fin du colloque. Déjeuner

14h-16h Visite du Collège des Écossais avec l'Association Patrick Geddes France: visite guidée menée par Jean-Paul Andrieu (architecte), Sabine Kraus (Chercheur indépendant/ EHESS) et Pierre Quertier (botaniste et paysagiste).
 
 
 
 
 
  

"Entre amoureuse et soubrette. L'incomparable Camilla Veronese à la Comédie-Italienne de Paris". Conf. de Silvia Manciati (Séminaire "Les Contemporaines", en ligne)

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SÉMINAIRE 2024-2025 - “LES CONTEMPORAINES” - 10 h (France)

Silvia MANCIATI (Université Rome Tor Vergata)

Entre Amoureuse et Soubrette. L «'incomparable » Camilla Veronese à la Comédie-Italienne de Paris.

Issue d'une famille artistique, Camilla Giacomina Antonietta Veronese fut au centre de la scène de la Comédie-Italienne de Paris à partir du milieu du XVIIIe siècle, lorsque des changements radicaux commencèrent à marquer le théâtre des Italiens, conduisant à une francisation massive de la tradition séculaire de l'Arte et, par la suite, à la fermeture définitive du Théâtre à l'aube de la Révolution. Son jeu particulier a profondément influencé la scène, la dramaturgie et les choix de répertoire des Italiens, à tel point que le rôle de la Soubrette est devenu tellement personnalisé que des changements scéniques et dramaturgiques ont été nécessaires lorsque d'autres comédiennes ont joué le rôle. On essaiera donc de se concentrer sur son profil d’actrice, non seulement à travers les sources contemporaines, mais aussi à travers les ‟traces” de son travail visibles dans de nombreuses œuvres  dramaturgiques.

Silvia Manciati est chargée de recherche en littérature italienne (Université de Rome Tor Vergata), où elle a déjà obtenu un doctorat en littérature théâtrale en cotutelle avec l’Université de Poitiers (European Doctorate Label). Qualifiée à la fonction de Maître de conférence (14e section), elle est chercheuse associée au CESR Centre d'études supérieures de la Renaissance (projet de recherche “Scène Européenne”). Elle participe actuellement à des programmes de recherche en France et en Italie, notamment au programme « Scène européenne : arts de la performance, performance des arts » du CESR et au projet PRIN (Projets de Recherche d'Intérêt National élevé) «  Hyperstage : une base de connaissances ouverte pour la reconstruction sémantique des représentations théâtrales à travers la collecte et le traitement des ressources du New Italian Network of Theatrical Digital Archives ». Ses recherches portent sur la période française de Carlo Goldoni, sur le rapport entre scène et écriture, sur le jeu de l’acteur entre France et en Italie au XVIIIe siècle, et sur les comédiennes de la Commedia dell’Arte entre le XVIIe et XVIIIe siècle.  

Lien Zoom :

https://us06web.zoom.us/j/88900009508?pwd=JYeuNyy8mqAO0GJRFdkagoUCdq25aF.1  

Meeting ID: 889 0000 9508

Passcode: 900241.

Pour en savoir plus sur le projet "Les Contemporaines", contacter :

Sabine-Salima Chaouche (sabine.chaouche.pro@gmail.com) et Catherine Menciassi-Authier (cat.authier@gmail.com).

L'idéal, recherche et rejet. Journée d'étude doctorale (Bordeaux)

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Journée d’étude doctorale

mercredi 19 février 2025

Université Bordeaux Montaigne

L’Idéal: Recherche et Rejet

« Nul ne rencontre deux fois l'idéal. Combien peu le rencontrent même une fois !  »

Oscar Wilde

Que les idéaux soient consciemment articulés ou non, ils jouent un rôle important dans nos jugements de valeur. L’idéal connote tout d’abord l’idée, et donc, par extension, le non-tangible, l'antonyme de la matière. En tant que tel, il évoque permanence et universalité, et son existence ne serait alors régie ni par le temps, ni par l'expérience matérielle, ni par la subjectivité. Il proposerait ainsi un repère, résidant en un lieu supérieur et immuable, capable de nous guider à travers les défis posés par une matérialité changeante et mouvante, en laquelle nous avons moins confiance. Cette première définition de l’idéal a des origines théologiques et platoniciennes (ou encore kantiennes), où l’idéal était le signe d’une conception métaphysique dualiste. 

Or, dans son sens plus général, l’idéal se fait aussi synonyme de désirabilité. Alors que son premier sens dit d’un objet qu’il relève du monde des idées, où que l’élément est le représentant parfait de cette idée, ce sens a connu un glissement. L’idéal n’est plus compris dans son sens de conformité de l’objet à son modèle immuable transcendant, mais de la conformité de l’objet à un résultat désiré. Une société idéale, par exemple, n’est pas entendue comme une société du monde des idées mais comme étant une société dans laquelle nous pourrions vivre dans les meilleures conditions.

Ce double sens de la notion d’idéal brouille les frontières entre l’imaginaire et le réel. Les utopies, par exemple, proposent un modèle de vie désirable, ou vers lequel progresser, or leur nom même est celui du “non lieu” et donc de la “non réalité.” C’est le sens d’irréalisable qui s’impose dans le langage courant. Une idée “utopique”, voire “utopiste”, est une idée écartée comme trop peu réalisable, trop peu réaliste, et peut-être même trop peu raisonnable. L’idéal se voit alors comme relevant du domaine des poètes et des rêveurs.

