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Romain Bionda et Valentina Ponzetto (dir.), Femmes de spectacle (danse, opéra, théâtre). Création, représentation et sociabilité au féminin, 1650-1914

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Référence : Valentina Ponzetto et Romain Bionda (dir.), Femmes de spectacle (danse, opéra, théâtre). Création, représentation et sociabilité au féminin, 1650-1914, Leiden, Brill, coll. « C.R.I.N. : Cahiers de recherche des instituts néerlandais de langue et de littérature française », vol. 70, 2024, 271 pages. ISBN : 978-90-04-70806-8. DOI : https://dx.doi.org/10.1163/9789004708075.

E-Book : 
ISBN : 978-90-04-70807-5 ; entièrement financé par un subside du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS).


Comment une femme pouvait-elle s’affirmer et faire carrière dans le monde du spectacle entre 1650 et 1914 ? Dans une perspective interdisciplinaire, les quinze études réunies dans ce volume apportent des éléments de réponse à travers l’analyse de parcours d’autrices, de compositrices et de performeuses aux profils très variés, actives dans les domaines du théâtre, de la danse et de l’opéra. Ces études proposent une meilleure compréhension et contextualisation des obstacles et préjugés auxquels ces artistes ont dû faire face dans un milieu socio-professionnel majoritairement masculin, ainsi qu’une interprétation analytique des stratégies artistiques et discursives mises en place pour les surmonter. Il en ressort une approche renouvelée et une meilleure connaissance de notre matrimoine culturel. 



SOMMAIRE

Front Matter

Preliminary Material

Copyright Page

Dedication

Remerciements

Notes sur les contributeurs



Introduction

Introduction. Carrières de femmes dans les arts du spectacle : obstacles et stratégies, de 1650 à 1914
Authors: Valentina Ponzetto and Romain Bionda
Pages: 1–21
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_002

 

Partie 1. Compléter l’histoire des spectacles

Chapitre 1. Pour une histoire des enseignantes en danse (France, XVIIe-XXe siècles)
Authors: Emmanuelle Delattre-Destemberg, Marie Glon, Yseult Martinez, and Guillaume Sintès
Pages: 25–47
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_003


Chapitre 2. Mme de Sainctonge, entre le divertissement de cour et l’opéra-ballet
Author: Perry Gethner
Pages: 48–60
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_004


Chapitre 3. L’apport créatif des femmes dans la Troupe des Italiens (1760-1780) : le cas de Rosa Brunelli Baccelli
Author: Silvia Manciati
Pages: 61–75
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_005


Chapitre 4. Le modernisme polonais : quelle(s) dramaturgie(s) ? Étude comparative des carrières théâtrales de Gabriela Zapolska et de Stanisław Wyspiański
Author: Corinne Fournier Kiss
Pages: 76–92
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_006


Partie 2. Entre le public et le privé

Chapitre 5. Héroïnes hors normes et espaces excentrés aux XVIIe et XVIIIe siècles
Author: Theresa Varney Kennedy
Pages: 95–109
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_007


Chapitre 6. Circulations favorisées, circulations empêchées. Trajectoires de comédiennes entre scènes de société et scènes publiques à Paris (second XVIIIe siècle)
Author: Suzanne Rochefort
Pages: 110–121
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_008


Chapitre 7. Théâtre et désir de vivre selon Frances Burney et Mme de Staël
Author: Valérie Cossy
Pages: 122–140
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_009


Chapitre 8. Théâtre de (la) société dans les « romans de l’actrice » de la fin du XIXe siècle
Author: Corinne François-Denève
Pages: 141–155
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_010


Chapitre 9. Les théâtres de Jane Dieulafoy : entre intimité et arènes
Author: Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval
Pages: 156–169
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_011


Partie 3. Stratégies individuelles et collectives

Chapitre 10. Le rôle du comique dans la carrière de Justine Favart
Author: Flora Mele
Pages: 173–189
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_012


Chapitre 11. Olympe de Gouges face aux hommes
Author: Jennifer Ruimi
Pages: 190–201
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_013


Chapitre 12. Rose Chéri, parcours de la « Mars » du Gymnase
Author: Laurène Haslé
Pages: 202–214
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_014


Chapitre 13. Mme Roger de Beauvoir (née Doze) : une femme de théâtre à double titre
Author: Barbara T. Cooper
Pages: 215–229
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_015


Chapitre 14. À propos de la « virilité » de Valentine de Saint-Point
Author: Romain Bionda
Pages: 230–250
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_016


Chapitre 15. L’agentivité féminine par la création. L’exemple de Jehanne d’Orliac
Author: Nathalie Coutelet
Pages: 251–263
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004708075_017



Back Matter

Index



Biographical Note

Valentina Ponzetto, spécialiste en littérature française et arts de la scène (XVIIIe-XIXe siècles), est Privat-docent à l’Université de Lausanne (Centre d’études théâtrales). Elle a dirigé les projets FNS « Théâtres de société. Entre Lumières et Second Empire » et « Femmes "en société" ». 

Romain Bionda est maître assistant en littérature comparée à l’Université de Lausanne. Il a travaillé comme postdoctorant pour le projet « Femmes “en société” ». Ses travaux portent notamment sur la lecture des textes dramatiques et sur les genres de l’imaginaire (fantastique et science-fiction).


La littérature maghrébine de langue française contemporaine : retour du référent, exercice de style ou expérience de l’hybridité ? (Djerba)

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Colloque international

La littérature maghrébine de langue française contemporaine :

retour du référent, exercice de style ou expérience de l’hybridité ?

Djerba, 13-14 et 15 février 2025

Université de Sfax

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Laboratoire de Recherche Interdisciplinaire en Discours, Art, Musique et Economie

(LARIDIAME, LR18ES23)

et

L’Ecole doctorale en Lettres, Arts et Humanités ((EDLAH, ED08FLSHS01)

En collaboration avec

L’Université de Rouen Normandie

Institut Interdisciplinaire Homme société IRIHS

Avec le concours de

L’Institut Français de Tunisie

La littérature maghrébine de langue française fait aujourd’hui, incontestablement partie intégrante du paysage culturel maghrébin. Les œuvres de Assia Djebar, Lynda Chouiten, Kamel Daoud, Boualem Sansal, Yasmina Khadra, Malika Mokeddem, Amin Zaoui, Mohammed Dib, Azza Filali, Héla Béji, Emna Belhaj Yahia, Fawzia Zouari, Wafa Ghorbel, Ali Bécheur, Yamen Manaï, Sonia Chamkhi, Mouha Harmel, Abdellah Baïda, Abdelhak Serhane, Mohamed Nedali, Mokhtar Chaoui, Myriam Alaoui, Mahi Binebine, Abdellah Taïa, Leïla Slimani, Bouthaïna Azami, Bahaa Trabelsi, etc. figurent ainsi dans les manuels scolaires et les programmes universitaires. L’une des caractéristiques de la littérature maghrébine en langue française, qui est aussi une preuve de richesse et de vitalité est, comme l’affirmait Jacques Noiray déjà en 1996, la grande variété de ses thèmes ainsi que de ses formes d’expression. Cette littérature est sans doute de ce fait encore difficile à cerner. Il est indiscutable qu’une large proportion des œuvres qui la constituent se préoccupe des mutations sociales et politiques, remet en question toutes les formes de pouvoir, qu’il soit politique ou religieux, mais une autre part, non moins grande, cherche aussi à contester certains canons littéraires et à renouveler ses formes. On y décèle, comme l’affirme l’universitaire algérien Hadj Miliani, de nouvelles postures ainsi que des modèlements et des articulations esthétiques originaux. Cette littérature connaît donc une incessante dynamique de transformation au point qu’on a qualifié cette évolution de maghrébinisation. Ces mouvements d’appropriation n'excluent ni dialogue ni ouverture sur l’altérité.

Pour appréhender la complexité de cette expression, on peut se référer au contexte linguistique. Le moyen d’expression des auteurs maghrébins, dans une société postcoloniale, n’est ni l’arabe littéraire, ni la langue populaire, « la darija », mais la langue de l’ancien colonisateur (celle-ci pouvant ne pas être exclusive dans la pratique d’écriture). Or, toute langue, loin d’être seulement un outil de communication, est porteuse de valeurs culturelles, esthétiques, éthiques et idéologiques. Elle garde la trace de l’histoire d’un peuple, de sa mémoire, façonne son imaginaire et sa manière de penser. C’est pourquoi elle est (encore ?) considérée par certains comme la manifestation d’une aliénation des écrivains qui la pratiquent et qui seraient ainsi toujours soumis à un impérialisme. D’autres, comme les Tunisiens Albert Memmi ou Azza Filali, pensent que cette appropriation de la langue française est plutôt un moyen de libération que ce soit dans la représentation du monde ou de soi dans le monde. Elle a permis l’émergence d’une littérature qui a été à la fois un lieu de résistance face à l’ancien colonisateur et un moyen d’analyse, d’enrichissement et de renouvellement face aux traditions culturelles arabe ou berbère. Elle offre du coup une belle occasion d’échanges et de pratiques interculturelles. Christiane Chaulet Achour affirme : « L’écrivain bilingue, trilingue a, dans sa besace, un nombre incalculable de richesses. En plus, sa situation de dominé lui donne la rage d’inventer, de faire autrement, de ne pas proposer une littérature de la décalcomanie. » (Entretien avec Diacritik, le 8 février 2017).

Cette « rage d’inventer, de faire autrement » qui anime les écrivains maghrébins se manifeste précisément dans leur quête de nouvelles formes d’écriture qui se déploient contre les codes établis et contre les modes de réception conventionnels. Ces formes inventives privilégient le mixte, l’hybride, l’hétérogène, l’indétermination, etc. Nous citerons à titre d’exemple Bangkok blues de Hédi Bouraoui : l’auteur ne se borne pas à se distancier du modèle narratif traditionnel, il le déstructure en créant un nouveau genre qu’il appelle « le romanpoème ». D’autres écrivains maghrébins comme Yamen Manaï (Bel Abîme), Wafa Ghorbel (Le Jasmin noir, Fleurir), Monia Mouakhar Kallel (Cheikhs en confidences), Leïla Slimani (Le pays des autres), Tahar Bekri (Par-delà les lueurs), Foued Laroussi (Pavillon Monet), Mouha Harmel (Siqal, l’antre de l’ogresse), Azza Filali (Malentendues) …, sont, eux aussi, dominés par une même hantise d’ordre poétique, une même nécessité de recherche de modalités littéraires inventives.

L’objectif de ce colloque n’est donc pas de revenir sur les aspects socio-historiques ou idéologiques qui ont marqué cette littérature dans sa phase d’émergence et qui ont été analysés mais d’explorer, dans une perspective littéraire, poétique, stylistique, didactique… les voies empruntées par cette littérature au XXIe siècle. Comment les voix actuelles de la littérature maghrébine manifestent-elles leur originalité ? L’appréhension du réel est-elle toujours prédominante ou mise à distance ? Lorsque certains aspects du réel sont pris en charge par les œuvres (la question féminine, le lien social, le terrorisme, etc.), sont-ils représentés de façon neuve ? Quels sont les modèles efficients – toujours reproduits ou au contraire bousculés ?

Notre colloque envisage de réfléchir sur cette littérature autour des axes suivants :

• Le retour / le refus du référent

• Expression de soi et écritures de l’intime aujourd’hui

• Représentation du féminin / représentation du masculin

• Représentation de la violence et du terrorisme

• L’art du témoignage

• Innovation formelle, générique et esthétique

• Les stratégies scripturales et les modes de lecture de la littérature maghrébine actuelle

• Le mixte, l’hybride, l’hétérogène dans la littérature maghrébine actuelle

• Esthétique de la réception

• Littérature et enseignement

Les propositions de communication (titre et résumé), d’environ une demie page, accompagnées d'une courte notice biographique sont à envoyer uniquement par voie électronique avant le 30 septembre 2024 à l’adresse :

mustapha.trabelsi@flshs.usf.tn

Inscription :

Les frais de participation (avec hébergement de 3 nuitées dans un hôtel 4*à Djerba) :

· 350 euros pour les non-Maghrébins

· 550 dinars TND pour les Maghrébins

Frais de participation (sans hébergement) :

· 250 dinars TND pour les Maghrébins

Les frais d’inscription sans hébergement couvrent les pauses café, le déjeuner et le pack du colloque (y compris les activités culturelles et artistiques).

Le déplacement restera à la charge des communicants.

Comité scientifique :

Abdellah Baida (Université Mohamed V, Rabat)

Dalila Belkacem (Université de d’Oran 2, Mohamed ben Ahmed)

Arselène Ben Farhat (Université de Gabes)

Charles Bonn (Université Lyon II)

Mounira Chatti (Université Paris VIII, Vincennes-Saint-Denis)

Touria Fili (Université Lyon II)

Sonia Fitouri-Zlitni (Université de Tunis)

Hind Fodil Belkacem (Université Mostaganem, Abdelhamid Ibn Badis)

Kamel Gaha (Université de Tunis)

Martine Job (Université de Bordeaux Montaigne)

Foued Laroussi (Université de Rouen Normandie)

Abdelouahed Mabrour (Université Chouaib Doukkali El Jadida)

Hazar Maiche (Université de Annaba)

Samir Marzouki (Université de la Manouba)

Chokri Rhibi (Université de Gabes)

Catherine Rioux (Université de Clermont-Auvergne)

Abdellah Romli (Université Ibn Toufail, Kenitra)

Marta Seggara (Centre National de la Recherche Scientifique-CNRS)

Abderrahan Tenkoul (Université Euro Méditerranéenne de Fès)

Mustapha Trabelsi (Université de Sfax)

Calendrier

15 octobre 2024 : réception des propositions de communication

30 octobre 2024 : notification aux auteurs

février 2025 : Colloque international

Juin 2025 : publication

Responsable : Mustapha Trabelsi,

Laboratoire de Recherche Interdisciplinaire en Discours, Art, Musique et Economie (LARIDIAME)

• Adresse : Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Sfax (Tunisie)

 

L'enregistrement des voix chantées dans la littérature de la Belle Époque (1893-1914) (Lyon)

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Journée d'études

L’enregistrement des voix chantées dans la littérature de la Belle Époque (1893-1914) 

Lyon, 28 mars 2025

UMR 5317 IHRIM, Université Lyon 2, LARSH-De Script

Organisation :

Marine Wisniewski, Stéphane Hirschi

 

Lorsque, dans sa Recherche, Proust affuble le noble Palamède de Guermantes du titre de baron de Charlus, son humour se délecte sans doute d’offrir ainsi à sa créature le nom d’un chanteur contemporain, Charlus, pseudonyme de Louis-Napoléon Defer, que sa frénésie d’enregistrer des chansons avait fait gratifier du sobriquet de « forçat du gramophone » – on lui prête en effet plus de 10 000 enregistrements entre 1895 et 1914. L’intérêt de Proust, non seulement pour la musique et le chant, mais pour les voix écoutées, se manifeste sous de multiples formes dans la Recherche, qu’il caractérise le timbre, le phrasé, le débit, le sel ou les tics d’un personnage, qu’il partage certains marqueurs stylistiques de la Berma ou de Rachel dans leur déclamation, ou même qu’il éclaire de façon saisissante le passage du temps lors du Bal des têtes, lorsque le narrateur entend la voix d’un vieil ami comme émise artificiellement par un phonographe dans le corps d'un gros bonhomme grisonnant.

