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Charles-François Mathis et Steve Hagimont (dir.), La Terre perdue. Une histoire de l'Occident et de la nature (XVIIIe-XXIe siècle).

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Depuis le XVIIIe siècle, les progrès techniques et scientifiques, les mutations agricoles, l’industrialisation, le développement des transports et des communications ont accompagné une profonde mutation de nos relations avec la nature, que l’on veuille la domestiquer, la comprendre, la sublimer, la préserver ou l’exploiter. Il semblerait au bout du compte que les forêts soient devenues des usines à bois, les rivières des flux dont on oublie qu’ils sont vivants, les océans de vastes poubelles de notre modernité…

Dans cet ouvrage, en une trentaine de thématiques, les auteurs analysent avec profondeur, précision et nuance l’histoire des rapports entre la culture occidentale et la nature durant ces trois derniers siècles. Ils décrivent l’évolution des différents espaces : les campagnes, entre vision romantique et défis écologiques, les montagnes de « l’or blanc », les fleuves industrialisés, les marais « assainis »… Ils montrent leurs différentes représentations dans l’art, l’enseignement ou même les médias. Sans polémique, ces historiens analysent les entreprises de domination de la nature dans les sociétés occidentales et les colonies, la place des femmes – tour à tour sorcières, botanistes ou écoféministes –, l’appropriation des énergies fossiles ou encore les choix politiques face à l’épuisement des ressources et la chute de la biodiversité. Ils explorent enfin les tentatives visant à repousser les limites de la nature ou à la protéger.

Cette somme inédite dévoile les multiples aspects de l’histoire longue de l’emballement écologique et climatique.

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Benoist Simmat et Daniel Casanave, Voyages en utopies

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Saviez-vous qu’en Italie le roi Ferdinand IV a financé au XVIIIe siècle une soierie  où les familles expérimentaient déjà les futurs droits sociaux modernes ? Que, un siècle avant l’engouement planétaire pour le végétarisme, des anarchistes français ont fondé une communauté végétalienne autonome ? Ou encore que le richissime Henry Ford, poussé par sa mégalomanie et son désir de profits, colonisa un territoire en Amazonie pour créer Forlândia, l’enclave de ses délires capitalistes ?

Oneida, Terre libérée, New Harmony, Auroville... Ces expériences réalisent ce que Thomas More définissait au XVIe siècle comme une utopie. Dirigeants politiques, grands industriels, savants fous ne se sont alors pas contentés d’imaginer des pays idéaux : ils les ont créés de toutes pièces

Dans ce récit graphique décalé, le journaliste Benoist Simmat et l’illustrateur Daniel Casanave proposent un voyage au coeur de douze expériences d’utopies, toutes surprenantes, souvent inquiétantes, reflets du désir très humain de changer le monde.

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Mourir de rire

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Mourir de rire

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Disons-le d’emblée, le livre de Jean-Marc Lanteri, Le Rire des mortels, qui paraît en deux volumes aux Éditions Complicités, est un livre qui devrait faire date pour quiconque s’intéresse à la question du rire et du comique. Jean-Marc Lanteri est enseignant chercheur en Études théâtrales, auteur d’un essai important sur Koltès. Le Rire des mortels, n’est cependant pas un livre sur le théâtre, même s’il concerne aussi le théâtre. S’il fallait en définir brièvement le projet, on pourrait dire qu’il s’agit d’une tentative de généalogie du rire — le « propre de l’homme » en ce qu’il se sait mortel, comme on va le voir — dans une dimension anthropologique. Le retour à Bergson Le point d’origine de la réflexion de Jean-Marc Lanteri se situe dans le célèbre essai de Bergson, Le Rire, qui reste une référence, si ce n’est la référence majeure, pour lui comme pour la plupart des penseurs du rire. L’auteur pointe cependant un manque chez Bergson, qui constitue l’ouverture dans laquelle sa réflexion s’immisce et se développe. Ce manque, ou cet impensé, c’est la mort. Jean-Marc Lanteri montre, à travers une analyse approfondie de l’essai de Bergson, que celui-ci, en même temps qu’il l’entrevoit comme élément fondateur de la généalogie du rire, la refoule. C’est ce que signale la fameuse formule, « du mécanique plaqué sur le vivant », dont les six cents pages de l’essai constituent, d’une certaine manière, une glose. De cette formule, il montre à la fois les limites et, plus encore, les perspectives inouïes qu’elle ouvre dès lors qu’on en révèle ce qui secrètement la travaille : la mort à l’œuvre. Cet essai constitue ainsi un hommage à Bergson en même temps qu’un dépassement de son interprétation. Comme Jean-Marc Lanteri l’écrit : « tous les anti-bergsoniens sont bergsoniens, les uns le sachant quelque peu, les autres l’ignorant totalement, et ils œuvrent tous à ce vaste refoulement de la mort que l’on retrouve jusque chez Bergson, alors que tout est dit dans Le Rire, fût-ce entre les lignes, de la théorie fest-thanataire » (t. 1, p. 77). La « théorie fest-thanataire » La « théorie fest-thanataire » proposée par Jean-Marc Lanteri — « fest » pour festif, pour la joie socialisée et socialisante du rire —, c’est le dépassement de Thanatos et de « l’archéo-rire », ce rire primitif qui n’en est pas encore tout à fait un et qui surgit du spectacle incompréhensible de l’agonie et de ce qui en découle : la révélation théâtralisée, ou plutôt pré-théâtralisée, de notre finitude