C’est aussi dans cet écart que peut naître l’espoir et l'enthousiasme. Thomas More situe son île d’Utopie dans le Nouveau Monde (sans préciser son lieu exact) à une époque où le Nouveau Monde représente un lieu idéalisé, vu comme une sorte de nouvel Eden et accueillant ainsi de nombreux espoirs et projections. L’idéal propose en effet un terrain fertile pour l’imagination et la réflexion : sa distance par rapport à l’expérience ordinaire permet de développer une réflexion décomplexée plus abstraite et de surpasser l’autocensure dans la réflexion. 

Se pose toutefois le problème de l’idéal comme perfection potentiellement inatteignable. Sans preuve de son atteignabilité, ni même de son existence, quelle posture adoptons-nous face à l’idéal ? Poursuivons-nous une quête dont l’objectif n’est pas garanti ? Cette tension au cœur de la notion de l’idéal relève d’un problème d’éthique qui fera penser, par exemple, à l’idéal de l’objectivité chez l’historien. 

Le rejet de l’idéal peut également être une source de libération, qu’elle soit artistique, intellectuelle, ou culturelle. Lorsque l’idéal n’est ni moteur, ni objectif, il peut devenir contrainte. Le poids de l’héritage peut alors représenter un frein dans la quête de l’authenticité. L’idéal s’apparente alors à un processus d’uniformisation de la pensée, un carcan auquel il faut se conformer sans laisser de place à l’individualité. Il vient lisser les aspérités des personnalités, et peut donner lieu à la construction de stéréotypes auxquels il faudrait se conformer pour obtenir l’acceptation sociétale. En ce sens, il peut devenir un instrument d’oppression et de discrimination. On pense par exemple à l’idéal victorien de féminité, « The Angel in the House » (l’Ange de la Maison), qui a permis et encouragé l’oppression des femmes en les contraignant à la sphère domestique et au rôle d’épouse et de mère, limitant ainsi leur accès à la sphère publique, et justifiant leur absence d’indépendance financière et sociale.

La critique des idéaux peut donner lieu à des mouvements – intellectuels, culturels, artistiques – qui souhaitent les renverser voire les remplacer par de nouveaux idéaux, souvent vu comme plus proches des besoins d’inclusivité ou d’identité. Ces nouvelles expressions découlent du sentiment que la trajectoire implicite de l’idéal n’est pas la bonne et qu’il faut adopter un nouveau cap. Or, ces mouvements de rejet ont parfois du mal à prendre dans les cas où ils sont uniquement motivés par une dynamique d’opposition, et la rébellion reste alors parfois dans l’ombre de l’idéal précédent. L’Histoire montre que l’union derrière un nouvel idéal est en effet un moteur bien plus puissant: les mouvements qui ont eu le plus grand impact ont souvent remplacé un idéal par un autre. On pense par exemple aux mouvement de lutte contre l’esclavage et la discrimination raciale, dont l’idéal d’égalité et de respect des différences a été davantage porteur que son prédecesseur, celui de la gloire impériale.

Le rejet de l’idéal peut s’apparenter à un rejet du passé: la méfiance envers les idéaux s’intègre dans la lutte historique entre tradition et modernité, ce qui signale à la fois la nécessité de renouvellement des idéaux, et leur importance en tant que marqueurs d’une époque et de son zeitgeist. Les mouvements de rejet des idéaux constituent donc eux-mêmes l’Histoire et l’identité culturelle d’un pays au sens où ils peuvent à la fois révéler les idéaux implicites qui régissent la société, et à la fois formuler de manière explicite une évolution des mentalités à un moment donné.

Les idéaux qui animent une culture ne sont pas toujours visibles. Dans son essai publié en 1967, Robert Bellah montre que, bien que le christianisme paraisse comme la religion des Etats-Unis, il y existe, en réalité, « une religion civile ». Ce terme désigne un ensemble de croyances, présent à travers le peuple, qui crée un lien sacré avec la nation et qui surpasse les affiliations religieuses. Dégager le terme de religion civile permet à Bellah de mettre en avant que les idéaux prônés ne sont pas toujours les idéaux respectés, et qu’il existe certaines subtilités pour retrouver les idéaux qui régissent réellement les fondements moraux et les processus de légitimation au sein d’une société donnée. 

Les idéaux sous-jacents sont aussi mis en lumière de manière plus organique lors de moments de communication et de partage inter-culturels. L’interculturalité est en effet un site qui permet la prise de conscience de la contingence de l'organisation sociale de sa société d’origine. Mettre en mots et expliquer un idéal jusqu’alors évident peut se révéler une réelle épreuve et permet l'examen et la comparaison des fondements d’une culture. 

Cette journée d’étude sera l’occasion, grâce aux contributions des jeunes chercheurs issus de différentes disciplines en sciences humaines et sociales, d’établir ensemble une compréhension plus approfondie de la notion de l’idéal et d’établir son intérêt comme objet d’étude interdisciplinaire.