Proust se montre ainsi particulièrement attentif aux mutations décisives qui affectent, au tournant des XIXe et XXe siècles, un secteur culturel – celui de la musique et de la chanson, dont les productions peuvent désormais être enregistrées et reproduites – mais aussi plus largement les pratiques d’écoute et l’évolution des sensibilités. Le phonographe – et son concurrent, le gramophone – ne témoignent donc pas seulement de l’attention que porte l’écrivain au progrès technique mais symbolisent les changements culturels, sociologiques et cognitifs que le texte littéraire s’efforce de penser.

Alors que le phonographe, dont Thomas Edison dépose le brevet en 1877, n’est pas « né objet musical1 », il constitue pourtant une innovation technique déterminante qui transforme radicalement, par son « implantation rapide2 », le rapport de l’auditeur à la voix chantée. Tandis que « le recours à une machine pour écouter la musique constitue, à la fin du XIXe siècle, un geste nouveau, voire incongru3 », en quelques années seulement, entre 1890 et 1914, cette machine nouvelle est « rapidement assimilée4 ». Elle devient un appareil à usage domestique qui permet à l’amateur d’écouter des chansons à distance de toute prestation scénique, en l’absence du corps même du chanteur et dans l’intimité de son intérieur, et de réécouter à loisir la voix des vedettes de music-halls ou d’opéra. La mise au point du moulage des cylindres entre 1899 et 1903 permet en outre une production accélérée et une diffusion plus large des cylindres enregistrés, bientôt supplantés par les disques, ce qui fait entrer la chanson – et la voix chantée – dans l’ère de la reproductibilité, dont son impossible fixation les tenait jusque-là éloignées. Ce qui ne pouvait appartenir qu’à l’imagination du merveilleux scientifique, comme en témoignent par exemple L’Ève future de Villiers de l’Isle Adam (1886) ou Le Château des Carpathes de Jules Verne (1892), devient désormais une réalité dont le récit, le théâtre et même la poésie se mettent à rendre compte, et non plus seulement à imaginer.

C’est à cette lumière, dont Proust serait le fanal, qu’il nous semble fécond d'interroger la manière dont la littérature de la Belle Époque (1893-1914) évoque les voix chantées et enregistrées, à ce moment charnière où les mots ne sont plus la seule façon d’en conserver trace, et où toute une production phonographique s’emploie à graver la voix dans la cire, au gré du « spectaculaire développement5 » des enregistrements sonores que propagent dans des publics élargis, à échelle vite industrielle, les cylindres Lioret (à partir de 1893) ou Pathé (à partir de 1897). De Marcel Proust à Colette, d’Edmond Rostand à Stéphane Mallarmé, de Marcel Schwob à Gaston Leroux, l’évocation de la voix dans la poésie, le théâtre et les romans doit, à partir des années 1890, dialoguer avec les œuvres concurrentes que proposent les cylindres phonographes. C’est ce dialogue, nourri de descriptions, de transpositions, voire d’émulations – en somme les déclinaisons multiples de ces interactions nouvelles – qu’entend interroger cette première journée d’études. 

 Nous envisagerons les axes de réflexion suivants, au croisement des disciplines, entre études littéraires, arts du spectacle et cantologie :

 Comment l’œuvre littéraire intègre-t-elle la nouveauté technique que constitue l’enregistrement sonore, jusque-là essentiellement fantasmée par le merveilleux scientifique ? Selon quelles modalités le phonographe, le cylindre, le disque et la voix enregistrée sont-ils introduits dans le roman, au théâtre, en poésie ?

Comment la littérature de la Belle Époque décrit-elle ou transcrit-elle la voix chantée, désormais pérennisée par l’enregistrement ? Quel vocabulaire et quelles images spécifiques les voix gravées sur cylindre ou sur disque suscitent-elles ? À quel(s) imaginaire(s) donnent-elles lieu ?

En quelle mesure les œuvres littéraires témoignent-elles d’une évolution des pratiques d’écoute et pensent-elles cette évolution des sensibilités ? En quoi la possibilité d’une écoute intime et domestique modifie-t-elle l’imaginaire de la voix et son évocation en littérature ? Comment le texte modèle-t-il le nouveau rapport au temps qu’implique la possibilité de réécouter un enregistrement ?

Comment l’amuïssement du corps du chanteur est-il appréhendé par la littérature ? En quoi modifie-t-il l’appréhension de la voix chantée et l’imaginaire qui en découle ?

Dans une perspective où l’historique se noue à l’esthétique, les contributions attendues auront pour objet d’amorcer une réflexion sur les modes de représentation littéraire de la voix chantée enregistrée entre 1893 et 1914, habitée de tensions, entre la fugacité de la performance, la possible répétition de l’écoute, et le désir d’en saisir la trace, à une période où s’énonce au sein des œuvres la fin d’une époque.

Les propositions de communication (environ 300 mots) ainsi qu’une courte bio-bibliographie seront à envoyer par courriel avant le 31 décembre 2024, conjointement à Marine Wisniewski (marine.wisniewski@gmail.com) et Stéphane Hirschi (Stephane.Hirschi@uphf.fr).

La journée d’études aura lieu à la Maison des Sciences de l’Homme de Lyon le 28 mars 2025.

Bibliographie indicative

Béatrice Athias, La Voix dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, Paris, Classiques Garnier, 2021.

Henri Chamoux, La Diffusion de l’enregistrement sonore en France à la Belle Époque (1893-1914). Artistes, industriels et auditeurs du cylindre et du disque, thèse de doctorat, 2015. En ligne sur http://www.archeophone.org/these/

Henri Chamoux, Phonobase, disques et cylindres de la Belle Époque en ligne, mise en ligne 2012. En ligne sur http://www.phonobase.org/

Alain Corbin (dir.), L’Avènement des loisirs, Paris, Flammarion, 1995.

Alain Corbin, Histoire du silence. De la Renaissance à nos jours, Paris, Albin Michel, 2016.

Stéphane Hirschi, « Enregistrements fin-de-siècle : ce que fixent les cylindres Lioret », Romantisme, n° 200, 2023/2, p. 80-93.

Marie Goupil-Lucas-Fontaine, « Un Chat qui miaule. Les voix du Chat Noir au cylindre et au disque », dans Caroline Crépiat, Denis Saint-Amand, Julien Schuh (dir.), Poétique du Chat Noir (1882-1897), Presses Universitaires de Paris-Nanterre, 2021, p. 317-321.

Claude Jamain, Idées de la voix. Études sur le lyrisme occidental, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. Interférences, 2005.

Ludovic Tournès, « Reproduire l’œuvre : la nouvelle économie musicale », dans Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli (dir.), La Culture de masse en France, de la Belle Époque à aujourd’hui, Paris, Fayard, 2002, p. 220-258.

Ludovic Tournès, « Le temps maîtrisé. L’enregistrement sonore et les mutations de la sensibilité musicale », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 92, 2006/4, p. 5-15. 

Ludovic Tournès, Musique ! Du phonographe au MP3 (1877-2011), Paris, Autrement, 2011.

 

Notes :
 
[1] Ludovic Tournès, « Le temps maîtrisé. L’enregistrement sonore et les mutations de la sensibilité musicale », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 92, 2006/4, p. 5.
[2] Ludovic Tournès, Du phonographe au MP3 (XIXe-XXIe siècles) : une histoire de la musique enregistrée, Paris, Autrement, 2008. Disponible en ligne sur : https://shs.hal.science/halshs-00651573 [consulté le 18 août 2024].
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] Ibid.

« Genre, mémoire et sources ». Journée d’étude jeunes chercheur·se·s 2025 de la SFR ALLHiS – 4e édition (Saint-Étienne)

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Appel à communications – « Genre, mémoire et sources »

Journée d’étude jeunes chercheur·se·s 2025 de la SFR ALLHiS – 4e édition

 

10 et 11 avril 2025 à l’université Jean Monnet, Saint-Étienne

 English Version Below

Présentation

Dans le prolongement des trois premières éditions de notre journée d’étude jeunes chercheur·se·s organisées, pour la première, en 2022 sur le thème « Genre et sources. Lecture, relecture, mélecture », pour la seconde en 2023 et intitulée « Genre et hétéronormativité dans les sources : représentations et transgressions de l’injonction hétérosexuelle », et pour la troisième consacrée en 2024 aux approches méthodologiques du genre et de l’hétéronormativité, la quatrième journée d’étude engage à se concentrer sur les rapports entre le genre et la mémoire dans les sources. À travers son inscription dans la Structure Fédératrice de Recherche ALLHiS, l’un des objectifs de cette journée d’étude est l’analyse des sources, entendues comme « l’ensemble des traces laissées par les acteurs du passé sur lesquelles le chercheur fonde son travail […] tout type de document ou d’objet peut devenir source, à condition d’être correctement critiqué[1] ». L’objectif est donc de poursuivre cette approche critique en questionnant les représentations de la mémoire et du genre dans les sources au sens large : sources écrites (archives historiques, textes littéraires et juridiques), visuelles (iconographiques, statuaires) et immatérielles (données de terrain ethnographiques). L’intérêt d’une telle étude repose sur la diversité des sources proposées, ce qui permettra d’offrir un panorama sinon exhaustif, du moins varié, de ces sources dans une perspective interdisciplinaire.

D’un point de vue historiographique et méthodologique, cette journée d’étude, intitulé « Genre, mémoire et sources », a pour objet la rencontre de deux champs de recherche au centre des débats actuels : la mémoire et le genre. En effet, après les premiers travaux sociologiques de Maurice Halbwachs dans les années 1930 sur Les cadres sociaux de la mémoire et La mémoire collective, une relecture et une application de ce champ de recherche se retrouve progressivement dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. Ce phénomène conduit T. Späth à parler, pour les années 1980, d’un « tournant mémoriel » qui succède au tournant spatial comme l’illustre les Lieux de mémoire, de Pierre Nora. La multiplication des publications sur ce sujet dans diverses disciplines des sciences humaines et sociales révèle qu’il y a une interrogation croissante sur les processus d’élaboration du souvenir, ainsi que sur leurs rôles et usages politiques, culturels et sociaux, pour toutes les périodes historiques et toutes les aires géographiques. À la suite de nombreux travaux mêlant mémoire et espace, il est apparu central pour de nombreux·ses chercheur·se·s de prendre en compte l’influence de la mémoire et de l’espace dans la construction des genres. Outil d’analyse apparu dans les années 1970 dans les milieux psychologiques et psychiatriques anglo-saxons, le genre prend en compte la différence entre le sexe biologique et le sexe social. Par cette rapide définition on peut deviner l’enrichissement notable des problématiques en alliant les études de genre à celles de la mémoire. L’intersection de telles problématiques s’inscrit dans l’héritage des études culturelles venues des États-Unis, qui ont eu tôt fait de croiser gender et memory studies, comme en atteste en 1996 la première édition de l’ouvrage Gender and Memory de Selma Leydesdorff, Luisa Passerini et Paul Thompson. 

L’association des deux termes « mémoire » et « genre » permet d’interroger aussi bien la construction politique et sociale des genres – notamment en portant une attention particulière aux droits et aux devoirs assignés à chacun·e –, l’effacement de certains individus jugés « déviants » et plus généralement « ennemis » d’une nation ou d’un État ainsi que leur résistance pour ne pas tomber dans l’oubli, tout aussi bien que la place de la mémoire et son usage dans toutes les strates sociales.  

Axes de recherche


·         La manière dont la mémoire écrit le genre : si l’on distingue bien histoire et mémoire, les mêler tous deux au miroir des observations qui nous sont contemporaines peut donner lieu à une forme d’anachronisme. Pourtant, l’anachronisme peut être vertueux et permettre au chercheur ou à la chercheuse d’éclairer le passé par rapport à la réception présente qu’il peut en avoir et de mieux saisir le fonctionnement du présent. Cependant, un tel processus n’existe pas sans heurts puisque la démarche mémorielle est à cet égard entièrement dépendante du contexte dans lequel elle s’exerce. À ce titre, il paraît pertinent de l’historiciser au prisme du genre, à travers les sources.

·         Ce que le genre fait à la mémoire : la mémoire n’est pas neutre[2]. Se souvenir est une conduite intrinsèquement sociale puisque cet acte permet de pallier l’absence. La mémoire porte donc la trace du passé, reconstruit en vertu des cadres que nous offre la société. C’est l’ensemble des récits qui sont faits au présent qui orientent la perception de la mémoire passée et peuvent conduire à mettre l’emphase sur certains aspects, ou, au contraire, à en occulter d’autres, expliquant l’existence de mémoires androcentriques dans les sociétés patriarcales, par exemple.

·         La mémoire par les actes : certaines sociétés, à l’instar de celles de l’Antiquité romaine, réfléchissent constamment en termes de modèles passés véhiculant des valeurs centrales. C’est ce que Catherine Baroin nomme la « mémoire du présent[3] » : la distance par rapport au passé est loin d’être aussi nette que pour nous, contemporains, tant il constitut un référent moral absolu omniprésent dans l’espace, les gestes et les discours. Plus largement, cet axe propose de s’intéresser aux différents régimes de la mémoire dans les sociétés anciennes et modernes et les modalités par lesquelles elles enregistrent et utilisent le souvenir d’actes fondateurs.

·         Mémoire et canonisation : que ce soit dans les gender et les memory studies, un constat similaire d’invisibilisation des femmes et des minorités de genre dans les mémoires collectives, ainsi que d’une marginalisation de ces mémoires minoritaires peut être dressé. Cette double dialectique d’effacement est persistante dans les canons, qu’ils soient littéraires ou artistiques au sens large, majoritairement androcentriques et ethnocentrés. Cet axe invite donc à une réflexion sur les intersections entre processus de canonisation et de légitimation mémorielle : comment repenser des canons artistiques inclusifs qui remédient à cette invisibilisation des mémoires des minoritaires ? La canonisation peut-elle être la sauvegarde d’une mémoire collective effacée ?