Le dissensus, moteur de la création poétique ?

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Le dissensus, moteur de la création poétique ?

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Dirigé conjointement par Lénaïg Cariou et Stéphane Cunescu, le volume collectif Contre la poésie, la poésie, sous-titré Du dissensus en poésie moderne et contemporaine, rassemble les actes du colloque du même nom, qui s’est tenu à Paris en juin 2021. Le volume est dédié à Martine Créac’h, directrice de thèse des deux organisateurs, dont on trouve, à la fin de l’ouvrage, une bibliographie. Il réunit des articles universitaires et des textes poétiques et essayistiques de Pierre Vinclair, de Jacques Demarcq, de Lisette Lombé, de Michèle Métail et de Laure Gauthier, invité·es à s’exprimer à la Maison de la poésie de Paris, dans la continuité du colloque1. Leurs contributions sont placées à la fin de chacune des cinq sections qui composent le volume, comme autant d’échos, de propositions alternatives ou de pas de côté par rapport aux textes académiques. Mises en perspective du cas français : fructueuses lignes de fuite On peut se réjouir qu’un ouvrage collectif paraisse sur l’épineuse question des contestations poétiques — ou du poétique — au sein même de la poésie, et qu’il intègre la parole des principaux concernés, celles et ceux qui produisent aujourd’hui de la poésie. Comment refuser, sinon la poésie, du moins une certaine image communément admise de celle-ci, tout en continuant à faire poésie ? Le problème a occupé bon nombre d’auteur·ices, surtout pendant la seconde partie du xxe siècle en France, et ira jusqu’à donner forme à un champ en apparence bipartite à la fin du siècle. Plutôt que de reconduire les typologies déjà établies depuis l’intérieur du champ littéraire français ces dernières décennies (post-poésie, repoésie, néopoésie…), ce qui reviendrait à prendre parti, Lénaïg Cariou et Stéphane Cunescu choisissent le concept englobant de dissensus. On peut regretter qu’il ne fasse pas l’objet d’une définition plus systématique, mais on comprendra que les codirecteur·ices aient renoncé à imposer un concept stable et clos, étant donné la diversité des propositions. Il et elle font en outre un effort louable pour enrichir la problématique française de perspectives internationales. La troisième section, « Agir contre. Critiques politiques du fait poétique », aborde l’ambiguïté de la légitimation institutionnelle du fait poétique dans des contextes politiques, économiques et culturels variables : régime autoritaire soviétique, populations marginalisées par la ségrégation ou le contexte post-colonial aux États-Unis et au Chili. La « poéthique du contre » (

Essai de francophonie translingue

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Essai de francophonie translingue