Modalités de soumission

Nous invitons des propositions pour des communications de 20 minutes, en anglais ou en français, émanant de toutes les disciplines qui s’intéressent aux manières dont l’idéal (par sa poursuite ou par son rejet) agit à l’échelle individuelle et/ou culturelle.

Les communications pourront porter, sans s’y limiter, sur les thèmes suivants :

  • l’idéal et l’esthétique
    - l’idéal et le processus scientifique / la méthodologie du chercheur
    - l’idéal et l’imaginaire collectif
    - utopies et dystopies
    - idéalisation et dénaturation de l’objet
    - le rôle que jouent les notions de paradis perdu et/ou d’âge d’or (en littérature, comme dans le discours politique ou autre)
    - les idéaux moteurs des mouvements littéraires et/ou artistiques
    - les idéaux culturels sous-jacents
    - l’idéalisme dans le discours
    - le rejet de l’idéal comme libération personnelle, artistique, ou culturelle

Les propositions, de 250 mots environ, seront à envoyer accompagnées d’une courte présentation biographique à nina.eldridge@u-bordeaux-montaigne.fr et à jeanne.barange@u-bordeaux-montaigne.fr avant le 31 octobre 2024.

Les retours seront fait au cours des 15 premiers jours de novembre.


Bibliographie Indicative

BELLAH, Robert N. « La Religion civile en Amérique (Civil Religion in America) », Archives de sciences sociales des religions, 1973, 35(1), p. 7–22.

BONNET Gérard, « Les idéaux et leurs ravages », Imaginaire & Inconscient, 2008/1 (n° 21), p. 101-121.

BRISSON Luc (trad. et éd.). Platon. Le Banquet, Paris, Flammarion, 2018.

CHAPPEY, Frédéric, dir. L'érotisme de Marcel Gromaire : Nus en quête d'idéal. Paris : Somogy, 2010.

FONER Eric. « Freedom: America's Evolving and Enduring Idea », OAH Magazine of History, volume 20, Issue 4, 2006, p. 9–11.

JUMEAU-LAFOND, Jean-David, dir. Alexandre Séon (1855-1917) : La beauté idéale. Silvana Editoriale, 2015.

KANT, Emmanuel. Critique de la raison pure. Paris, PUF, 2012.

Leroux Georges (trad. et éd.). Platon. La République, Paris, Flammarion, 2004.

ROMERI, Luciana, “La cité idéale de Platon : de l’imaginaire à l’irréalisable”, Kentron, 2008, volume 24.

Liouba Bischoff, Raphaël Luis, Julien Nègre (dir.), Écrire avec les cartes

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Actes du colloque « Récits avec Cartes » organisé à l'ENS de Lyon en février 2023

Ouvrage publié avec le soutien de l'IHRIM, du CERCC et de l'IUF.

La carte, monde en miniature, donne à voir l'univers fictif où le récit va se déployer. Des voies qui étaient jusqu'alors inconnues s'ouvrent tout à coup, et une constellation de possibles permet au récit projeté de s'engager dans des directions insoupçonnées. Quelle est donc la nature exacte de ces liens et relations que la carte permet de dévoiler ? Voilà la question centrale à laquelle les articles assemblés ici entreprennent de répondre, en s'intéressant à une série de textes qui sont tous, d'une manière ou d'une autre, profondément infléchis par cette interaction cartographique.

Avec les contributions de :

Delphine Gleizes sur Victor Hugo
Julie Gay sur Stevenson et H. G. Wells
Élodie Raimbault sur Kipling
Christophe Meunier sur Peter Sís
Aurélien d'Avout sur Jean-Christophe Bailly
Laurent Demanze sur Thomas Clerc et Christophe Boltanski
Gaëlle Debeaux sur Reif Larsen, Doug Dorst et J. J. Abrams, et Zachary Thomas Dodson
Henri Desbois sur Lovecraft
Mandana Covindassamy sur Judith Schalansky
Nathalie Gillain sur Olivier Hodasava

Table des matières et résumés

1. Introduction
Liouba Bischoff, Raphaël Luis et Julien Nègre

Télécharger le chapitre 1 [introduction] – PDF

2. « La vue à vol d’oiseau de l’homme » : usages génétiques de la carte et mise en récit dans Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo (1866)
Delphine Gleizes

Mots-clés : Victor Hugo, Cartes, Cartographie, Dessins, Manuscrits, Génétique textuelle, Océan, Roman
Keywords: Victor Hugo, Maps, Cartography, Drawings, Manuscripts, Textual genetics, Ocean, Novel