·         Recension d’un ouvrage scientifique récent qui renouvelle les approches méthodologiques concernant l’association du genre, de la mémoire et des sources, et intégrer cette réflexion dans une bibliographie générale qui mette en avant les évolutions du concept au sein et à travers différents champs disciplinaires.

 

Bibliographie indicative 


Altınay, Ayşe et Pető, Andrea, Gendered Wars, Gendered Memories: Feminist Conversations on War, Genocide and Political Violence, Londres, Routledge, 2016.

BAROIN Catherine, Se souvenir à Rome. Formes, représentations et pratiques de la mémoire, Paris, Belin, 2010.

BRUIT ZAIDMAN, Louise et SCHMITT PANTEL, Pauline, « L’historiographie du genre : état des lieux », dans Problèmes du genre en Grèce ancienne, Violaine Sebillotte Cuchet et Nathalie Ernoult éds., Paris, Éditions de la Sorbonne, 2019.

Downs, Laura Lee, Writing Gender History, Londres, Bloomsbury Academic, 2010.

HALBWACHS, Maurice, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 1994.

HOUZÉ-ROBERT, Emmanuelle, « La mémoire n’est pas neutre. Souvenirs de femmes à la Faculté des Sciences et Techniques de Nantes », Travail, genre et sociétés, n° 14, 2005, p. 109-128.

LEYDESDORFF, Selma, PASSERINI, Luisa et THOMPSON, Paul Richard, Gender and Memory, Oxford, Oxford University Press, 1996. 

NORA, Pierre, Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997.

POLLOCK, Griselda, Differencing the canon: feminist desire and the writing of art’s histories, New York, Routledge, coll. « Re visions », 1999.

RADSTONE, Susannah et HODGKIN, Katharine éds., Regimes of Memory, New York, Routledge, coll. « Routledge studies in memory and narrative », n° 12, 2011. 

RIOT-SARCEY Michèle, « L’historiographie française et le concept de ‘genre’ », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 47-4, 2000, p. 805-815.

SPÄTH, Thomas, « Au lieu des Lieux, les actes de mémoire. Figuration du passé et pratiques sociales », dans Une mémoire en actes. Espaces, figures et discours dans le monde romain, Stéphane Benoist, Anne Daguet-Gagey, Christine Hoët-van Cauwenberghe éds., Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2016, p. 23-46. 

Tamboukou, Maria, Gendering the Memory of Work: Women Workers’ Narratives, Londres, Routledge, 2016.

Conditions de candidature


·         Être étudiant·e en master 2, titulaire d’un master, inscrit.e en doctorat ou être jeune docteur (ayant soutenu sa thèse depuis moins de 5 ans) : il s’agit d’une journée d’étude jeunes chercheur·se·s dont l’objectif est de créer un espace de discussion pour celles et ceux qui débutent dans la recherche.

·         Rédiger une proposition de communication (300-400 mots) ou de recension d’un ouvrage de recherche paru récemment et qui aborde les thématiques de la journée d’étude (300-400 mots).

·         Rédiger une présentation spécifiant l’université et le laboratoire de rattachement, l’année de master ou de thèse, le sujet de recherche, et les éventuelles publications.

·         Les participant·e·s sont vivement encouragé·e·s à postuler à deux pour intervenir en binôme, de préférence dans une perspective pluridisciplinaire, voire internationale. 

·         Les propositions de communications peuvent être rédigées en anglais ou en français.

Comité d’organisation et scientifique


·         Adrien Bresson, A.T.E.R. en langues et littératures anciennes à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne au laboratoire HiSoMA.

·         Noémie Cadeau, doctorante en littératures comparées à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne au sein de l’équipe d’accueil ECLLA.

·         Blandine Demotz, doctorante études anglophones à CY Cergy-Paris Université, au laboratoire Héritages.

·         Jonathan Raffin, doctorant en histoire romaine à l'université de Poitiers, au laboratoire HeRMA.

 

Envoyer les propositions de communication d’ici le 1er décembre 2024 à : 

seminaireallhis2025@gmail.com

 

Les réponses sont prévues pour le 15 décembre 2024. 

L’objectif est aussi, à l’issue de cette journée d’étude, de rassembler les communications sous la forme d’articles pour la publication d’un ouvrage collectif d’ici la fin de l’année 2026.


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 


Call for papers – Journée d’étude jeunes chercheur·se·s 2024

« Gender, Memory and Sources »

 

The conference will take place on April 10th and April 11th 2025 at Université Jean Monnet, Saint-Étienne.

 

Presentation


In the wake of the first three conferences aimed at young scholars that took place in 2022 on “Sources and gender: readings, re-readings and misreadings”, in 2023 on “Gender and heteronormativity in sources: embodying and transgressing the heterosexual injunctions” and in 2024 on “Methodological approaches to gender and heteronormativity in sources”, this fourth conference will focus on the links that can be observed between gender and memory in textual and iconographic sources. This conference belongs to a cycle created by the  Structure Fédératrice de Recherche ALLHiS, and as such, will focus more specifically on the analysis of the sources used by researchers and that can be defined as “all of the traces left by past individuals and on which researchers base their works […] any type of document or object can become a source, on the condition that it should be properly analyzed”.[4] Following this critical approach, this conference aims at questioning the ways in which memory and gender are represented, whether it be in written sources (manuscripts, literary or legal texts…), iconographic sources (photos, statues, paintings…) or immaterial sources (ethnographic data). The aim of such a study is to welcome works based on the study of as many different sources as possible, which will enable researchers to construct an interdisciplinary overview of these sources that aims at being diverse rather than exhaustive. 

From a methodological and historiographical perspective, this conference aims at questioning gender and memory as two fields of research which have increasingly come under scrutiny over the last decades. This effort first started with Maurice Halbwachs’ Les cadres sociaux de la mémoire and La mémoire collective, which were published in the 1930s, and since then, memory has become a field of research in its own right, permeating other areas belonging to human and social sciences from the 1980s onwards. This phenomenon has led T. Späth to define the 1980s as a “memorial turning point”, following the spatial turning point inaugurated by Pierre Nora’s Lieux de mémoire. Since then, the field of research has thrived in various disciplines relating to human and social sciences, which points at an ever-growing questioning of how memories are constructed, kept and used by individuals as well as by political, cultural or social figures throughout history. In the wake of the numerous works that have brilliantly demonstrated the relationship between memory and space, it has become increasingly necessary for researchers to take into account the influence of gender over the memorial process. The term “gender” first appeared in the 1970s, as a psychological and psychiatric tool, and allows for a distinction between the biological sex and the social sex, although this short definition only grazes the surface of gender studies. Numerous authors have taken advantage of the intersection between gender and other fields of research to significantly enrich their understanding of the sources at their disposal, and in the wake of American cultural studies, the issues of gender and memory were first questioned as a whole in 1996, in Selma Leydesdorff, Luisa Passerini and Paul Thompson’s Gender and Memory. Questioning memory and gender together allows for a new understanding of gender as a social and political object – especially in terms of rights or moral and political duties – , but also for a systematic study of the erasure suffered by the individuals that were deemed to be deviant or hostile to the governing body and of their resistance against their erasure. Finally, this questioning creates new challenges regarding the role played by memory and how various social strata have made use of it. 

Propositions can include (but are not limited to):
·         A theoretical reflection on the way memorial writings deal with gender: although history and memory cannot be mistaken for one another, conflating both methods can sometimes lead to an anachronistic reading of past behaviours. Anachronisms, however, can still give way to fertile understandings by enabling researchers to appreciate the past in light of how it is currently received, which, in turn, allows for a better understanding of present norms and behaviours. Nevertheless, this process cannot be thought of as a straightforward questioning, since it entirely depends on the context the study takes place in. It therefore appears relevant to historicise memory through a gendered understanding of sources.

·         An observation of how gender impacts the memorial process: memory cannot be neutral[5]. Reminiscing is an intrinsically social behaviour, as it remedies a lack. The memorial process is therefore that of a reconstruction which is entirely dependent on its social setting, as our perception of the past is shaped by our present understanding it. This, in turn, leads us to emphasize or conceal specific aspects of this reconstructed past, which explains why there is no androcentric memory in patriarchal societies, for instance.

·         An analysis of memory in actuality: some societies – like the Ancient Roman one, for instance – build their understanding of the world according to past models as vehicles of central values. Catherine Baroin calls this process “memory of the present[6]”, as the past remains very much present, since it acts as a moral compass omnipresent in space, speeches and behaviours. It therefore appears particularly interesting to study how memory was used and understood throughout time and space.

·         A study of the concept of memory and of the canonical: in collective memory, whether it be within the field of gender studies or memory studies, women and gender minorities tend to be made invisible, resulting in a marginalizing process of these minor memories, which the canons reflect, being mainly androcentric and ethnocentric. It could thus prove particularly fruitful to question the intersections between the memorial process and the canons as a way to legitimise works, whether literary or more generally belonging to the arts. How can the artistical canons be reassessed, in order to become more inclusive and remedy the discriminating memory process against minorities? Can the canons become a safeguard for the collective memory that was erased?

·         A recension on a recent scientific publication renewing the methodological approach to gender, memory and sources. Such a proposal should be part of a general bibliographic reflection, putting forth how the concept has evolved in the different scientific fields. 

 

Bibliography 


Altınay, Ayşe et Pető, Andrea, Gendered Wars, Gendered Memories: Feminist Conversations on War, Genocide and Political Violence, Londres, Routledge, 2016. 

BAROIN Catherine, Se souvenir à Rome. Formes, représentations et pratiques de la mémoire, Paris, Belin, 2010.

BRUIT ZAIDMAN, Louise et SCHMITT PANTEL, Pauline, « L’historiographie du genre : état des lieux », dans Problèmes du genre en Grèce ancienne, Violaine Sebillotte Cuchet et Nathalie Ernoult éds., Paris, Éditions de la Sorbonne, 2019.

Downs, Laura Lee, Writing Gender History, Londres, Bloomsbury Academic, 2010.

HALBWACHS, Maurice, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 1994.

HOUZÉ-ROBERT, Emmanuelle, « La mémoire n’est pas neutre. Souvenirs de femmes à la Faculté des Sciences et Techniques de Nantes », Travail, genre et sociétés, n° 14, 2005, p. 109-128.

LEYDESDORFF, Selma, PASSERINI, Luisa et THOMPSON, Paul Richard, Gender and Memory, Oxford, Oxford University Press, 1996. 

NORA, Pierre, Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997.

POLLOCK, Griselda, Differencing the canon: feminist desire and the writing of art’s histories, New York, Routledge, coll. « Re visions », 1999.

RADSTONE, Susannah et HODGKIN, Katharine éds., Regimes of Memory, New York, Routledge, coll. « Routledge studies in memory and narrative », n° 12, 2011.

RIOT-SARCEY Michèle, « L’historiographie française et le concept de ‘genre’ », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 47-4, 2000, p. 805-815.

SPÄTH, Thomas, « Au lieu des Lieux, les actes de mémoire. Figuration du passé et pratiques sociales », dans Une mémoire en actes. Espaces, figures et discours dans le monde romain, Stéphane Benoist, Anne Daguet-Gagey, Christine Hoët-van Cauwenberghe éds., Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2016, p. 23-46. 

Tamboukou, Maria, Gendering the Memory of Work: Women Workers’ Narratives, Londres, Routledge, 2016.

 

Candidates should :
·         Hold a master’s degree (M2 equivalent) or be in the process of earning it, be a PhD candidate or a young Dr: this conference aims at creating a space for young scholars to discuss their research.

·         Send a short abstract (300-400 words), focusing either on the aspects aforementioned or on a recently published scientific work dealing with the same aspects.

·         Send a short biography mentioning the name of their university and their research unit, their level of study, their research object as well as anything they would have published.

Participants wishing to apply to communicate in pairs are welcome, especially if their communication includes an interdisciplinary or international perspective.

Scientific committee
·         Adrien Bresson, doctoral student in Latine language and literature at Université Jean Monnet de Saint-Étienne (HISOMA).

·         Noémie Cadeau, doctoral student in comparative literatures at Université Jean Monnet de Saint-Étienne (ECCLA).

·         Blandine Demotz, doctoral student in English literature at CY Cergy-Paris Université (Héritages).

·         Jonathan Raffin, doctoral student in Roman history at Université de Poitiers (HeRMA).

Propositions should be sent no later than December 1st  2024 to seminaireallhis2025@gmail.com

All propositions will be answered by December 15th, 2024.

Papers from the conference will be considered for publication before the end of 2026.


 
[1] Nicolas Offenstadt éd., Les mots de l’historien, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2009, p. 105.
[2] La formule est empruntée à Emmanuelle Houzé-Robert, « La mémoire n’est pas neutre. Souvenirs de femmes à la Faculté des Sciences et Techniques de Nantes », Travail, genre et sociétés, n° 14, 2005, p. 109.            
[3] Catherine Baroin, Se souvenir à Rome. Formes, représentations et pratiques de la mémoire, Paris, Belin, 2010.
[4] Offenstadt Nicolas (dir.), Les mots de l’historien, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2009, p. 105.
[5] According to Emmanuelle Houzé-Robert, « La mémoire n’est pas neutre. Souvenirs de femmes à la Faculté des Sciences et Techniques de Nantes », Travail, genre et sociétés, n° 14, 2005, p. 109.    
[6] Catherine Baroin, Se souvenir à Rome. Formes, représentations et pratiques de la mémoire, Paris, Belin, 2010.

Non-violence en Fantasy / Non-Violence in Fantasy (en ligne)

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Non-violence en Fantasy / Non-Violence in Fantasy (en ligne)

(English version below)

Les 7 et 8 février 2025, l'association les Têtes Imaginaires, éditrice de la revue Fantasy Art and Studies, organisera une nouvelle journée d’études en ligne sur le thème de la non-violence.

Dans le monde de la fantasy, la violence éclate souvent dans les batailles épiques et les conflits intérieurs des protagonistes pour en accroître l’intensité : menaces, manipulations, oppressions, magie noire, viols, combats, torture et assassinats servent ainsi de catalyseurs pour maintenir la tension narrative, complexifier les personnages et explorer le côté obscur de la nature humaine.