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Au début, il n’y avait qu’une seule langue. Les objets, les choses, les sentiments, les couleurs, les rêves, les lettres, les livres, les journaux étaient dans cette langue. Je ne pouvais pas imaginer qu’une autre langue puisse exister, qu’un être humain puisse prononcer un mot que je ne comprendrais pas1. Sara De Balsi est agrégée d’italien et chercheuse associée à l’UMR « Héritages : Cultures/s, Patrimoine/s, Création/s » de l’Université de Cergy. Docteure en littérature française et comparée, elle est l’autrice d’une thèse de doctorat entreprise sous la direction de Violaine Houdart-Merot et soutenue en 2017 sous le titre « La Francophonie translingue à l’épreuve d’Agosta Kristof ». Le cœur de son travail de recherche consiste donc à affiner le concept de francophonie translingue et de le mettre à l’épreuve de différents corpora. Commençons par voir comment l’essayiste définit le concept complexe qui est, pour elle, central : Je propose d’appeler francophonie translingue l’ensemble des œuvres d’écrivains pour lesquels le français est une langue seconde appris tardivement et par une démarche individuelle, en l’absence d’une communauté linguistique d’origine partiellement ou totalement francophone. (p. 13) Cette première définition se comprend comme une approche minimale qui s’enrichit au fur et à mesure du raisonnement. Le concept permet la définition d’un corpus d’écrivains autodidactes dans leur acquisition du français à l’écart de toute communauté francophone. Le translinguisme se comprend également comme l’acquisition dite tardive du français comme langue seconde. Ce concept ouvre des perspectives qui intéressent la francophonie. Du point de vue du genre, l’auteur remarque que ce passage d’une langue à une autre est souvent thématisé dans des œuvres à caractère autobiographique dans lesquelles l’auteur revient sur sa trajectoire erratique. D’un point de vue théorique, les œuvres translingues s’opposent aux concepts de monologuisme et de nationalisme. Elles sont souvent traversées par les tensions suivantes : complicité versus rupture, proximité versus étranger et respect versus défiance. Comme le sous-titre de l’ouvrage l’indique « Éléments pour une poétique », Sara De Balsi formule une proposition conceptuelle à éprouver, un nouveau concept permettant, à la façon du rapport entre texte et contexte en analyse du discours, de dépasser l’opposition entre lecture interne et lecture externe. Pour rendre compte de cet essai, nous proposons d’abord de préc

Alain Rox : s’écrire homosexuel dans le premier xxe siècle. Entretien avec Jean-Marc Barféty

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Alain Rox : s’écrire homosexuel dans le premier xxe siècle. Entretien avec Jean-Marc Barféty

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Jean-Christophe Corrado — Jean-Marc Barféty, vous avez récemment édité aux éditions GKC — Question de genre Tu seras seul d’Alain Rox, un ouvrage paru pour la première fois en 1936 aux éditions Flammarion, qui se présente comme le récit de vie d’un homosexuel parisien dans le premier xxe siècle. Pour commencer, pourriez-vous nous resituer l’auteur, Alain Rox, de son vrai nom Marcel Rottembourg ? Jean-Marc Barféty — Marcel Rottembourg est né en 1889, il est originaire d’une famille juive qui venait de Lorraine. Son père était fabricant de bijoux, créateur d’une marque relativement connue qui s’appelait Mantoux et Rottembourg. Marcel était fils unique. Il a passé son enfance à Paris où il a été élève au collège Rollin (aujourd’hui lycée Jacques Decour), puis au lycée Condorcet. Il n’a pas poursuivi ses études au-delà, et n’a pas pris la suite de son père. Il a mené, entre 1919 et 1940, une vie où se sont succédées des professions diverses et variées, jusqu’à ce qu’en 1935 il se consacre au journalisme. C’est le métier qu’il a exercé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Sa fin de vie est assez triste : réfugié à Lyon, il a été arrêté quelques mois avant la libération de la ville, en avril 1944, et a été déporté à Auschwitz où il est probablement mort, mais il n’y a jamais eu d’officialisation de son décès. J.-C. C. — Tu seras seul était un livre perdu, jamais réédité jusque-là et ignoré des histoires littéraires. Comment l’avez-vous retrouvé parmi les milliers d’ouvrages des bibliothèques ? J.-M. B. — Précédemment, j’avais travaillé à la réédition d’un livre de Maurice Duplay, Adonis-Bar1, qui s’inspire de La Petite Chaumière, le premier cabaret de travestis de Paris, et j’ai fait une bibliographie de tous les auteurs qui dans les années 1920-1930 auraient pu parler de La Petite Chaumière. Je me suis appuyé sur différentes sources et il se trouve que dans le livre de Florence Tamagne — Histoire de l’homosexualité en Europe, Berlin, Londres, Paris, 1919-1939 (2000) — il y a une ligne sur Tu seras seul. C’est ainsi que j’ai découvert le livre de Rox, à la Bibliothèque Nationale, où je l’ai lu sur des microfiches. Je l’ai relu ensuite dans la deuxième bibliothèque en France qui le possède : la bibliothèque de la province dominicaine de France, qui est la bibliothèque du Saulchoir à Paris. J’ai pensé que le livre méritait d’être redécouvert. J’ai eu l’intuition que ce n’était pas un roman mais que les quelques détails glanés au cours de la lecture donneraient des