Résumé : si l’imagination de Victor Hugo est très largement visuelle, ainsi qu’en témoignent les milliers de dessins produits par l’écrivain, elle est aussi géométrique et topographique. L’appréhension de l’espace est chez lui un puissant accélérateur de la créativité littéraire. Cette contribution étudie la façon dont la représentation cartographique engendre l’univers littéraire et structure l’imagination romanesque en s’attachant au cas particulier du roman Les Travailleurs de la mer. Pour écrire son œuvre, Hugo a recours à une carte anglaise qui lui permet de fortifier la dimension documentaire du texte. Mais il réalise lui-même des croquis cartographiques dans des carnets de travail. Les scénarios romanesques se trouvent ainsi mis à l’épreuve de l’espace cartographié qui permet d’en mesurer l’efficacité ou, le cas échéant, par rétroaction, d’en améliorer la cohérence. Outil d’intellection du monde, la carte devient symptomatique de cette « vue à vol d’oiseau » qui s’affirme comme un trait structurant de l’esthétique et de la pensée hugoliennes. La carte est tout à la fois relevé des accidents du monde et tentative synthétique pour en révéler la possible portée symbolique. En parcourant l’espace au fil des tracés cartographiques réalisés à main levée, l’écrivain ne reproduit pas les cartes contemporaines. Il se les réapproprie en leur faisant subir un ensemble de déformations commandées par des raisons tout à la fois scénaristiques, philosophiques, politiques et affectives. L’article cherche à apprécier les liens entre espace géographique et espace romanesque sans rapporter strictement l’un à l’autre mais en mesurant au contraire le travail créatif de l’écrivain et les effets de déformation et d’anamorphose à l’œuvre dans l’espace génétique des manuscrits.

Abstract: while Victor Hugo’s imagination was largely visual, as evidenced by the thousands of drawings he produced, it was also geometric and topographical. Hugo’s apprehension of space is a powerful gas pedal of literary creativity. This contribution examines the way in which cartographic representation generates the literary universe and structures the novelistic imagination, focusing on the particular case of the novel Les Travailleurs de la mer. To write his work, Hugo uses an English map, which strengthens the documentary dimension of the text. But he also made his own cartographic sketches in notebooks. In this way, his novelistic scenarios were put to the test of cartographic space, enabling him to measure their effectiveness or, where necessary, improve their coherence through feedback. As a tool for intellection of the world, the map becomes symptomatic of the “bird’s-eye view” that is a defining feature of Hugolian aesthetics and thought. The map is both a record of the world’s accidents and a synthetic attempt to reveal their possible symbolic significance. In traversing space through freehand cartographic tracings, the writer does not reproduce contemporary maps. The map is both a record of the world’s accidents and a synthetic attempt to reveal its possible symbolic significance. By traversing space along freehand cartographic lines, the writer does not reproduce contemporary maps. Rather, he reappropriates them by subjecting them to a series of distortions dictated by reasons that are at once scenic, philosophical, political and affective. This article seeks to appreciate the links between geographical space and novelistic space, without strictly relating one to the other, but rather by measuring the writer’s creative work and the effects of distortion and anamorphosis at work in the genetic space of his manuscripts.

Télécharger le chapitre 2 – PDF

3. Les trésors de la carte : explorations cartographiques et intrigue aventureuse chez R. L. Stevenson et H. G. Wells
Julie Gay

Mots-clés : carte, géographie, récit, aventure, géopoétique, Stevenson, Wells, îles.
Keywords: map, geography, narrative, adventure, geopoetics, Stevenson, Wells, islands.

Résumé : objet de fascination émerveillée pour le voyageur, la carte constitue en premier lieu un outil indispensable à l’exploration géographique, en particulier celle de terres lointaines ou inconnues. Rien d’étonnant alors à ce qu’elle soit un objet central au sein des récits d’aventures géographiques, où elle apparaît parfois comme un contrepoint visuel au texte. Toutefois, à la précision a priori scientifique de ce mode de figuration du monde se substituent dans certains récits d’aventures des cartes incomplètes, floues ou poétiques, en particulier au tournant du siècle.
Cet article se propose donc d’étudier la façon dont Stevenson et Wells s’emparent de ce topos du récit d’aventures pour en faire non seulement l’embrayeur du voyage et de l’aventure mais aussi un élément crucial dans le déroulement et la structure de l’intrigue, en particulier dans Treasure Island de Stevenson, ainsi que dans « The Treasure in the Forest » d’H. G. Wells. Nous analyserons la façon dont l’intrigue se construit à partir de la carte, qui en vient à « faire événement ». Il s’agira de comprendre comment le brouillage des repères cartographiques donne naissance à une nouvelle forme d’aventure, qui ne réside plus tant dans la chasse au trésor que dans l’exploration des dessous de la carte. Nous nous efforcerons enfin de déterminer dans quelle mesure cet effort herméneutique donne lieu à une réflexion sur le processus de lecture et sur le texte en tant que mode de représentation géographique, dont la spatialité fait écho à celle de la carte sans toutefois s’y superposer complètement.

Abstract: an object of fascination and wonder for the traveller, the map is first and foremost an indispensable tool for geographical exploration, particularly of distant or unknown lands. It is hardly surprising, then, that maps are central to tales of geographical adventure, sometimes appearing as a visual counterpoint to the text. However, the assumed scientific precision of this way of depicting the world is replaced in some adventure stories by incomplete, blurred, or poetic maps, particularly at the turn of the century.
In this article, we look at how Stevenson and Wells use this topos of adventure storytelling to make it not only the focus of travel and adventure, but also a crucial element in the development and structure of the plot, particularly in Stevenson’s Treasure Island and H. G. Wells’ “The Treasure in the Forest.” We analyze how the plot is built around the map, which becomes an « event ». The aim is to understand how the blurring of cartographic reference points gives rise to a new form of adventure, which becomes an exploration of the underside of the map rather than a treasure hunt per se. Finally, we explore the extent to which this hermeneutic effort gives rise to a reflection on the process of reading and on the text as a mode of geographical representation, whose spatiality echoes that of the map without, however, completely superimposing it.