Pourtant, la non-violence semble relever ce défi avec autant de force. En effet, de nombreux héros, guidés par leur compassion, leur sagesse ou leur intégrité morale, choisissent la non-violence pour lutter contre l’injustice, le mal-être intérieur ou le Mal. Que l’on pense à Hermione Granger dans Harry Potter (1997-2007) de J. K. Rowling, qui excelle dans la magie protective et parvient à défendre ses amis sans tomber dans la violence ; à Samwell Tarly, le membre érudit de la Garde de nuit dans Le Trône de fer (1996-) de George R. R. Martin, qui affiche une aversion pour la violence et se sert de son intelligence au lieu de ses armes. Si le choix de la non-violence témoigne de la supériorité intellectuelle et morale des protagonistes, il transforme aussi entièrement la nature du pouvoir qui est souvent faussement réduit à la seule force physique. Dans cette mesure, armer le héros en fantasy avec un arsenal d’alternatives non-violentes, c’est révéler le potentiel qui sommeille en lui – souvent malgré ses faiblesses physiques –, et lui conférer davantage de profondeur psychologique. Ainsi, le mage Ged dans le cycle de Terremer (1964-2018) d’Ursula K. Le Guin, reconnaît au fil de ses aventures que la vraie puissance réside dans la compréhension et l’harmonie avec le monde, plutôt que dans l’utilisation de la magie à des fins destructrices : il se rend compte que l’Ombre qui le poursuit a toujours fait partie de son esprit.

Pour d’autres personnages, le refus de la violence permet de s’affirmer contre le destin de guerrier tout tracé : dans La Roue du Temps (1990-) de Robert Jordan, Perrin Aybara retient sa force exceptionnelle et ses instincts bestiaux pour être un homme de paix. Il incarne dès lors ce déchirement intérieur du héros qui, malgré ses grands pouvoirs, veut se réinventer, à travers la non-violence, comme quelqu’un de moralement meilleur. Attitude, philosophie et conception de vie, la non-violence cristallise le caractère du héros et participe paradoxalement à sa vaillance. Il en va de même pour le Hobbit Frodo qui doit détruire l’Anneau unique dans Le Seigneur des Anneaux (1954-1955) de J. R. R. Tolkien : en effet, la bonté innée du petit héros le confronte à un dilemme – rester à tout prix fidèle à ses principes moraux, ou utiliser la violence au nom du Bien ? Ce tiraillement, propre au héros de fantasy qui choisit la non-violence, apparaît dès lors comme une épreuve, voire un rite d’initiation : en arrivant à concilier ses valeurs avec les exigences de la guerre et les devoirs moraux, le héros non-violent fait preuve de grandeur (d’âme). Le message de paix est également véhiculé dans le cinéma d’animation de Hayao Miyazaki : dans Princesse Mononoké (1997), le protagoniste masculin, Ashitaka, doit poser un regard sans violence et sans haine sur le monde s’il veut être délivré de la malédiction qui le ronge.

Parfois, le héros de fantasy ne peut (plus) se contenter d’échanges stratégiques, de son intelligence, de sa miséricorde ou d’une protection non-violente : ainsi, Aslan, le lion des Chroniques de Narnia (1950-1956) de C. S. Lewis, offre sa propre vie en échange de celle d’Edmund pour vaincre la Sorcière blanche sans engager de bataille. Il démontre ce faisant que le sacrifice reste l’ultime arme contre le Mal. D’ailleurs, dans Le Sorceleur (2019-) d’Andrzej Sapkowski, le héros Geralt tente pendant un temps de raccrocher son épée et de ne plus recourir à la violence comme moyen d’action ; mais il est rappelé au combat par un pogrom qui lui coûte la vie…

Les propositions peuvent explorer la non-violence dans les œuvres de fantasy sous différents angles (cinématographique, narratologique, mais aussi culturel, sociologique, etc). Elles peuvent étudier des cas spécifiques, ou alors porter sur des analyses globales et/ou comparatives. Elles prendront en compte la question de la non-violence en Fantasy dans toute sa complexité, et pourront aborder, sans s’y limiter, les axes de recherche suivants :

  • les formes de non-violence (résistance, défense, protection, réconciliation, pardon, arts de la diplomatie, de la négociation, de la ruse…) dans le combat contre le Mal,
  • l’efficacité de la non-violence dans la résolution de conflits, les faiblesses et les forces de la non-violence,
  • le portrait du personnage non-violent, sa posture morale,
  • la dimension initiatique de la non-violence, l’évolution du personnage non-violent,
  • les incidences de la non-violence sur le récit/l’intrigue et le dénouement,
  • les messages de tolérance et de paix véhiculés par les personnages non-violents.

La journée d’études se déroulera en ligne, les après-midis des vendredi 7 et samedi 8 février 2025. Les propositions de jeunes chercheurs et chercheuses sont notamment les bienvenues.

Les propositions de communication (.doc ou .docx), en français ou en anglais, d’environ 2000 signes, présenteront clairement une question de recherche, un cadre théorique et méthodologique ainsi que les principaux axes d’analyse envisagés. Elles seront accompagnées d’une courte présentation biobibliographique, et seront adressées à fantasyartandstudies@outlook.com pour le 31 octobre 2024 au plus tard.

Les actes de la journée d’études seront publiés dans le numéro 18 de la revue Fantasy Art and Studies.

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The association les Têtes Imaginaires, publisher of the journal Fantasy Art and Studies, will organise a new online conference on 7-8 February 2025 dealing with non-violence.

In the realm of fantasy, violence often erupts in epic battles and the internal conflicts of protagonists, heightening the story’s intensity: threats, manipulations, oppressions, dark magic, rapes, fights, torture, and assassinations serve as catalysts to maintain narrative tension, show the complexity of characters, and explore the dark side of human nature.

Yet, non-violence seems to meet this challenge with equal strength. Indeed, many heroes, guided by their compassion, wisdom, or moral integrity, choose non-violence to fight against injustice, inner turmoil, or evil. Consider Hermione Granger in J. K. Rowling’s Harry Potter (1997-2007), who excels in protective magic and manages to defend her friends without resorting to violence; or Samwell Tarly, the well-read member of the Night’s Watch in George R. R. Martin’s A Song of Ice and Fire (1996-), who has an aversion to violence and uses his intelligence instead of his weapons. The choice of non-violence attests of the intellectual and moral superiority of the protagonists, transforming the nature of power, which is often mistakenly reduced to mere physical strength. In this sense, arming the hero with an arsenal of non-violent alternatives reveals the potential that lies within him—often despite his physical weaknesses—and grants him greater psychological depth. Thus, the wizard Ged in Ursula K. Le Guin’s Earthsea series learns in the course of his adventures that true power lies in understanding and being in harmony with the world, rather than in using magic for destructive purposes: he realizes that the Shadow pursuing him has always been part of him.

For other characters, the refusal of violence is a way to stand up against a predetermined destiny as a warrior: in Robert Jordan’s The Wheel of Time (1990-), Perrin Aybara restrains his exceptional strength and bestial instincts to be a man of peace. He thus embodies the inner turmoil of the hero who, despite his great powers, seeks to reinvent himself through non-violence, as someone morally better. Attitude, philosophy, and way of life, non-violence crystallizes the hero’s character and paradoxically contributes to his valour. The same goes for the Hobbit Frodo Baggins, who must destroy the One Ring in J. R. R. Tolkien’s The Lord of the Rings (1954-1955): indeed, the innate goodness of the little hero confronts him with a dilemma—remain faithful to his moral principles at all costs, or use violence in the name of Good? This inner conflict, typical of the fantasy hero who chooses non-violence, appears as a trial, even a rite of passage: by reconciling his values with the demands of war and moral duties, the non-violent hero demonstrates greatness (of soul). The message of peace is also conveyed in Hayao Miyazaki’s animated films: in Princess Mononoke (1997) the male protagonist, Ashitaka, must view the world without violence and hatred if he wants to be freed from the curse consuming him.

Sometimes, the fantasy hero can no longer rely solely on strategic exchanges, intelligence, mercy, or non-violent protection. For instance, Aslan, the lion in C. S. Lewis’s The Chronicles of Narnia (1950-1956), sacrifices his own life in exchange for Edmund’s to defeat the White Witch without engaging in battle. By doing so, he demonstrates that sacrifice remains the ultimate weapon against Evil. In Andrzej Sapkowski’s The Witcher, the hero Geralt tries for a time to hang up his sword and refrain from using violence as a means of action; however, he is called back to combat by a pogrom that ultimately costs him his life.

Proposals can explore non-violence in fantasy works from various angles (cinematographic, narratological, as well as cultural, sociological, etc.). They can study specific cases or offer global and/or comparative analyses. They will consider the question of non-violence in fantasy in all its complexity and can address, but are not limited to, the following research axes:

  • the forms of non-violence (resistance, defence, protection, reconciliation, forgiveness, arts of diplomacy, negotiation, cunning, etc.) in the fight against Evil,
  • the effectiveness of non-violence in conflict resolution, the weaknesses and strengths of non-violence,
  • the portrayal of the non-violent character, their moral stance,
  • the initiatory dimension of non-violence, the evolution of the non-violent character, the impact of non-violence on the narrative/plot and resolution,
  • messages of tolerance and peace conveyed by non-violent characters.

The online conference will take place in the afternoons of Friday, February 7, and Saturday, February 8, 2025. Proposals from early-career researchers are particularly welcome.

Proposals for papers (.doc or .docx), in French or English, of approximately 2,000 characters, should clearly present a research question, a theoretical and methodological framework, and the main axes of analysis. They should be accompanied by a short biobibliographical presentation and sent to fantasyartandstudies@outlook.com by October 31, 2024.

Papers from the online conference will be published in the 18th issue of Fantasy Art and Studies.

Clinamen, une nouvelle collection aux Presses Universitaires de Liège

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La collection interdisciplinaire Clinamen des Presses Universitaires de Liège, placée sous la direction de Livio Belloï et Michel Delville, lance un appel à manuscrits.

Objet et politique éditoriale

Clinamen a pour objet le développement d’une poétique comparée visant à interroger la circulation des concepts au travers des disciplines tout en jetant les bases d’une réflexion plus générale sur l’interdisciplinarité telle qu’elle est pratiquée dans les sciences humaines, notamment en ce qui concerne l’émergence ou le développement de nouveaux objets d’études, genres et disciplines.

Appel à manuscrits

Clinamen lance un appel à manuscrits. Afin de répondre au mieux aux exigences de la politique éditoriale de la collection, les deux directeurs de la collection se sont entourés d’un comité de spécialistes internes et externes à l’Université de Liège, qui contribueront à approvisionner la collection en projets de publication et évalueront des manuscrits qui relèvent de leurs compétences spécifiques.

Les volumes seront publiés en anglais ou en français. Une préférence sera accordée aux monographies. Cependant, les ouvrages collectifs dont la nature et la portée nécessitent l’apport de chercheurs de différents domaines de recherche seront également pris en considération.

Les soumissions doivent comprendre un descriptif de 3 pages, une table des matières, deux chapitres achevés et un curriculum vitae.

Elles seront envoyées par voie électronique à Michel Delville, mdelville@ulg.ac.be et Livio Belloï, livio.belloi@ulg.ac.be

Responsable :

Presses Universitaires de Liège

Url de référence

http://www.presses.uliege.be/jcms/c_14455/collection-clinamen

 

"Crossed Lines at Tarfaya?". Zoom Lecture by Jill Jarvis

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Zoom Lecture by Jill Jarvis, "Crossed Lines at Tarfaya?" // September 19 @ 3 PM ET

 The France and the World seminar at Harvard’s Mahindra Humanities Center is proud to announce that Professor Jill Jarvis (Yale) will deliver a Zoom lecture entitled “Crossed Lines at Tarfaya”on Thursday, September 19, at 3 PM Eastern Time.

To join, please register online at:  

https://harvard.zoom.us/meeting/register/tJckdOytpzsjHtUgECLC4hs0qFbu2mD3GsUZ?_x_zm_rtaid=s_sCJODOQTu3d4m0WFjO8Q.1723749564702.e612b9733ba6bc419cb3079d168217b8&_x_zm_rhtaid=403#/registration

Crossed Lines at Tarfaya’ picks up trans-Saharan air and radio lines to track the strange transmissions of Antoine de Saint Exupéry’s desert writings across the contested borders of what is now the Western Sahara. Saint Exupéry’s well-known fable Le petit prince (1943) is one of the most beloved books in the world, and it is also the most translated book on earth aside from religious texts—its spare images of a pilot who crashes in a remote desert land and there befriends an extraterrestrial prince have become iconic. What few readers know is that these captivating illustrations and the story itself are deeply informed by Saint Exupéry’s time spent running a small airfield at Tarfaya, in southern desert of modern-day Morocco, during the 1920s. My talk will both tease out a colonial infrastructural history of this desert fable and locate it in a larger argument about the power of aesthetic works to both produce and contest ideologies of desert emptiness.

Jill Jarvis is an associate professor in the Department of French and a member of the councils on African Studies and Middle East Studies at Yale University. Her first book Decolonizing Memory : Algeria & the Politics of Testimony (Duke UP, 2021) charts a new itinerary for literary studies and theories of testimony, cultural memory, and decolonization in the wake of French empire. Her next book, Signs in the Desert : Aesthetic Cartographies of the Sahara (University of Chicago Press), builds a case for how contemporary writers and filmmakers from across the African Sahara confront the colonial ideology of desert emptiness. With Brahim El Guabli and Francisco Robles, she is a founding member of the Desert Futures Collective.

If you have any questions, please don’t hesitate to email me at yanzhao@g.harvard.edu

Yan Zhao, PhD Candidate in French
Department of Romance Languages and Literatures
Harvard University.

#afrocyberactivismes: production des savoirs, narrations de soi et stratégies décoloniales à l’ère du digital en France et en Espagne / #afrociberactivismos: producción de saberes, auto-narraciones y estrategias decoloniales en la era digital en Francia y España (XXXIX. Congrès de l’Association Allemande des Romanistes, Univ. Constance)

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Proposition de section pour le

XXXIX. Congrès de l’Association Allemande des Romanistes 

22-25 septembre 2025, Université de Constance

#afrocyberactivismes: production des savoirs, narrations de soi et stratégies décoloniales à l’ère du digital en France et en Espagne 

Organisatrices :

Odome Angone (U Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal)

Julia Borst (U de Brême, Allemagne)

Merveilles Mouloungui (U de Brême, Allemagne)

Dans cette section, nous nous penchons sur l’émergence du cyberactivisme auprès des collectifs africains et afrodescendants en France et en Espagne. Les deux pays partent de contextes différents, notamment en termes de politique mémorielle par rapport à la colonisation en Afrique d’une part et eu égard à la tradition des mouvements noirs sur le sol européen d’autre part – pensons, p.ex., à la Négritude au début du XXe siècle ou au vif débat autour de l’afropéanité en France. Pour autant, nous assistons, tant en France qu’en Espagne, au boom sans précédent d’une production littéraire et activiste afro au cours des dernières années, dû en partie à une visibilité propice au sein des espaces culturels aussi bien physiques que virtuels, sous la coordination des communautés afrodescendantes et africaines menant de front un activisme à l’intersection, entre autres, de l’antiracisme, du panafricanisme et de l’afroféminisme. De même, consécutivement nous observons l’émergence de nouvelles figures africaines, afrodescendantes et afroeuropéennes assumant leurs identités transversales, politisant ainsi via la littérature, l’art, le digital, etc., les problématiques qui les traversent. C’est le cas, entres autres, de Léonora Miano, Mame-Fatou Niang, Aïssa Maïga, Franklin Nyamsi, Kiyémis et Isabelle Boni-Claverie en France et de Desirée Bela-Lobedde, Lucía Asué Mbomío Rubio, Asaari Bibang, Lamine Thior, Thimbo Samb, Antoinette Torres Soler et Jeffrey Abé Pans en Espagne. 