Autres sources. La société littéraire du XXe siècle à travers les archives (Summer School AIPI 2025, Berne)

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Version italienne ci-dessous

Summer school doctorale AIPI 2025

Berne, 8-10 septembre 2025.

Date limite pour l'appel à communications : dimanche 6 avril 2025.

Du 8 au 10 septembre 2025, la cinquième édition de la Summer school AIPI sur le thème des archives se tiendra aux Archives littéraires suisses (ASL) - Université de Berne. Autres sources. La société littéraire du XXe siècle à travers les archives, organisée par l'Université de Florence et l'Université de Berne en collaboration avec le Centro Studi "Aldo Palazzeschi" et AIPI (Associazione Internazionale Professori di Italiano)

Cette initiative, destinée aux doctorants et aux jeunes chercheurs, explore le potentiel des archives du vingtième siècle pour une compréhension plus articulée de la société littéraire italienne. Outre les fonds d'auteur traditionnels, une attention particulière sera accordée aux « autres sources » : archives savantes, revues, maisons d'édition et institutions culturelles.

Le programme de travail comprend des conférences, des présentations de recherches en cours, des activités aux Archives littéraires suisses et des tables rondes avec des spécialistes, dans le but de favoriser le dialogue et de stimuler la discussion sur les approches méthodologiques interdisciplinaires.

Pour participer (en tant qu'auditeurs ou en intervenant dans une communication), vous devez envoyer votre candidature à l'adresse électronique altrefonti@gmail.com en joignant:

- une courte notice biographique (max. 2000 caractères) ainsi que les publications éventuelles (max. 5 titres)
- une description de votre projet de recherche doctorale/post-doctorale (max. 2000 caractères)
- un résumé de tout article que vous avez l'intention de proposer (max. 4000 caractères).

La date limite d'envoi des candidatures est fixée au dimanche 6 avril 2025.

L'envoi du formulaire, suivi d'un accusé de réception, n'implique pas l'inscription à l'école.

La notification des lauréats de la bourse, qui couvrira une partie des frais de voyage et d'hébergement, sera donnée le lundi 5 mai 2025.

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Comité d'organisation

Chiara Canali (Université de Florence), Matteo Cristiano (Université de Florence),

Marino Fuchs (Université de Berne), Alessandro Moro (Université de Berne).

Comité scientifique

Giovanna Cordibella (Université de Berne), Paolo Giovannetti (Université IULM Milan), Ilaria Macera (Archives littéraires suisses - ASL),

Simone Magherini (Université de Florence).

Chef de projet

Matteo Cristiano. 

info : altrefonti@gmail.com

Versione italiana

Summer School dottorale AIPI 2025

Berna, 8-10 settembre 2025. Scadenza Call for Paper domenica 6 aprile 2025.

Dall'8 al 10 settembre 2025 si terrà presso l'Archivio Svizzero di Letteratura (ASL) – Università di Berna la V edizione della Summer School AIPI sul tema Altre fonti. La società letteraria del Novecento attraverso gli archivi, organizzata dall'Associazione Internazionale Professori di Italiano (AIPI) in collaborazione con il Centro Studi "Aldo Palazzeschi" dell'Università di Firenze e l'Università di Berna.

L'iniziativa, rivolta a dottorande e dottorandi, giovani ricercatrici e ricercatori, esplora le potenzialità degli archivi novecenteschi per una più articolata comprensione della società letteraria italiana. Oltre ai tradizionali fondi d’autore, l’attenzione sarà rivolta alle “altre fonti”: archivi di studiosi, riviste, case editrici e istituzioni culturali.