Télécharger le chapitre 3 – PDF

4. L’ouverture par les cartes dans les récits réalistes et les fables de Rudyard Kipling
Élodie Raimbault

Mots-clés : Rudyard Kipling, carte, géographie, cartographie, géopoétique
Keywords: Rudyard Kipling, map, geography, cartography, geopoetics

Résumé : dans l’œuvre de Rudyard Kipling, l’imaginaire cartographique est structurant et fécond. Afin de rendre compte des divers usages de la carte dans son œuvre, cet article considère trois types de cartes en particulier : la carte ajoutée par les éditeurs en annexe du récit pour aider le lecteur ; celle qui est créée par l’auteur, comme avant-texte ou comme illustration, et dont le lien avec le récit est plus intime ; et enfin celle créée par un personnage dans la diégèse et reproduite en regard du récit où figure ce personnage. Kipling fait des cartes des outils pour construire la référentialité de l’espace littéraire et des représentations mentales orientées par une vision coloniale du territoire, élaborant ainsi un espace de création qui permet à la fiction de se déployer. En observant comment ces cartes jouent avec les codes de la cartographie, cette étude cherche à comprendre comment la carte kiplingienne parvient à représenter l’espace du divers et du vagabondage alors même qu’elle évoque formellement un contexte colonial, dans lequel la carte est un outil de catégorisation, en apparence peu susceptible d’amener une ouverture. Ses cartes ne prétendent pas être scientifiques ; elles jouent avec la frontière entre réalité et fiction et sur les conventions des récits de voyage et d’aventure ; elles provoquent un questionnement sur les frontières du texte de fiction, en ouvrant le texte à un foisonnement de micro-récits supplémentaires.

Abstract : in Rudyard Kipling’s work, the cartographic imagination is both structuring and fertile. In order to account for the various uses of maps in his work, this article considers three types of maps in particular: the map added by the editors as an appendix to the narrative to help the reader; the map created by the author, as foretext or illustration, and whose link with the narrative is more intimate; and finally, the map created by a character in the diegesis and reproduced opposite the narrative in which that character appears. Kipling uses maps as tools to construct the referentiality of literary space and mental representations oriented by a colonial vision of the territory, thus elaborating a creative space that allows fiction to unfold. By observing how these maps play with the codes of cartography, this study seeks to understand how the Kiplingian map manages to represent the space of diversity and vagrancy, even as it formally evokes a colonial context, in which the map is a tool of categorization, seemingly unlikely to lead to openness. These maps do not claim to be scientific; they play with the boundary between reality and fiction, and with the conventions of travel and adventure narratives; they provoke a questioning of the boundaries of the fictional text, opening it up to an abundance of additional micro-narratives.

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5. Cartographismes : Peter Sís ou l’imagier des espaces
Christophe Meunier

Mots-clés : capital spatial, album-géographe, iconotexte, acte d’image, carte
Keywords: spatial capital, geographer’s book, iconotext, image act, map

Résumé : le regard d’artiste que Peter Sìs porte sur le monde est un regard de cartographe, celui d’un rêveur aux yeux grand ouverts, qui dessine le monde, l’arrange, l’organise à sa convenance. Sìs aime jouer avec les différentes échelles, proposer des représentations différentes des espaces parcourus et habités par ses personnages. À chaque représentation semble correspondre une fonction dans le récit. Planter le décor, organiser les espaces, sa propre mémoire, mesurer un parcours sont tour à tour ou simultanément convoqués dans les cartes ou les vues obliques, offrant ainsi aux lecteurs une configuration générale des espaces où se déroule l’action. À l’intérieur de ces espaces, l’identification de lieux est importante pour Sìs. Ils sont chargés de sens, d’histoire(s) et de valeurs. Ils permettent aux personnages diégétiques de se repérer dans le parcours que l’auteur leur fait suivre, de structurer un espace généré par le récit.
Établissant une interdépendance avec le texte qui la borde ou qu’elle contient, la carte est, chez Peter Sìs, artialisée. Elle constitue un instrument et un indicateur de spatialité. Représentation graphique hautement semiotisée, elle prend des formes hybrides proposant à la fois une organisation générale d’espaces très souvent vastes ; mais aussi l’expression en un lieu d’une « condensation sociale et spatiale » particulière. Ce sont ces deux formes de graphismes qui seront analysées dans cet article en me posant la question de leur fonction dans le récit iconotextuel.

Abstract: as an artist, Peter Sìs looks at the world through the eyes of a cartographer, a wide-eyed dreamer who draws, arranges, and organizes the world as he sees fit. Sìs likes to play with different scales, offering different representations of the spaces traveled and inhabited by his characters. Each representation seems to correspond to a function in the story, such as setting the scene, organizing spaces or one’s own memory, measuring a journey. These different functions appear in turn or simultaneously in the maps or oblique views included in his books, offering readers a general configuration of the spaces where the action takes place. Within these spaces, the identification of places is important to Sìs. They are charged with meaning, history, stories, and values. They enable the diegetic characters to find their bearings in the path the author has them follow, to structure a space generated by the narrative.
Establishing an interdependence with the text that borders it or that it contains, the map is, for Peter Sìs, artialized. It is an instrument and indicator of spatiality. A highly semiotized graphic representation, it takes on hybrid forms, offering both a general organization of often vast spaces, and the expression in one place of a particular “social and spatial condensation.” These two graphic forms are analyzed in this article, with a focus on their function in the iconotextual narrative.