Au-delà des outils traditionnels comme le livre, la presse « classique » ou la télé, les productions qui découlent de l’#afrocyberactivisme puisent aux sources de plusieurs canaux de diffusion parmi lesquels principalement les plateformes numériques, mettant en lumière des épistémologies naguère méconnues. Grâce à l’émergence du « web 2.0 », les consommateur.ices deviennent elleux-aussi des producteur.rices de contenu, participant à la création, production et circulation des savoirs en ligne. En effet, la dimension participative et interactive qu’offre le cybermonde permet aux « groupes minorés » de faire émerger leurs savoirs, discours et modèles culturels grâce à une praxis trop souvent ignorée dans les sphères mainstream. À contre-courant du récit officiel, les différent.e.s acteur.rices proposent des auto-narrations sous des formes aussi bien artistiques, politiques que littéraires. Celles-ci se caractérisent le plus souvent par de mécanismes d’auto-légitimation, notamment la diffusion de grilles de lecture alternatives relevant de façons « autres » de produire de la connaissance et même de faire science à partir d’outils endogènes, affranchis de l’hégémonie de tutelles institutionnelles. On note par conséquent une nouvelle dynamique dans les espaces numériques qui se manifeste par l’émergence exponentielle de blogs/vlogs (p.ex. Desirée Bela, Mrs Roots), de magazines en ligne (Negrxs Magazine, Les pulpeuses magazine), de podcasts (No hay negros en el Tibet, Afrotopiques), de profils et de contenus d’activistes sur différentes plateformes digitales comme YouTube, Facebook, TikTok et Instagram.

L’intérêt scientifique de notre section réside précisément dans l’enjeu épistémique qu’elle soulève : placer les collectifs afroeuropéens au cœur de la réflexion en faisant du cyberespace un cadre d’agentivité. En s’inscrivant dans l’innovation de la recherche académique, nous mettons en lumière les débats autour des nouvelles subjectivités concernant l’afro(euro)péanité, un lieu de négociation qui ravive les tensions à rebours des héritages en vigueur du « passé colonial ». Suivant une perspective décoloniale, la section souhaite accueillir des propositions portant sur des voix « rebelles », dissonantes ou discordantes, en ligne, qui sont symboles d’une résistance, à même de faire émerger des auto-récits afroeuropéens au cœur du cyberactivisme. Nous nous intéresserons notamment à la création de nouvelles stratégies (auto)narratives par lesquelles les acteurs.trices rendent compte de leurs expériences et récits. Par conséquent, la section entend étudier les discours et épistémologies, les subjectivités et corporalités, les routes et réseaux, les imaginaires et esthétiques, les positionnalités et connectivités, etc. qui se manifestent dans les articulations littéraires, artistiques, culturelles, activistes dans l’espace digital et ses intersections avec le monde non-numérique.

Les propositions (en français ou en espagnol) exploreront le phénomène actuel de l’#afrocyberactivisme en France et en Espagne du point de vue épistémique, en discutant des possibilités et des défis de l’espace digital en tant que moyen de décolonisation des savoirs tout en tenant compte des biais algorithmiques. De même, elles se consacreront à de cas concrets –en se focalisant sur un espace culturel ou en adoptant un point de vue comparatif– pour étudier comment ces acteur.rices se racontent elleux-mêmes afin d’explorer leurs stratégies poétiques et esthétiques. Il s’agira de se questionner sur les manières dont les corps racialisés sont racontés, rendus visibles et décolonisés sur les plateformes digitales à travers une « auto-déstéréotypisation » du sujet racialisé. Les participant.e.s analyseront les manières alternatives dont les expériences des personnes africaines, afrodescendantes et afroeuropéennes sont articulées en marge ou hors des filtres du marché littéraire traditionnel en étudiant les nouveaux espaces culturels digitaux et les récits non hégémoniques qui y circulent, ainsi que les poétiques alternatives et les intertextes afro qui sont utilisés pour traduire les imaginaires des communautés marginalisées par le prisme eurocentrique. Des propositions portant sur des questions similaires en Afrique, dans les Caraïbes et les Amériques francophones et hispanophones ainsi que la circulation transnationale des savoirs sont également les bienvenues.

Sans prétendre à l’exhaustivité, les propositions de communication pourront prendre en compte les axes de réflexion indicatifs suivants :

-        Cyberactivisme, co-productions, décolonisation et désacadémisation des savoirs

-        Récits contre-hégémoniques et auto-narrations via les plateformes digitales (entre autres, les retentissements des épistèmes antiracistes, panafricanistes, afroféministes etc.)

-        Stratégies de résistance, esthétiques subversives et justice épistémique articulées aux textes littéraires, artistiques, culturels, activistes en ligne

-        Afrocyberidentités : afroespagnolité, afrofrancité, afropéanité et récits de soi 

-        Hashtag viral, emoticones, buzz, corps-politique, collectifs afro et cybermétadiscours dans les régions respectives

-        Littérarisation de l’espace numérique et nouvelles poétiques et stratégies de narration de soi

Contact : afroeuropecyberspace@uni-bremen.de

Cette section est organisée dans le cadre du projet ERC Starting Grant “Afroeurope and Cyberspace : Imaginations of Diasporic Communities, Digital Agency and Poetic Strategies – Unravelling the Textures” (AFROEUROPECYBERSPACE, 101110473), PI : Julia Borst.

   Propuesta de sección para el

XXXIX. Congreso de la Asociación Alemana de Romanistas 

22-25 de septiembre de 2025, Universidad de Constanza

#afrociberactivismos: producción de saberes, auto-narraciones y estrategias decoloniales en la era digital en Francia y España

Organizadoras:

Odome Angone (U Cheikh Anta Diop de Dakar, Senegal)

Julia Borst (U de Bremen, Alemania)

Merveilles Mouloungui (U de Lorraine, Francia / U de Bremen, Alemania)

En esta sección, examinaremos la emergencia del ciberactivismo de colectivos africanos y afrodescendientes en Francia y España. Ambos países subyacen contextos diferentes, sobre todo en cuanto a las políticas de memoria en relación con la colonización en África, por un lado, y la tradición de movimientos negros en territorio europeo, por otro – piénsese, por ejemplo, en la Négritude de principios del siglo XX o en el vivo debate sobre la afropeanidad en Francia. Sin embargo, tanto en Francia como en España, en los últimos años hemos presenciado un auge sin precedentes de la producción literaria y activista afro, en parte debido a una visibilidad favorable en espacios culturales tanto físicos como virtuales, bajo la coordinación de comunidades afrodescendientes y africanas comprometidas con un activismo en la intersección del antirracismo, panafricanismo y afrofeminismo, entre otros. También estamos asistiendo la aparición de nuevas figuras africanas, afrodescendientes y afroeuropeas, que abrazan sus identidades transversales, politizando las cuestiones que les afectan a través de la literatura, el arte, los medios digitales, etc. Entre ellas se encuentran Léonora Miano, Mame-Fatou Niang, Aïssa Maïga, Franklin Nyamsi, Kiyémis e Isabelle Boni-Claverie en Francia y Desirée Bela-Lobedde, Lucía Asué Mbomío Rubio, Asaari Bibang, Lamine Thior, Thimbo Samb, Antoinette Torres Soler y Jeffrey Abé Pans en España.

Además de los canales mediales tradicionales como libros, la prensa ‘clásica’ y la televisión, las producciones resultantes del #afrociberactivismo se inspiran en fuentes de varios canales de distribución, entre los que destacan las plataformas digitales, sacando a la luz epistemologías hasta ahora poco conocidas. Gracias a la aparición de la ‘web 2.0’, lxs consumidorxs también se han convertido en productorxs de contenido, participando en la creación, producción y circulación de saberes en línea. De hecho, la dimensión participativa e interactiva que ofrece el cibermundo permite a los ‘grupos minorizados’ sacar a la luz sus conocimientos, discursos y modelos culturales mediante una praxis que con demasiada frecuencia se ignora en las esferas del mainstream. A contracorriente de la narrativa oficial, lxs diferentes actorxs proponen auto-narrativas artísticas, políticas e incluso literarias. Se plasman en forma de mecanismos de autolegitimación, en particular, la difusión de miradas alternativas, basadas en ‘otras’ formas de producir conocimiento e incluso de hacer ciencia con herramientas endógenas, liberadas de la hegemonía de los guardianes institucionales. Como resultado, vivimos una nueva dinámica en los espacios digitales con la aparición exponencial de blogs/vlogs (por ejemplo, Desirée Bela, Mrs Roots), revistas en línea (Negrxs Magazine, Les pulpeuses magazine), podcasts (No hay negros en el Tibet, Afrotopiques) y perfiles y contenidos activistas en diversas plataformas digitales como YouTube, Facebook, TikTok e Instagram.

El interés científico de nuestra sección reside precisamente en la cuestión epistémica que plantea situar a los colectivos afroeuropeos en el centro de la reflexión, haciendo del ciberespacio un marco de agencia. Inscribiéndonos en la innovación de la investigación académica, destacamos los debates en torno a las nuevas subjetividades relativas a la afro(euro)peanidad, un lugar de negociación que reaviva las tensiones frente a los legados imperantes del ‘pasado colonial’. Desde una perspectiva decolonial, la sección desea acoger propuestas que aborden las voces ‘rebeldes’ en línea, disonantes o discordantes, que son símbolos de resistencia y capaces de hacer emerger autonarrativas afroeuropeas en el seno del ciberactivismo. En particular, nos interesa la creación de nuevas estrategias (auto)narrativas a través de las cuales lxs actorxs dan cuenta de sus experiencias y narrativas. En consecuencia, la sección pretende estudiar los discursos y epistemologías, subjetividades y corporalidades, rutas y redes, imaginarios y estéticas, posicionalidades y conectividades, etc., que se manifiestan en las articulaciones literarias, artísticas, culturales y activistas en el espacio digital y sus intersecciones con el mundo no digital.

Las ponencias (en francés o en español) explorarán el fenómeno actual del #afrociberactivismo en Francia y España desde un punto de vista epistémico, discutiendo las posibilidades y desafíos del espacio digital como medio para descolonizar el conocimiento, teniendo en cuenta los sesgos algorítmicos. También se analizarán casos concretos –centrándose en un espacio cultural o adoptando una perspectiva comparativa– para estudiar cómo estxs actorxs se narran a si mismxs con el fin de explorar sus estrategias poéticas y estéticas. El objetivo será examinar las formas en que los cuerpos racializados son narrados, visibilizados y descolonizados en las plataformas digitales a través de una ‘auto-destereotipación’ del sujeto racializado. Lxs participantes explorarán los modos alternativos en los que las experiencias de personas africanas, afrodescendientes y afroeuropeas se articulan en los márgenes o fuera de los filtros del mercado literario tradicional, estudiando los nuevos espacios culturales digitales y las narrativas no hegemónicas que circulan en ellos, así como las poéticas alternativas y los intertextos afro que se utilizan para traducir los imaginarios de las comunidades marginadas por el prisma eurocéntrico. También son bienvenidas las propuestas que aborden cuestiones similares en África, el Caribe y las Américas francófonos e hispanohablantes, así como la circulación transnacional del conocimiento.

Sin pretender ser exhaustivas, las propuestas de ponencias pueden tener en cuenta las siguientes líneas indicativas:

-        Ciberactivismo, coproducciones, descolonización y desacademización del conocimiento

-        Narrativas contrahegemónicas y autonarrativas a través de plataformas digitales (entre otros, el impacto de epistemes antirracistas, panafricanistas, afrofeministas, etc.)

-        Estrategias de resistencia, estética subversiva y justicia epistémica articuladas en textos literarios, artísticos, culturales y activistas en línea

-        Afrociberidentidades: afroespañolidad, afrofrancidad, afropeanidad y auto-narrativas 

-        Hashtags virales, emoticones, buzz, política del cuerpo, colectivos afro y cibermetadiscurso en las respectivas regiones

-        Literarización del espacio digital y nuevas poéticas y estrategias de autonarración

Contacto: afroeuropecyberspace@uni-bremen.de

Está sección está organizada como parte del proyecto ERC Starting Grant “Afroeurope and Cyberspace : Imaginations of Diasporic Communities, Digital Agency and Poetic Strategies – Unravelling the Textures” (AFROEUROPECYBERSPACE, 101110473), PI : Julia Borst.


Rencontre avec Olivier Gloag pour Oublier Camus (Séminaire "Actualité de la recherche", Orléans, en ligne)

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Le séminaire d'actualité de la recherche du laboratoire POLEN (Université d'Orléans) reçoit Olivier Gloag pour son ouvrage

Oublier Camus aux éditions La Fabrique (2024).

La séance aura lieu le mercredi 09 octobre, de 18h à 19h30 en ligne uniquement (1h de présentation de l'ouvrage par l'auteur, puis 1/2 heure d'échange). Olivier Gloag reviendra sur le "mythe Camus" et sur ses relectures d'ouvrages comme L'Etranger, Le Premier homme et La Peste. Ce sera également l'occasion de réfléchir aux approches postcoloniales de la littérature.

"Des programmes scolaires aux discours politiques, dans les médias et les conversations mondaines, Camus est partout le parangon d’un humanisme abstrait qui a ceci de commode – et de suspect – qu’il plait à droite comme à gauche. Peu d’ouvrages se sont penchés sur les contradictions du personnage comme le fait ici Olivier Gloag à partir d’une relecture de Camus dans le texte – contradictions qui constituent pourtant la force motrice de l’œuvre camusienne, une clé de son « style », et expliquent sa popularité actuelle.

