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Entre les lignes : l’art de la traduction franco-chinoise de FU Lei

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Entre les lignes : l’art de la traduction franco-chinoise de FU Lei

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Lire en VO Fu Lei (傅雷, avril 1908 - septembre 1966) a consacré sa vie à la traduction de la littérature française, notamment des œuvres de Balzac, Romain Rolland, Voltaire et d’autres écrivains célèbres. En plus de son activité de traducteur, il a établi un ensemble de théories sur la traduction, qui sont mises en évidence dans l’un de ses articles, « Fragments d’expérience en traduction », et dans sept lettres que nous avons traduites. Au début de la Grande Révolution Culturelle (1966-1976), Fu Lei a fait l’objet d’une grande persécution et s’est suicidé le 3 septembre 1966. * Fragments d’expérience en traduction Le bureau de rédaction du Journal des Arts m’a demandé de parler de la traduction, ce qui m’a mis dans l’embarras. Pendant des années, de nombreuses personnes m’ont demandé de parler de ce sujet, mais j’ai toujours refusé poliment, par précaution. Parler de l’état actuel du champ de la traduction pourrait donner l’impression que je me surestime. Avant la conférence de traduction de 1954, j’avais soumis un mémoire à la direction1, également écrit sur ordre de celle-ci. Cela avait suscité des émotions chez beaucoup de gens, et c’est déjà une fois de trop, cela peut-il se répéter ? Parler de la théorie serait soit trop superficiel, soit bien connu de tous, et cela ne mérite pas de gaspiller de l’encre. Approfondir un peu plus entraînerait inévitablement des désaccords, avec des conclusions subjectives. De plus, la traduction est avant tout une pratique, et je suis toujours conscient de mes limites. Les théoriciens littéraires ne peuvent pas être des poètes ou des romanciers, et le travail de traduction ne fait pas exception. J’ai déjà vu des gens écrire de manière très éclairée sur la théorie de la traduction, mais leurs traductions ne sont pas aussi brillantes que leurs discours. Cela me sert souvent de leçon. Alors, je vais parler de quelques expériences concrètes. J’ai un défaut : je considère tout comme extrêmement difficile, et je suis très conservateur dans ma pensée. Je n’ose pas accepter même les livres indiqués par l’éditeur, et même pour les œuvres que j’aime, je vacille maintes fois avant de prendre une décision. En 1938, j’ai traduit Carmen suivi de Colomba (Prosper Mérimée), après de longues hésitations. En 1954, pour traduire Candide ou l’Optimisme (Voltaire), j’ai pris une année entière pour y réfléchir et je n’ai pas osé toucher ma plume avant d’avoir essayé des milliers de formulations. Quant à Balzac, j’avais même songé à sa traduc

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