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6. Tentative d’inventaire d’une carte inventée : Description d’Olonne de Jean-Christophe Bailly
Aurélien d’Avout

Mots-clés : Bailly, plan, carte, fiction, géographie littéraire, génétique des textes, relation texte-image
Keywords: Bailly, plan, map, fiction, literary geography, textual genetics, text-image relationship

Résumé : loin de faire figure de simple ornement, le plan de la ville accompagnant Description d’Olonne (Bailly, 1992) jouit d’un statut singulier : dessiné par l’auteur, il constitue l’embrayeur même du récit, le socle graphique à partir duquel l’écriture se déploie. L’article analyse d’abord la place que cette image occupe dans le dispositif éditorial du livre et le rôle qu’elle joue dans l’acte de lecture. La genèse du plan révèle quant à elle le surcroît graphique du dessin original par rapport au dessin publié, donnant à penser l’inachèvement nécessaire du récit qui a pour vocation d’en décrire les formes. Du faisceau de représentations dont Olonne est l’objet, le plan se distingue par son potentiel heuristique et s’impose comme une précieuse clé d’interprétation du texte.

Abstract: Far from being a mere ornament, the city map accompanying Description d’Olonne (Bailly, 1992) enjoys a singular status: drawn by the author, it is what sets the narrative in motion — the graphic foundational element from which the writing unfolds. This article analyzes the place this image occupies in the book and the role it plays in the act of reading. A study of how the plan was drawn reveals the additions included in the original drawing compared to the published one, suggesting the necessary incompleteness of the narrative whose purpose is to describe its shape. Among the many representations of Olonne, the plan stands out for its heuristic potential, providing a valuable key to interpreting the text.

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7. Faire le tour du propriétaire : défamiliariser le chez soi selon Thomas Clerc et Christophe Boltanski
Laurent Demanze

Mots-clés : autoportrait, défamiliarisation, ludique, plan.
Keywords: self-portrait, defamiliarization, playfulness, plan.

Résumé : si les récits intégrant des cartes sont nombreux dans une littérature contemporaine qui emboîte le pas au spatial turn, Thomas Clerc dans Intérieur et Christophe Boltanski dans La Cache insèrent des plans de leurs appartements. Les plans structurent le texte et rejouent en mineur dans ces récits de l’enfermement le motif d’une odyssée, mais intime, reconfigurant le parcours spatial pour défamiliariser et inquiéter l’identité. Les plans mobilisés autorisent une lecture ludique des textes, invitant la lectrice et le lecteur à des parcours d’appropriation, selon des lignes traversières, contrevenant à la linéarité du récit. Pour autant, si ces portraits d’appartement semblent dessiner des autoportraits, il s’agit là, selon l’hypothèse de Michel Beaujour dans Miroirs d’encre, d’autoportraits impersonnels : le lieu habité fonctionne comme un fonds rhétorique, où les citations et les références sont disposées pour être remobilisées, constituant un espace collectif plus que singulier.

Abstract: while there are many stories incorporating maps in contemporary texts that position themselves in the continuity of the spatial turn, Thomas Clerc’s Intérieur and Christophe Boltanski’s La Cache include maps of their apartments. In these tales of confinement, maps structure the text and replay the motif of an odyssey, albeit an intimate one, reconfiguring the spatial journey to defamiliarize and unsettle identity. The plans allow for a playful reading of the texts, inviting the reader to appropriate them along cross-cutting lines that counter the linear nature of the narrative. And yet, if these apartment portraits appear to be self-portraits, they are, according to Michel Beaujour’s hypothesis in Miroirs d’encre, impersonal self-portraits: the inhabited place functions as a rhetorical fountainhead, where quotations and references are arranged to be remobilized, constituting a collective rather than a singular space.

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8. Récits d’aventure et matérialité de l’objet-livre : usages ludiques de la carte dans trois romans américains contemporains
Gaëlle Debeaux

Mots-clés : fictions multimodales, post-postmodernisme, intrigue, ludique, intermédiatique, roman contemporain, roman américain.
Keywords: multimodal fictions, post-postmodernism, intrigue, playfulness, intermediality, contemporary novel, American novel.