Olivier Gloag rappelle l’attachement viscéral de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons qui traverse ses trois romans majeurs, L’Étranger, La Peste et Le Premier Homme. Il examine ses engagements politiques à la lumière de sa brouille avec Sartre : la tension entre révolte et révolution, son recours à l’absurde comme refus du cours de l’Histoire, son anticommunisme et son déni de la lutte des peuples colonisés. Il se penche enfin sur les récupérations de Camus : l’auteur le plus populaire en France et le Français le plus lu dans le monde est devenu un enjeu politique et idéologique. L’invocation d’un Camus mythifié projette un reflet flatteur mais falsificateur de l’histoire coloniale. C’est ce Camus-là qu’il faut oublier pour reconnaître les déchirements d’un écrivain tout aussi passionnément attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu’à la présence française en Algérie."

Critiques de l'ouvrage: 

En Attendant Nadeau: https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/12/26/la-question-camus/

Le Monde: https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/19/oublier-camus-un-essai-a-charge-contre-le-prix-nobel-de-litterature_6190052_3232.html

Antoine de Rivarol, Pensées & Rivaroliana (éd. P. Lafargue)

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Édition établie, présentée et annotée par Pierre Lafargue.

Première édition des Pensées dont l’authenticité est incontestable, puisque basée sur les cahiers manuscrits de l’auteur – édition établie, présentée et annotée par Pierre Lafargue (auteur aux éditions vagabonde de La Fureur, Aventures et La Grande épaule portugaise).

« On ne trouvera ici que les pensées dont l’authenticité est incontestable, puisqu’elles sont contenues dans cinq carnets autographes conservés dans le fonds Rivarol de la bibliothèque de Bagnols-sur-Cèze. On se reportera à la section intitulée Rivaroliana pour consulter des pensées plus sujettes à caution : elles apparaissent dans des sources pas toujours très fiables ou dont on n’est pas en mesure d’apprécier la véracité, et le bouche à oreille peut les avoir altérées. Soit ignorance, soit désinvolture, beaucoup d’éditions de Rivarol mêlent les unes et les autres tout en conservant l’apparence d’une cloison qui devrait les séparer et qui nous abuse. En voulant passer au large de cet écueil, il a bien fallu que nous foncions sur d’autres, que nous n’avons pas besoin de nommer : on ne verra que trop les effets d’une telle navigation. » 

« Les Pensées sont un de ces livres qui plaisent parce qu’ils ne flattent pas, et on en raffole parce qu’on ne saurait être maltraité avec plus de grâces, ni mordu avec de plus belles dents. Il se produit aussi dans ces pages le prodige dont une langue est capable quand elle ne renonce à aucun de ses envoûtements : ceux qui adoraient déjà la Beauté n’ont qu’à se baisser pour y ramasser des preuves de son existence, avant de les présenter à des incrédules qu’on appellera bientôt prosélytes, puis apôtres. » Pierre Lafargue

Auteur du célèbre De l’universalité de la langue française et de mille autres pages infiniment spirituelles, Antoine de Rivarol (1753-1801) a prouvé que le style était une morale. Réputé pour sa virtuosité, sa conversation étourdissante et son ironie, partisan de la modération en politique et épris de justice, il a dit ses quatre vérités à son siècle. Ayant accepté les risques qu’impliquait ce courage, « le Français par excellence » n’a jamais abdiqué une plume de son panache.

Amis de Flaubert et de Maupassant. Programme de la saison 2024-2025

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Programme de la saison 2024-2025

Les entrées sont gratuites. 

Le programme détaillé de chaque événement sera communiqué le moment venu. 

2024

Samedi 7 septembre, quai bas rive gauche de Rouen, 10h – 18h

Forum des Associations, stand 148 

Mardi 24 septembre, Hôtel littéraire Flaubert, 33 rue du Vieux Palais, Rouen, 18h30

Rencontre avec Laird Hunt, romancier canadien, pour son roman Zorrie (proche d’Un cœur simple)

Samedi 28 septembre, Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, Rouen, 14h30 – 17h

Assemblée générale, suivie d’un pot amical

Conférence de Jean-Dominique Mellot, conservateur général à la BnF : « Guy de Maupassant et le parler normand : redécouvertes »

Samedi 30 novembre, Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, Rouen, 9h - 12h30 / 14h30-17h30

Flaubert, Maupassant et le monde du vivant, animal et végétal

Journée d’étude avec Georges Guitton, auteur du Phoque de Flaubert, Presses universitaires de Rennes, 2021

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2025

Samedi 11 - mardi 14 janvier, Tunisie

Visite de l’exposition « Salammbô » au Musée du Bardo et du site de Carthage, avec Myriame Deledalle, commissaire de l’exposition

Samedi 1er février, Hôtel de Ville de Canteleu, 9h – 17h

La Tentation de saint Antoine, l’œuvre de Flaubert et la gravure de Callot

Journée d’étude organisée par Joël Dupressoir 

Samedi 15 mars, Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, Rouen, 9h – 17h

La plume et la lyre. Maupassant poète, Flaubert et le poétique

Journée d’étude organisée par Ashvini Chandrakumar

Samedi 17 mai, Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, Rouen, 9h – 17h

Louise Colet, femme de lettres

Journée d’étude organisée par Joëlle Robert

Mai ou juin (date à déterminer)

Voyage dans les Bouches-du-Rhône

Visite de Marseille (ex-rue de la Darse) et du château de Servanes (propriété de la famille de Louise Colet)

Programme en ligne sur le site des AFM : 

https://www.amis-flaubert-maupassant.fr/programmes/programme-de-la-saison-2024-2025/

– version pdf : https://www.amis-flaubert-maupassant.fr/wp-content/uploads/2024/08/AFM_programme_2024_2025.pdf

Gyp comme "agent provocateur" d'une époque en mutation: une auteure entre antisémitisme et libéralisme féminin (Université Justus-Liebig de Giessen)

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Gyp comme "agent provocateur" d'une époque en mutation:

une auteure entre antisémitisme et libéralisme féminin (à l'aune d'une (anti-)modernité)

Université Justus-Liebig de Giessen, Allemagne

DESCRIPTION DU PROJET

Gyp ou Sybille-Gabrielle Marie-Antoinette de Riquetti de Mirabeau, comtesse Martel de Janville (1849-1932), nom de naissance de l'auteure issue de la noblesse française sous le pseudonyme Gyp, qu'elle qualifiait elle-même expressément de « masculin », fut l'une des auteures les plus célèbres du Paris de la Belle Époque. Auteure d'une centaine de romans et d'une trentaine de pièces de théâtre, pamphlétaire, commentatrice politique, caricaturiste et salonnière, Gyp fut l'une des actrices les plus remarquées du champ littéraire. Elle s'est fait un grand nombre de fans grâce à ses dessins et à ses séries de romans pour en-fants et adolescents Le Petit Bob, Paulette et Chiffon, qui ont contribué à fonder le roman français pour adolescents de l'époque. Son rôle pendant l'affaire Dreyfus en tant qu'anti-dreyfusarde et anti-mitaine revendiquée, qui a soutenu la propagande antisémite avec des textes et des caricatures dans des journaux de droite nationale comme La Libre Parole ou Le Gaulois, est certainement l'une des raisons d'une réserve frappante de la part des chercheurs, dont l'œuvre de Gyp n'a jusqu'à présent guère été perçue. En même temps, il est clair qu'elle fait partie des auteurs oubliés qui ont marqué l'histoire de la littérature de manière durable, mais qui attendent encore aujourd'hui d'être étudiés de manière approfondie. Le projet met pour la première fois systématiquement en lumière l'œuvre pluridi-mensionnelle de Gyp en tant qu'écrivaine de la Belle Époque, qui joua un rôle important dans le champ littéraire et socioculturel en tant qu'« agent provocateur ». Si l'on veut comprendre l'époque et ses ambivalences, mais aussi jeter un regard critique sur l'antisémitisme qui se manifestait de plus en plus en France à cette époque, à l'exemple de l'affaire Dreyfus et d'autres textes, on ne peut éviter de considérer Gyp comme un acteur central de ce discours. Dans la perspective de la question de la modernité de Gyp, elle est considérée pour la première fois comme une écrivaine qui s'empare de manière sismographique des thèmes et des tendances actuels de la Belle-Époque parisienne et qui développe un répertoire esthétique pour ses mises en scène (multimodales), donnant ainsi en même temps des impulsions centrales à une esthétique du spectaculaire.

 

ATELIER 1

GYP – AUTEURE DE LA BELLE ÉPOQUE

DU 21 AU 22 MAI 2025, UNIVERSITÉ JUSTUS-LIEBIG DE GIESSEN

 Le premier atelier est consacré à la position particulière de Gyp en tant qu'auteure de la Belle Époque, une époque en pleine mutation. L'accent sera mis sur sa fonction d'actrice d'une modernité littéraire et d'« agent provocateur », tant sous le signe d'une esthétique du spectaculaire que dans le contexte des discours contemporains sur la féminité et les genres ou les concepts corporels. 

Les propositions de communications pourront notamment concerner :

-                positionnement de Gyp en tant qu'auteur dans le champ littéraire.

-                représentations de la nouvelle femme

-                formes d'aspiration à l'autonomie des femmes

-                discours sur le genre et le corps vers 1900

-                esthétique du spectacle dans l'œuvre de Gyp en tenant compte en particulier des imbrications intermédiales avec d'autres formes de représentation qui recourent au spectaculaire, en particulier le théâtre (féerie) et le premier film

 L'atelier approfondit les perspectives scientifiques interdisciplinaires sur Gyp en tant qu'actrice dans le champ littéraire émergent de la modernité.

 

ATELIER 2

GYP ET L'AFFAIRE DREYFUS

AUTOMNE/NOVEMBRE 2025, UNIVERSITÉ JUSTUS-LIEBIG DE GIESSEN

 Dans le contexte de l'affaire Dreyfus, le deuxième atelier examinera comment Gyp, en tant que porte-parole des antidreyfusards, devient un phénomène médiatique et une actrice centrale au carrefour des champs littéraire, politique et intellectuel. Dans ce contexte, l'accent sera mis sur la figure de l'« intellectuel » (généralement défini comme masculin) ainsi que sur l'importance de la presse et plus particulièrement du scandale médiatique dans le positionnement littéraire et l'écriture de Gyp. 

Les propositions de communications pourront notamment concerner :

- approche théorique des médias et du discours de l'auteur

- les scandales médiatiques autour de 1900

- Gyp comme phénomène médiatique 

- rôle et importance des intellectuels 

- antisémitisme à la Belle Époque 

- réflexion critique et problématisation des modèles de représentation stéréotypés et antisémites dans les textes littéraires et diurnes de Gyp

L'atelier rassemble des perspectives scientifiques interdisciplinaires sur Gyp en tant qu'actrice dans le champ littéraire naissant de la modernité ainsi que sur l'importance de sa littérature pour l'affaire Dreyfus et donc pour la situation de bouleversement autour de 1900, entre innovation et déclin, orientation vers le monde et antisémitisme.

 

ATELIER 3

FORMES SÉRIELLES DU RÉCIT

DU 8 AU 9 FÉVRIER 2027, UNIVERSITÉ JUSTUS-LIEBIG DE GIESSEN

Le troisième atelier se penchera sur les séries narratives de Gyp, considérées d'une part dans le contexte de la narration sérielle de l'époque et des nouvelles possibilités de publication dans la presse, d'autre part en tant que format de transmission et d'archivage de programmes éducatifs et de savoirs populaires, ainsi que dans la perspective de l'émergence de la littérature pour enfants et adolescents.

Les propositions de communications pourront notamment concerner :

-                transformation du champ journalistique et littéraire dans la deuxième moitié du 19e siècle

-                esthétique intermédiale dans l'œuvre de Gyp 

-                classification des formes de représentation multimodales, sérielles et populaires de Gyp, en particulier en relation avec les premières formes de bande dessinée et de comic strip ainsi que les formes courtes de narration (short forms)

-                rôle de Gyp dans la formation de la littérature de jeunesse

L'atelier approfondit les perspectives scientifiques interdisciplinaires sur Gyp en tant qu'actrice dans le champ littéraire émergent de la modernité.

 

Nous vous prions d'envoyer votre proposition jusqu'au 31 décembre 2024 (titre de la conférence, résumé de 500 mots, courte biographie) pour une conférence (max. 30 minutes) aux adresses électroniques :

Kirsten.v.Hagen@romanistik.uni-giessen.de

Jana.Keidel@romanistik.uni-giessen.de

Les contributions de la série d'ateliers seront publiées dans un recueil.

Les langues des ateliers sont l'allemand, l'anglais et le français.

 

Personnages et modèles. Admiration, imitation, subversion (Strasbourg)

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Journée d'étude

Personnages et modèles. Admiration, imitation, subversion

12 septembre 2024, Institut LETHICA - Université de Strasbourg

En 1926, dans un texte qu’il consacre à Bossuet, Valéry maintient que « ce qui peut intéresser encore les modernes aux lettres anciennes n’est pas de l’ordre des connaissances, mais de l’ordre des exemples et des modèles [1]». D’une œuvre du passé, semble suggérer Valéry, nous héritons seulement la forme, son fond ne pouvant être récupéré qu’à travers un geste d’érudition insuffisant à intégrer les contenus de l’œuvre en question au présent de notre lecture. Or Valéry recourt ici à la notion de modèle dans une de ses acceptions possibles. Ce sont en effet au moins trois des sphères d’application principale de ce terme. La première sphère, celle où puise Valéry, est la sphère de l’épistémologie : le modèle est une construction théorique et formelle façonnée en amont des données empiriques, mais permettant de les expliquer par le biais d’un processus qui relève de la généralisation. La deuxième sphère est celle de l’esthétique : chaque texte a pour modèle un ou plusieurs textes qui l’ont précédé et qui en construisent l’horizon d’intelligibilité (Les Confessions de Rousseau sont pensées depuis leur titre pour être lues en miroir de celles d’Augustin, Ulysses de Joyce de l’épopée homérique). Dans cette acception, le modèle coïncide avec l’intertexte de l’œuvre en question. La troisième sphère est celle de l’éthique : le modèle est un exemple de conduite, édifiante ou à fuir, généralement incarné par un personnage exemplaire. Ainsi conçu, le terme s’inscrit dans la tradition des caractères qui va de Théophraste en passant par La Bruyère jusqu’au pragmatisme anglo-saxon.

Quel est le rôle joué par les personnages dans l’articulation entre ces différentes sphères d’application du terme modèle ? Mot latin (personatium) entré dans la langue française au XIIIe siècle pour définir une figure ecclésiastique de haut rang, son emploi dans le discours littéraire renvoie à son tour à trois dimensions, complémentaires à celles évoquées au sujet du modèle et présentes à la fois dans les récits fictionnels et dans ceux non fictionnels. En premier lieu, une dimension thématique (le personnage en tant que représentant d’un groupe plus large d’individus ou d’idées) ; en deuxième lieu, une dimension mimétique (le personnage en tant que personne réelle ou possible) ; en troisième lieu, une dimension synthétique (le personnage en tant que construction au sein d’une plus large construction, le récit, dans laquelle il existe et qu’il résume en soi). Le débat sur le personnage est en effet souvent perçu comme étant partagé entre, d’une part, les approches qui considèrent les personnages comme des personnes (avec les mêmes droits et obligations) et, d’autre part, celles qui les regardent comme les produits d’une construction langagière (avec leurs propres règles et fonctionnements). 