Nel programma di lavori sono previste lezioni magistrali, presentazioni di ricerche in corso, attività presso l’Archivio svizzero di Letteratura e tavole rotonde con specialiste e specialisti, nell’ottica di favorire il dialogo e stimolare il confronto su approcci metodologici interdisciplinari.

Per partecipare (come uditori o intervenendo con una comunicazione) è necessario inviare la propria candidatura all'indirizzo e-mail altrefonti@gmail.com allegando:

una breve nota biografica (max. 2000 caratteri) corredata da eventuali pubblicazioni (max. 5 titoli);
una descrizione del proprio progetto di ricerca dottorale/post-dottorale (max. 2000 caratteri);
un abstract dell’eventuale relazione che si intende proporre (max. 4000 caratteri).
La scadenza per l'invio delle candidature è domenica 6 aprile 2025.

L’invio del modulo, seguito da relativa notifica di ricezione, non comporta l’iscrizione alla scuola.

La comunicazione dei vincitori e delle vincitrici della borsa di studio, che coprirà parte delle spese di viaggio e di alloggio, sarà data a partire da lunedì 5 maggio 2025.

Comitato organizzativo

Chiara Canali (Università degli Studi di Firenze), Matteo Cristiano (Università degli Studi di Firenze), Marino
Fuchs (Università di Berna), Alessandro Moro (Università di Berna). 

Comitato scientifico

Giovanna Cordibella (Università di Berna), Paolo Giovannetti (Università IULM Milano), Ilaria Macera (Archivio svizzero di Letteratura - ASL), Simone Magherini (Università degli Studi di Firenze).

Responsabile del progetto
Matteo Cristiano.

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info: altrefonti@gmail.com

Sito web: Summer School AIPI Altre fonti 2025

Les Cahiers du Tout-Monde, n° 4, "Édouard Glissant, homme de revues"

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Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution le 25 mars prochain aux Éditions de l'Institut du Tout-Monde, du quatrième numéro des Cahiers du Tout-Monde, la revue du CIEEG (Centre international d'études Édouard Glissant de l'Institut du Tout-Monde), numéro daté de décembre 2024. Voir présentation détaillée sur le site des Éditions de l'Institut du Tout-Monde.

 Pour ce quatrième numéro placé sous la direction de Marie Joqueviel-Bourjea, nous accueillons les actes d'un séminaire mené en juin 2023 à l'Université de Montpellier. Sous le titre « Édouard Glissant homme de revues : genèse de la notion de "Relation" », cette nouvelle livraison envisage l’activité d’homme de revues d’Édouard Glissant (Franc-Jeu, Acoma, Les Lettres Nouvelles, Le Courrier de l’Unesco) comme l’un des foyers originels de la pratique de la notion de « Relation ». Avant-propos de Loïc Céry, présentation de Marie Joqueviel-Bourjea, entretien avec Sylvie Glissant, articles de Monique Milia-Marie-Luce, Marie Joqueviel-Bourjea, Annette Hug, Serge Bourjea.

Table des matières

 AVANT-PROPOS

 Loïc Céry – Édouard Glissant, le temps des revues

 PRÉSENTATION

 Marie Joqueviel-Bourjea – Édouard Glissant, homme

de revues : genèse de la notion de « Relation »

Entretien de Marie Joqueviel-Bourjea avec

Sylvie Glissant – Acoma, Le Courrier de

l’Unesco : des “échanges à voix multiples”

Monique Milia-Marie-Luce – En quête d’une genèse ? Du visible 

à l’absence de traces : Édouard Glissant et l’expérience du Franc Jeu

Marie Joqueviel-Bourjea – “Des soleils qui savent

réunir”. Pour une élaboration plastique de la Relation

au sein des revues Acoma et Le Courrier de l’Unesco

Annette Hug – Petits pays, regards divergents :

à partir du Courrier de l’Unesco

Serge Bourjea – La Terre le Feu l’Eau et les

Vents – Le Poème en Relation

 RÉSUMÉS DES ARTICLES

 BIO-BIBLIOGRAPHIES DES

CONTRIBUTRICES ET CONTRIBUTEURS.