Résumé : cet article explore l’usage que font trois romans américains récents de la carte, à partir d’un point commun consistant, pour ces trois œuvres (Larsen, 2009 ; Dodson, 2015 ; Dorst/Abrams, 2013), à exploiter le livre comme un espace où l’écriture mais aussi l’illustration se déploient au-delà du cadre convenu du corps de page. Si les cartes ne sont pas également présentes dans ces trois romans, elles servent des enjeux similaires : elles témoignent d’un rapport au monde des personnages, tout en permettant au lecteur de suivre leurs aventures à travers les espaces parcourus ; elles peuvent alors aller jusqu’à réactiver le motif de la carte au trésor au sein de fictions présentant un modèle de lecteur-aventurier ou explorateur. Ainsi, l’usage de la carte s’inscrit au sein d’une stratégie générale d’exploitation des potentialités de l’objet-livre, plaçant le lecteur dans une posture active relevant du paradigme de l’enquête. En présentant des personnages voyageurs arpentant des espaces inconnus, ces trois romans réactualisent également le modèle du récit d’aventure et son rapport au territoire, par le geste cartographique pris en charge par les personnages eux-mêmes. Dans cette perspective, on s’interroge sur le discours que ces cartes et leurs usages dans la fiction et au-delà permettent de tenir sur les espaces réels ainsi représentés.

Abstract: this article explores the use of maps in three recent American novels (Larsen, 2009; Dodson, 2015; Dorst/Abrams, 2013) whose common feature is to use the physical space of the book to expand the narrative and the illustrations far beyond the conventional framework of the page. Although maps are not equally present in these three novels, they serve similar purposes: they testify to the characters’ relationship with the world, while enabling the reader to follow their adventures; they can go as far as to reactivate the treasure map motif within fictions presenting a reader-adventurer or explorer model. In this way, the use of the map is part of a general strategy of exploiting the potential of the book-as-object, placing the reader in an active posture similar to the paradigm of detective fiction. By presenting travelling characters surveying unknown spaces, these three novels also update the model of the adventure story and its relationship to the territory, through the cartographic gesture performed by the characters themselves. This raises the question of what these maps have to say about the real places they represent.

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9. Cartographies d’outre-tombe : la postérité cartographique de la Nouvelle-Angleterre imaginaire de Lovecraft
Henri Desbois

Mots-clés : H. P. Lovecraft, Nouvelle-Angleterre, cartographie, fantastique, diplotopie.
Keywords: H. P. Lovecraft, New England, cartography, weird fiction, diplotopia.

Résumé : P. Lovecraft (1890-1937) a créé dans ses récits d’horreur une géographie parallèle de la Nouvelle-Angleterre, où des localités imaginaires comme Arkham ou Innsmouth côtoient des lieux réels. Les continuateurs de son œuvre ont repris et étendu son imaginaire non seulement dans le domaine littéraire, mais aussi dans le cinéma, la bande dessinée, et le jeu de rôle. C’est surtout dans ce dernier domaine que des cartes de la géographie lovecraftienne ont été produites en grand nombre. Je propose d’examiner comment ces cartes s’articulent avec la fiction de Lovecraft, en étudiant plus particulièrement le court roman Le Cauchemar d’Innsmouth.
Je suggère que les cartes peuvent être regroupées en trois catégories, selon la fonction qu’elles remplissent, et selon leur style graphique. Cette abondante production cartographique produit des effets à la fois sur notre lecture de Lovecraft, et sur notre perception des espaces réels.

Abstract: in his horror stories, H. P. Lovecraft (1890-1937) created a parallel geography of New England, where imaginary places like Arkham and Innsmouth are contiguous with real ones. Continuers of his work have taken up and extended his imagination not only in literature, but also in film, comics and role-playing games. It is especially in the latter field that maps of Lovecraft’s geography have been produced in large numbers. I propose to examine how these maps relate to Lovecraft’s fiction, with particular reference to the short novel The Shadow over Innsmouth.
I suggest that these maps can be grouped into three categories, according to the function they perform and their graphic style. This abundant cartographic production affects both our reading of Lovecraft, and our perception of real spaces.

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10. La matrice des cartes dans Atlas der abgelegenen Inseln de Judith Schalansky
Mandana Covindassamy

Mots-clés : Judith Schalansky, insulaire, Atlas der abgelegenen Inseln, cartographie et littérature, typographie, histoire du livre, sémiologie graphique, narration, littérature de langue allemande.
Keywords: Judith Schalansky, isolario, Atlas der abgelegenen Inseln, cartography and literature, typography, book history, graphic semiology, narrative, German-language literature.

Résumé : avec son Atlas des îles abandonnées (Schalansky, 2009), Judith Schalansky réinvente l’insulaire et revisite l’atlas. Écrivaine, mais aussi conceptrice de livre, elle y crée un dispositif graphique qui reconfigure ces genres hérités de l’histoire du livre, allant jusqu’à dessiner elle-même les cartes des îles. Né de la culture cartographique de l’autrice, cet ouvrage propose un choix subjectif d’une cinquantaine d’îles dont l’unique point commun est leur éloignement – mais d’où ? Pour déjouer la visée objective propre au genre de l’atlas, Schalansky opère un choix fondé sur la connaissance de la répartition des îles sur le globe rendue possible par le savoir cartographique, véritable matrice de l’ouvrage. Porté par une visée éthique explicite, l’atlas de Schalansky procède à une remise en question des dichotomies centre-périphérie, nature-culture, vérité-fiction, homme-animal en réintroduisant une perspective subjective dans le genre de l’atlas.
Le présent article propose dans un premier temps de relire l’atlas de Schalansky à l’aune de la tradition dont il est issu et qu’il subvertit (insulaire, atlas) ; il analyse ensuite de manière détaillée comment le dispositif graphique conçu par Schalansky relève de la narration, allant jusqu’à inscrire la forme du globe dans celle du livre, à rendre l’histoire de la conquête du monde par les Européens palpable dans le choix des matériaux ou de la police de caractère, à déjouer l’horizon d’attente cartographique des lecteurs ; enfin, il met en évidence la matrice proprement cartographique des récits, inspirés par une poétique du toponyme chargé d’histoire.