Financée par l’Institut thématique interdisciplinaire Lethica dans le cadre du projet post-doctoral de Matilde Manara, la journée d’études Personnages et modèles : admiration, imitation, subversion, qui aura lieu à l’Université de Strasbourg le 12 septembre 2024, s’articulera en trois sessions, ouvertes par une conférence plénière de Caroline Julliot intitulée « Exemplarité' » ou « modélisation » ? (F. Wagner) Pour une relation critique au personnage mythique. La première session (Ethos du personnage, éthique de la lecture : perspectives théoriques) est conçue comme un prolongement des réflexions menées par les chercheuses et les chercheurs de Lethica travaillant au sein de l’axe « Approches historiques » : elle sera consacrée à l’étude du personnage en littérature dans une perspective théorique. Les travaux de la deuxième session (Le personnage sur scène : un modèle à travers les siècles ?) se situent dans le prolongement de l’axe « Éthique et thérapeutique », ainsi que des thématiques « Révolutions morales » et « Faire cas, prendre soin ». Ils seront consacrés à l’exploration des enjeux éthiques dans la construction du personnage-modèle, conçu à la fois comme réservoir de comportements humains et comme figure exemplaire (ou contre-exemplaire) encourageant les individus à l’exercice de certaines aptitudes psychologiques.  La troisième session (Personnages en jeu, personnages joués) vise à interroger la question du rapport entre personnage et modèles dans d’autres sphères que celle de la fiction littéraire. On s’intéressera ainsi aux jeux vidéo (et particulièrement aux NPCs, les Non-player Characters) et aux jeux de rôle pour réfléchir à la fonction accordée au public dans la construction des personnages. Conçue en lien avec l’axe « Approches interculturelles » de Lethica, l'objectif de cette troisième session consiste à replacer au centre des échanges le problème de la réception et de son rôle dans l’articulation du rapport entre personnage et modèle. L’une des questions qui pourront être évoquées lors des différentes interventions est la suivante : que se passe-t-il lorsqu’un personnage s’évade ou contredit le modèle (esthétique, épistémologique ou éthique) dans lequel il a été inscrit par son auteur ? Quels rapports de force règlent la relation entre personnage, auteur et lecteur ? Est-ce que ce même rapport peut nous aider à repenser le caractère non linéaire (et peut-être même non autoritaire) d’autres modèles de comportement qui sont en place dans nos vies ?

[1] P. Valéry, « Sur Bossuet » [1926] Paul Valéry, Œuvres I, éd. J. Hytier, Gallimard « Bibliothèque de la Pléiade » 1957, p. 498.

 
Programme :

9h - Accueil des participant·es

9h30 - Remerciements et introduction

9h45 - Conférence plénière de Caroline Julliot (Université Jean Moulin Lyon 3) : "Exemplarité" ou "modélisation"? (F. Wagner) Pour une relation critique au personnage mythique

10h45 - Pause café

Première session : Ethos du personnage, éthique de la lecture : perspectives théoriques (Modération : Nicole Siri)

11h15 - Valérie Stiénon (Université Sorbonne-Paris Nord - Pléiade et IUF) : Servantes, guerrières et matriarches : l'agir des personnages féminins en dystopie

11h45 - Ninon Chavoz (Université de Strasbourg) : Les évadés de Marcel Aymé : comment échapper à la mauvaise réputation de son auteur ?

12h15 - Elisa Russian (Université de Zurich) : « A drama of class ». Personnages et modèles dans l’autosociobiographie britannique

13h15 - Pause déjeuner

Deuxième session : Le personnage sur scène : un modèle à travers les siècles ?   (Modération : Matilde Manara)

14h30 - Lucie Thévenet (Nantes Université) : Le personnage de Médée chez Euripide : la construction d’un nouveau modèle par le théâtre

15h - Emmanuel Béhague (Université de Strasbourg) : Le modèle du tiers-personnage chez Christopher Rüping

15h45 - Pause café

Troisième session : Personnages en jeu, personnages joués (Modération : Nicole Siri)

16h15 - Fanny Barnabé (Université de Namur) : Non-player Characters : un modèle intersemiotique ?  

16h45 - Matthias Roick (Polish Academy of Sciences) : Morality in Times of Conspiracy: The Delta Green RPG and its Novelizations

17h30 - Mot de clôture

Femmes réalisatrices : genre et gender dans le cinéma et les séries télévisées (France, Grande Bretagne, Etats-Unis) (Mans)

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Femmes réalisatrices : genre et gender dans le cinéma et les séries télévisées  

(France, Grande Bretagne, Etats-Unis) 

 3-4 juillet 2025  

Université du Mans, France

 

Dans l’introduction de Gender Meets Genre in Postwar Cinemas (2012), Christine Gledhill affirme que le genre et le gender s’entrecroisent rarement en tant que concepts dans les études filmiques, même si ces deux termes sont régis par des « ensembles de conventions [et] des règles d’inclusion et d’exclusion » (2). Ces croisements ont depuis fait l’objet d’une plus grande attention de la part des chercheurs, comme en témoigne le nombre croissant de publications sur la notion d’auctorialité féminine dans le contexte des films de genre. Ce colloque vise à approfondir cette recherche en examinant la manière dont les réalisatrices explorent à la fois les genres filmiques et les thèmes genrés. En mettant l’accent sur les approches transnationales et comparatives du cinéma étatsunien, britannique et français, nous proposons d’étudier comment les réalisatrices entrecroisent les conventions génériques et les questions de genre (gender).

Dès les années 1980, Teresa de Lauretis notait que l’élaboration des genres et des techniques cinématographiques joue un rôle crucial dans la formation des subjectivités et des identités de genre (gender). En développant l’argument selon lequel le cinéma appartient aux « technologies du genre » qui produisent des « conceptions culturelles du masculin et du féminin » (1984, 5), elle évoque le pouvoir des genres cinématographiques d’inscrire la différence de genre dans les conventions narratives et visuelles, soulignant la nécessité de perturber la « polarité masculin-féminin » (82) pour permettre l’émergence de nouvelles subjectivités. Comment le cinéma peut-il résister au pouvoir du genre qui détermine le féminin et le masculin selon des normes hégémoniques et hétérosexuelles ? De quelle manière les réalisatrices contournent-elles les codes qui prévalent dans un monde hollywoodien dominé par les hommes ? Comment les femmes parviennent-elles à déconstruire ou à subvertir le format populaire des genres, ou au contraire à exploiter leur potentiel génératif ?

Ce colloque envisagera les notions entremêlées de genre et de gender à travers le cinéma féminin pour tenter de comprendre s’il est possible de subvertir ou de réécrire les conventions génériques du cinéma hollywoodien. Traditionnellement, les critiques féministes portant sur des films réalisés par des femmes privilégient le cinéma expérimental ou le cinéma d’art et d’essai, en partie à cause de la corrélation supposée entre les genres et le renforcement des stéréotypes de genre (gender), ou autres représentations problématiques d’un point de vue idéologique. Le cinéma féminin a par conséquent été conceptualisé comme un « contre-cinéma » résistant au pouvoir du regard (Mulvey 1975), un défi direct aux conventions hollywoodiennes et, plus largement, au cinéma de genre populaire. Parallèlement, le modèle de « contre-cinéma » de Claire Johnston (1972), basé non pas sur le langage de la négation mais sur celui de l’ « infiltration », c’est-à-dire la remise en question des normes hégémoniques de l’intérieur, a conduit à revoir les films de genre réalisés par des femmes à l’époque des studios hollywoodiens, tels que ceux de Dorothy Arzner et d’Ida Lupino.

Comme l’observe Patricia White, contrairement à Mulvey qui a adopté « la destruction du plaisir comme arme radicale », le travail de Johnston anticipe le climat postféministe actuel du 21e siècle, qui est « beaucoup moins méfiant à l’égard du plaisir que ne l’était le féminisme culturel du début des années 1970 » (2015, 9). Il réoriente également l’attention des chercheurs vers le développement du discours féministe dans le cadre des conventions génériques, conformément à la préoccupation postmoderniste sur les appropriations, les remakes et les réécritures. La conscience de la généricité (la capacité d’un film à mobiliser un ou plusieurs genres (Schaeffer 1989)) incite les réalisatrices à employer le pastiche et la métafiction comme outils de réécriture générique. Mary Harrod attire l’attention sur ces techniques autoréflexives utilisées par les réalisatrices dans les « films de genre renforcés », une expression qu’elle utilise pour analyser leur participation à la construction de la généricité en tant qu’expérience esthétique et affective puissante. Basé sur un corpus de films états-uniens réalisés après les années 1990 par Kathryn Bigelow, Amy Heckerling, Sofia Coppola, Kimberly Peirce, Greta Gerwig, entre autres, son ouvrage examine la notion de « ciné-fille » : la réalisatrice (en tant qu’autrice) exploite l’intertextualité cinéphilique pour façonner sa propre vision artistique. L’intérêt croissant pour les réalisatrices travaillant dans des formats populaires est également attesté par une récente vague de publications sur des genres « de mauvaise réputation », dont le film d’horreur : Women Make Horror: Filmmaking, Feminism, Genre (Alison Peirse, 2020), New Blood in Contemporary Cinema: Women Directors and The Poetics of Horror (Patricia Pisters, 2020), et Return of the Monstrous-Feminine: Feminist New Wave Cinema (Barbara Creed, 2022).

Nous encourageons les contributeurs à s’intéresser à tous types de films, quels que soient le genre ou le contexte de production, qu’il s’agisse de cinéma dit grand public ou de films réalisés en périphérie d’Hollywood. Notre projet vise à élargir le corpus croissant de travaux sur l’auctorialité féminine telle qu’elle s’imprime dans les films de genre dans les contextes états-unien et britannique, pour inclure également les réalisatrices françaises, dont les films de genre ont un impact culturel considérable. Il est nécessaire d’étudier comment les genres rencontrent le genre (gender) dans la pratique cinématographique des femmes, étant donné la visibilité culturelle accrue des films de genre réalisés par des femmes et les implications critiques de leur inscription dans des formats historiquement catégorisés comme « masculins », tels que les films de guerre, les Westerns ou le cinéma d’horreur. Le film de Kelly Reichardt, Meek’s Cutoff (2010), offre par exemple une vision captivante de l’expérience de la Frontière dans un western adoptant le point de vue des femmes, dont les voix ne sont que murmures face à des hommes décisionnaires. Dans American Honey (2016), Andrea Arnolds s’éloigne de l’attention qu’elle portait auparavant aux quartiers défavorisés britanniques pour réécrire le genre du road movie dans le contexte états-unien post-récession, tandis que dans You Were Never Really Here (2017), Lynne Ramsay se tourne vers le film noir pour interroger la masculinité violente, en abordant un traumatisme lié à la guerre et le trafic sexuel d’enfants. En France, Julia Ducournau entre dans l’histoire en devenant la deuxième femme cinéaste après Jane Campion (The Piano, 1993) à remporter la Palme d’or avec Titane (2021), une révision du film d’horreur qui déconstruit, dans un geste queer, les identités sexuelles et genrées, et redéfinit la notion de parenté au-delà de l’hétéronormativité. Il est tout aussi important d’examiner comment les réalisatrices traitent du désir scopique en transformant le langage visuel des genres dits « féminins » (films historiques en costume, comédie romantique ou biopics féminins). Le dernier biopic de Sofia Coppola, Priscilla (2023), montre la transformation de la jeune épouse d’Elvis Presley alors qu’elle devient une femme et découvre ses propres désirs après s’être vue à travers les yeux du roi. Si la caméra revient continuellement sur le corps de la protagoniste pour représenter le pouvoir du regard et du désir qu’il inspire, Coppola utilise le gros plan non pas pour objectifier son sujet mais pour susciter une expérience phénoménologique propre à la féminité dans son cinéma. Céline Sciamma réinvente la formule du teenpic dans Water Lilies (2007), Tomboy (2011) et Girlhood (2014), ainsi que le film historique en costumes dans Portrait of a Lady on Fire (2019), acclamé par la critique. D’autres films infléchissent les conventions génériques pour agir sur le plaisir lié à la forme narrative et chronologique, à la composition visuelle et sonore, aux acteurs/actrices et aux caractérisations des personnages. 

 

Les axes de recherche possibles incluent, mais ne sont pas limités à :

 

Genre et auctorialité : quels sont les nouveaux paradigmes de la création féminine dans le cinéma de genre ?
Approches comparatives : comment les réalisateurs et les réalisatrices utilisent-ils les genres, y compris ceux qui ont été historiquement associés aux plaisirs visuels masculins (le western, le cinéma d’horreur ou le film de guerre…) ?
Les films de genre permettent-ils aux réalisatrices d’aborder des sujets féministes ou des thèmes dits « féminins » ?
L’émergence d’identités de genre (gender) et d’identités intersectionnelles dans les films réalisés par des femmes
Le pastiche, l’autoréférentialité et la méta-généricité dans les films de femmes
Les critiques et leur impact sur la trajectoire des genres cinématographiques : un examen approfondi de la littérature critique révèle-t-il des préjugés dé/favorables à l’égard du cinéma de genre féminin ?
Genre, gender et son : comment la musique et le son participent-ils aux technologies du genre et à la construction du genre dans le cinéma féminin ?
Le mouvement #MeToo a donné de la visibilité au harcèlement sexuel dans la société patriarcale. Comment les femmes cinéastes ont-elles utilisé les genres pour répondre à ce moment culturel ?
 

Les propositions de communication (env. 250 mots) et une courte biographie sont à déposer sur le site  https://femme.sciencesconf.org avant le 31 octobre 2024. Il est nécessaire de créer un compte avant de pouvoir remplir le formulaire de dépôt.

Contact: Delphine.Letort@univ-lemans.fr 

Le temps et les temps dans les textes (Journée CUSO, Lausanne)

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École doctorale de littérature française CUSO

Le temps et les temps dans les textes

Organisateurs

Timon Jahn (timon.jahn@unil.ch) Joël Zufferey (joel.zufferey@unil.ch)

L'objectif de cette journée est de réfléchir à la mise en texte du temps et des temps. Les temps verbaux sont naturellement susceptibles de structurer la temporalité textuelle. Depuis Aristote, le verbe est considéré comme «un mot qui signifie avec le temps» (Arnauld & Lancelot 1660). D'autres éléments, comme les adverbes ou les noms, peuvent également référer au temps, et cela souvent de façon beaucoup plus explicite ou précise (Weinrich 1973, Ducrot 1995). L'appréhension d'un texte elle-même se déroule nécessairement dans le temps. On constate ainsi que le temps dans les textes s'articule à divers niveaux. Dans le cadre de ce programme doctoral, un intérêt particulier sera accordé aux lieux de tension entre temps grammatical et temps référentiel, entre le système des marqueurs temporels et leur articulation en discours, entre le temps du texte et le temps de l'histoire, etc. Toutes les perspectives seront valorisées et bienvenues: narratologique, esthétique, stylistique, linguistique… Présentation d'un conférencier (60 min.) suivie d'une discussion (30 min.) Quatre ou cinq présentations de doctorant.es suivront.

Programme

Vendredi 13 septembre 2024

8h50-9h00 Accueil
9h00-10h00 Małgorzata Nowakowska (Université KEN de Cracovie) : « Interférence entre aspect lexical et grammatical »
10h00-10h20 Discussion
10h20-10h50 Pause
10h50-11h20 Timon Jahn (Unil) : « Des valeurs aspectuo-temporelles du tiret et des guillemets dans le marquage du discours direct »
11h20-11h50 Guillaume Stern (Unil) : « L'indexicalité du présent : apports d'une perspective interactionnelle »
11h50-12h10 Discussion

14h00-14h30 Arthur Brügger (Unil) : « Raconter en je et au présent. La narration simultanée, un problème insoluble ? »
14h30-15h00 Diane Kalms (Unil) : « Le pluriel indéterminé comme mise en tension de l'aspect et du mode de procès »
15h00-15h20 Discussion
15h20-15h40 Pause
15h40-16h10 Tristan Bornoz (Unil) : « Les temps verbaux dans les réécritures du Médecin de campagne »
16h10-16h30 Discussion et clôture


Études littéraires et neuroscience: l’exemple des "sens intérieurs" (Journée CUSO, Nauchâtel)

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Organisateur(s)/trice(s)

Mélanie Exquis, UNINE

Pr Christophe Imperiali, UNINE

Intervenant-e-s

Pr Nicolas Farrugia, IMT Atlantique

Description

Même si on n'y prête pas toujours attention, la lecture fait naître en nous des images, des sons, ou d'autres affects relevant de la sensation. Dans de tels cas, aucun stimulus extérieur ne produit une sensation, mais quelque chose en nous «mime» des effets sensoriels. C'est ce type de processus qui sera au cœur de la journée doctorale proposée: les deux invités pressentis présenteront des aspects très différents de la question. Nous entendrons d'une part, Michel Collot, éminent représentant d'une approche phénoménologique de la littérature, inscrite dans la lignée de la «critique de conscience»; d'autre part, Nicolas Farrugia, neuroscientifique spécialiste des liens entre imagination et perception. Ces deux conférences plénières seraient prolongées par des présentations de doctorant.e.s, dont le format est encore à définir. L'idée serait d'inviter les participant.e.s à réfléchir à l'emprise de la lecture sur le corps des lectrices et lecteurs, en saisissant ces phénomènes du côté des effets de lecture aussi bien que des stratégies d'écriture engageant de telles visées.

Vacation pour un cours d’initiation à la linguistique (UVSQ)

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Vacation pour un cours d’initiation à la linguistique

 

Vacation de 5 à 6 semaines proposée dans le cadre du programme de licence de Lettres modernes (L1) de l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Le cours explorera les domaines suivants : 

Qu’est-ce que la linguistique ? 
Les sons du français : phonétique et phonologie
Notions élémentaires de grammaire du français : phrase, proposition, classes grammaticales, fonctions grammaticales, le syntagme nominal
 

Critères pour la vacation : agrégé de lettres modernes OU/ET docteur ou doctorant en linguistique française, expérience de l'enseignement indispensable. Les documents nécessaires pour le cours (CM et exercices de TD) seront fournis à la personne recrutée. 

 

Le cours a lieu le mardi de 10h 30 à 13h. Début du cours : mardi 17 septembre. Durée : 5/6 semaines.

 

Contact : gregoire.holtz@uvsq.fr; sophie.bertocchi-jollin@uvsq.f 

 

Deuxième appel à contributions du CNC Lab

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Deuxième appel à contributions du CNC Lab, espace de réflexion sur les filières de l’image animée 

 

Depuis 2023, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a créé un organe de réflexion sur les filières de l’image animée (films, séries, documentaires, vidéos en ligne, réseaux sociaux, jeux vidéo), porteur d’une hauteur de vue académique sur les problématiques majeures qu’elles rencontrent afin d’accompagner l’évolution, en France comme en Europe, de la politique publique en leur faveur : leCNC Lab.

Pensé comme un laboratoire d’idées, à même de tisser des ponts entre le monde de la recherche et les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo, le CNC Lab permet de nourrir la vision stratégique sur les secteurs concernés et d'impulser de nouvelles idées et approches relatives aux missions essentielles du CNC dans un environnement en constante mutation : soutenir, promouvoir, diffuser, coopérer, réglementer, protéger, conserver et valoriser les filières de l’image animée. Le premier appel à contributions, dont les résultats seront publiés très prochainement, était consacré à deux thématiques : Quel imaginaire européen ? et Accès et circulation des productions locales.

Un deuxième appel à contributions est aujourd’hui lancé auprès des enseignants et chercheurs, français ou étrangers, en sciences humaines et sociales, sciences économiques, de l’information ou droit.

Pour cette deuxième année, deux thématiques sont soumises à leur réflexion :

1. Intelligence artificielle et création
2. L’enfance et le rapport à l’image

Le comité scientifique du CNC Lab sera chargé de sélectionner les projets lauréats.

Objectifs

Pensé comme un laboratoire d’idées, à même de tisser des ponts entre le monde de la recherche et les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo, le CNC Lab permet de :

  • nourrir la vision stratégique sur les secteurs concernés ;
  • impulser de nouvelles idées et approches relatives aux missions essentielles du CNC dans un environnement en constante mutation : soutenir, promouvoir, diffuser, coopérer, réglementer, protéger, conserver et valoriser les filières de l’image animée.

Modalités et rendus

Le CNC lance un deuxième à contributions à destination des enseignants et chercheurs en sciences humaines et sociales, sciences économiques, de l’information ou droit, français ou étrangers, sur deux thématiques choisies.

  • Dans un premier temps, les contributeurs sont appelés à envoyer une note d’intention, ne dépassant pas 3 500 caractères (espaces compris), devant présenter succinctement les auteurs, le sujet proposé, la méthode employée ainsi qu’une courte bibliographie indicative. (date limite ci-dessous).
     
  • Sur la base de ces notes d’intention, le comité scientifique, composé de 6 personnalités du monde universitaire, est appelé à sélectionner 3 à 5 projets lauréats par thématique.
     
  • Les contributions des lauréats pourront se fonder sur des travaux déjà existants ou en cours, mais se devront néanmoins d’être une proposition originale, et de respecter les critères établis par le CNC Lab (entre 20 et 30 pages, pas de publication préalable).

Les contributions des lauréats seront rémunérées à hauteur de 1 500€ par projet et feront l’objet d’une publication par le CNC.

Sujets de l'appel à contributions

1. Intelligence artificielle et création

Avec l’arrivée des logiciels d’IA générative à destination du grand public, l’intelligence artificielle a soudainement fait irruption dans le débat public et dans nos vies, se présentant comme un nouvel outil pouvant devenir rapidement aussi familier qu’un moteur de recherche ou un smartphone. De fait, ChatGPT, Midjourney et bien d’autres, avec leur vitesse d’adoption phénoménale et leur puissance démonstrative, ouvrent bien des possibilités, et les cas d’usages se multiplient dans tous les domaines. L’IA est en particulier de plus en plus sollicitée par les créateurs dans leur processus de création. Cette première thématique se concentre donc sur l’implication de l’IA dans le processus créatif, à propos duquel les sciences cognitives pourraient fournir un éclairage particulièrement enrichissant. Plusieurs axes de recherche autour de cette thématique peuvent être explorés. Les contributions pourront choisir de se concentrer davantage sur l’un ou l’autre de ces axes, sans jamais omettre une part importante d’analyse et d’étude de l’existant avant d’ouvrir éventuellement sur un aspect davantage prospectif.

Comment les créateurs utilisent-ils l’IA générative ? En quoi ces utilisations varient-elles en fonction des métiers, des arts, des secteurs que couvre le CNC ? Peut-on dégager une typologie de ces utilisations ? Dans l’exploration de ces nouveaux outils, des méthodes, des nouvelles manières de travailler sont-elles déjà érigées par les créateurs ? Si oui, lesquelles ?

Peut-on dégager les principes de fonctionnement de l’IA lorsqu’elle génère des contenus ? Comment les qualifier ? Peut-on par exemple parler de répétition, de reproduction, de création, de recréation… ? En quoi ce processus de génération de contenus se rapproche ou se différencie-t-il du processus de création humain ? Dans la mesure où l’IA se nourrit de productions existantes, les œuvres créées au moyen de l’IA peuvent-elles renouveler ce substrat et créer du nouveau, dans la construction formelle comme dans les idées et les valeurs ?

Quelles sont les conséquences sur les œuvres de l’implication de l’IA dans le processus de création ? Peut-on établir des différences entre des œuvres créées sans recours à l’IA et des œuvres créées avec un recours partiel ou total à l’IA, par exemple en termes de récits, d’imaginaires, de représentations ou en termes de caractéristiques formelles ? De manière prospective, les œuvres créées grâce à l’IA tendraient-elles vers une uniformisation ou favoriseraient-elles davantage la créativité, en démultipliant les possibles et en levant les freins techniques ou économiques ? Dans quelles conditions ? L’IA générative induit-elle une nouvelle forme de tension entre formatage et créativité ? Si oui, de quelles manières et comment par rapport à d’autres innovations technologiques audiovisuelles antérieures par exemple ?

2. L’enfance et le rapport à l’image

Dans un monde saturé de stimulations visuelles et d’écrans, le rapport à l’image dans la petite enfance a évolué ces dernières années. Cette surabondance d’œuvres, conjuguée à des nouvelles pratiques, plus numériques, plus individualisées, posent un certain nombre de questions sur la construction du rapport à l’image et la place de l’image dans la société, qui peuvent donner lieu à plusieurs axes de recherche. Les contributions pourront choisir de se concentrer davantage sur l’un ou l’autre de ces axes, sans jamais omettre une part importante d’analyse et d’étude de l’existant avant d’ouvrir éventuellement sur un aspect davantage prospectif.

Comment se déroulent les interactions entre l’enfant et l’image aujourd’hui (supports, fréquence, âges, contenus…) ? Peut-on en déduire un rapport à l’image dans la petite enfance qui soit radicalement différent d’il y a quelques années ? Si oui, en quoi ? Quelles seraient les caractéristiques de ce nouveau rapport à l’image ? Quels sont les facteurs qui peuvent influer sur la construction du rapport à l’image : déterminants socio-économiques, croyances, valeurs ?

Si le rapport à l’image est différent aujourd’hui, quelles en sont les conséquences sur le lien que construit l’enfant avec les œuvres visuelles (films d’animation, de fiction, courts-métrages, séries, jeux vidéo, œuvres immersives, vidéos sur Youtube ou les réseaux sociaux…) ? Certaines œuvres sont-elles davantage regardées ? Certains formats ont-ils plus d’attraits que d’autres ? Peut-on lire une évolution de la consommation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles ?

De manière prospective, quelles seraient alors les conséquences de ces évolutions sur l’adulte ayant grandi et sur la société ? L’individualisation et la fragmentation de la consommation dès l’enfance par exemple tend-elle à isoler toujours plus l’individu, construit-elle une culture de l’image spécifique à chacun ? Ou bien au contraire aboutit-elle à une uniformisation de la culture ? La dimension collective de la réception des œuvres, comme les films de cinéma en salle ou les programmes TV vus en famille à la maison, va-t-elle disparaître ? Ces nouvelles formes de consommation mettent-elles en danger la constitution d’une culture commune, faite d’œuvres, de références et d’usages partagés ? Avec ce nouveau rapport à l’image, peut-on encore « faire société » ?

Calendrier

  • Date limite de remise des notes d’intention : 30 octobre 2024
     
  • Sélection des lauréats : fin novembre 2024
     
  • Remise des premières version des contributions : mars 2025

Contact

L’équipe CNC Lab
cnc.lab@cnc.fr

Philippe Desan, Montaigne. La Boétie, une ténébreuse affaire

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Et si Montaigne n’était pas celui que vous connaissez ?

Son amitié avec La Boétie est devenue une image d’Épinal : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi »… Il y a eu des doutes, pourtant, on a parlé de rupture et même de trahison. Et si les choses étaient plus sombres ? Philippe Desan, spécialiste internationalement reconnu de Montaigne, se fait ici romancier pour dessiner une autre vérité – alternative ou plus vraie que nature ? – de l’illustre auteur des Essais : intrigant, menteur, séducteur… Humain tout simplement.

Au fil de ce polar éblouissant d’érudition et joyeusement iconoclaste, il s’amuse à démêler un cold case imaginaire, mais tellement vraisemblable : Montaigne aurait-il joué un rôle dans la disparition de La Boétie ? Aurait-il, en brouillant les cartes, semé des indices ?

Dans cette enquête, presque tout est vrai – difficile de ne pas être tenté de vérifier… Sur fond de reconstitution de la vie de Montaigne et de l’ambiance du temps, égratignant au passage les usages universitaires, Philippe Desan se joue du lecteur et s’en prend au monument iconique de l’humanisme avec une irrévérence réjouissante. Un formidable plaisir de lecture.

Philippe Desan, professeur émérite à l’Université de Chicago, est spécialiste de l’histoire des idées à la Renaissance, et particulièrement de Montaigne. Il a publié notamment Montaigne. Une biographie politique, Montaigne. Penser le social et La Modernité de Montaigne. Directeur de la revue Montaigne Studies, il a reçu le Grand Prix de l’Académie française pour son œuvre. 

Au-delà de la face sensible de la signification (EHESS, Campus Condorcet, Aubervilliers)

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Nous avons le plaisir de vous faire parvenir le programme complet du colloque international « Au-delà de la face sensible de la signification », qui se tiendra les 12 et 13 septembre 2024 à l’EHESS, Salle 25-A, Campus Condorcet, Aubervilliers.

Parcourir sur Fabula le programme détaillé…

Le colloque sera également diffusé en ligne.

Merci d'écrire à : semantiquelexicale2024@gmail.com pour recevoir un lien d’accès.

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