Abstract: with her Atlas of Remote Islands, Judith Schalansky reinvents the isolario, or book of islands, and revisits the format of the atlas. Both a writer and a book designer, she creates a graphic device that reconfigures these genres, even going so far as to draw the maps of the islands herself. Born from the author’s cartographic culture, this book offers a subjective selection of around fifty islands whose only common feature is their remoteness – but from where? Schalansky’s choice is based on her knowledge of the distribution of islands around the globe, made possible by cartographic knowledge, the true matrix of the book. Structured by her explicit ethical stance, Schalansky’s atlas challenges dichotomies such as center-periphery, nature-culture, truth-fiction and man-animal, reintroducing a subjective perspective to the atlas genre.
This article begins by re-reading Schalansky’s atlas in terms of the tradition from which it derives and which it subverts (the isolario, the atlas). It then analyses in detail how Schalansky’s graphic device is part of her narrative, going so far as to inscribe the shape of the globe into that of the book, making the history of the conquest of the world by the Europeans palpable in the choice of materials or typeface, and thwarting the reader’s cartographic expectations. Finally, the article highlights the specifically cartographic matrix of the narratives, inspired by a poetics of toponymy charged with history.

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11. Les voyages d’Olivier Hodasava : le globe virtuel de Google, une machine à fabriquer des histoires
Nathalie Gillain

Mots-clés : littérature contemporaine, cartographie, photographie, encyclopédisme, microfiction.
Keywords: contemporary literature, cartography, photography, encyclopedism, microfiction.

Résumé : en 2010, Olivier Hodasava, l’un des membres fondateurs de l’Ouvroir de Cartographie Potentielle (OuCarPo), se lance dans la création d’un blog, Dreamlands Virtual Tour, qu’il présente comme un carnet de voyage autour du monde. À l’aide du service de navigation virtuelle Google Street View, il entreprend en effet d’explorer les quatre coins de la planète. Quotidiennement, il partage les images réalisées au cours de ses explorations ; ce sont des captures d’écran, toujours accompagnées d’un texte : un inventaire des choses vues, un récit d’arpentage ou une microfiction. En quatorze ans, Hodasava a publié quelque trois mille comptes rendus de voyages et des dizaines de milliers d’images. Dans cet article, je propose d’appréhender le gigantisme de cette entreprise, dénotant une évidente ambition encyclopédique, par le prisme d’un récit bien connu de Borges, interrogeant la tentation de produire une « Carte Dilatée », à l’échelle 1 : 1. J’examine de quelle façon cette tentation entre en résonance avec l’entreprise photo-cartographique menée sur le blog et aussi, bien entendu, avec les multiples récits produits à partir des images collectées.

Abstract: in 2010, Olivier Hodasava, one of the founding members of the Ouvroir de Cartographie Potentielle (OuCarPo), started a blog called Dreamlands Virtual Tour, which he presents as a travel diary of a journey around the world. Using the virtual navigation service Google Street View, he sets out to explore the four corners of the planet. On a daily basis, Hodasava shares screenshots captured during his explorations, along with a short text such as an inventory of things he has seen, a survey narrative, or a short fiction. In fourteen years, Hodasava has published around three thousand travelogues and tens of thousands of images. In this article, I offer an analysis the gigantism of this project, which denotes an obvious encyclopaedic ambition, through the prism of a well-known story by Borges that questions the temptation to produce a “dilated map” at a scale of 1:1. I explore how this temptation resonates with the photo-cartographic project undertaken in the blog and, of course, with the multiple narratives based on the collected images.

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Les auteurs

Les auteurs – PDF

Accès : https://epistemocritique.org/ecrire-avec-les-cartes/

Ramona Mielusel, Contemporary Feminist Art by Women in North Africa: Body Talks

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Contemporary Feminist Art by Women in North Africa

Body Talks

Ramona Mielusel

Contemporary Feminist Art by Women in North Africa: Body Talks dissects the diverse perceptions of the body and how it becomes symbolically charged in the artwork of six contemporary Maghrebi female artists: Majida Khattari, Lalla Essaydi, Zoulikha Bouabdellah, Déborah Benzaquen, Fatima Mazmouz and Zaïnab Fasiki. With a focus on the French, Maghrebi, and North American market and examining artistic mediums ranging from painting and photography to videos and installations, Ramona Mielusel highlights how the body functions as both subject and object of aesthetic discourse. The author denotes these artistic works as the intersection of the intimate and the impersonal, of the individual perception and the communitarian and societal view, without promoting a fixed notion of the body in a specific spatiality and temporality. This book explores the work of female Maghrebi artists and their intentional framing of the body’s duality between the symbolic and the real, between cultural interpretation of the body in literature and the actual perception of the body.

Ramona Mielusel is associate professor of French and francophone studies at the University of Louisiana at Lafayette.

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