Claudia Cardinale, une actrice européenne

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Journée d’études

Claudia Cardinale, une actrice européenne 

Organisée par l’IECA (Université de Lorraine) et la composante ISOR du Centre d’Histoire du XIXe (Université Paris 1)

IECA, Nancy, 5 décembre 2025

Actrice italienne, née à Tunis et naturalisée française, Claudia Cardinale a partagé sa carrière entre France et l’Italie. L’italien n’était pourtant pas sa langue maternelle car c’est bien le sicilien, l’arabe tunisien et le français qu’elle apprit d’abord. Baptisée d’un prénom français, Claude, elle devra « apprendre » l’italien pour commencer à tourner au cinéma. Mais elle restera longtemps doublée, sa voix étant jugée rauque et atypique. C’est en France qu’on entendra pour la première fois son timbre si particulier, dans le film Cartouche de Philippe de Broca en 1962. Federico Fellini est quant à lui le premier à lui permettre de se doubler elle-même en italien dans 8 et demi l’année suivante. 

Si les années 1950-1960 la voit devenir rapidement l’une des plus importantes actrices du cinéma italien, sollicitée dans les rôles historiques (Le Guépard, La Viaccia) et modernes (La Ragazza, Sandra) comiques (Le Pigeon, La Panthère rose) et tragiques (La fille à la valise, Le bel Antonio), elle se lance aussi dans une carrière internationale en tournant, entre autres, pour Blake Edwards, Sergio Leone ou Werner Herzog et devient également une figure familière du cinéma français à partir des années 1970 (Les Pétroleuses, La Scoumoune, La Révolution française, etc.). 

Cette journée d’études entend questionner les différentes facettes de la carrière d’une actrice italienne, mais aussi européenne et même internationale. Au-delà de ses rôles les plus emblématiques des années 1960, on s’intéressera aussi avec autant d’intérêt à d’autres moments de sa carrière moins connus, notamment les films qu’elle tourna avec son compagnon, Pasquale Squitieri (Lucia et les Gouapes, L’Affaire Mori, Claretta) qui lui permirent de s’affranchir de la tutelle de Franco Cristaldi et de renouer avec des rôles forts ou ceux, parfois secondaires, qu’elle tourna en France et dans des productions internationales. 

Au travers d’études de cas et de corpus spécifiques, avec la possibilité d’approches comparatives, on pourra se demander en quoi la persona Claudia Cardinale s’inscrit dans un héritage du star-system féminin du cinéma italien mais aussi comment elle s’en distingue, qu’il s’agisse de son interprétation, de son apparence (rapport au corps, coiffure, voix), des discours de la comédienne et de sa médiatisation. Quelles figures féminines et quels types sociaux l’actrice contribue-t-elle à mettre en avant ? Quelle histoire de l’Italie nous transmet-elle ? Des analyses pourront aussi être menées en termes de classes sociales (princesse, prostituée…), d’identités nationales et d’âges de la vie (jeune fille, mère…).

L’étude de la filmographie de la comédienne sera également l’occasion d’interroger sa collaboration avec des cinéastes qu’elle a retrouvés à plusieurs reprises : La Cardinale de Visconti diffère-t-elle de celle de Bolognini ou de Squitieri. De même sa présence récurrente au côté des mêmes acteurs (Belmondo, Tognazzi, Mastroianni) permet d’étudier les significations et les variations de couples de cinéma. On pourra aussi s’intéresser aux évolutions de son jeu et de ses personnages en fonction des genres dans lesquels elle apparaît : de l’évocation historique à la comédie, de la chronique sociale au film de mafia. 

Les propositions de contributions (maximum 5 000 signes), devront être adressées avant le 30 mai 2025 à Sebastien.Le-Pajolec@univ-paris1.fr et aurore.renaut@univ-lorraine.fr 

Les auteur.e.s des propositions seront informé.e.s de la réponse du comité scientifique le 27 juin 2025.

Comité d’organisation :

Sébastien Le Pajolec et Aurore Renaut 

Comité scientifique :

Nathalie Conq (Université de Lorraine), Christophe Damour (Université de Strasbourg), Camille Gendrault (Université de Bordeaux), Sébastien Denis (Université Paris 1), Sébastien Le Pajolec (Université Paris 1), Vincent Lowy (ENS – Louis Lumière), Aurore Renaut (Université de Lorraine), Claudia Squitieri (fille de Claudia Cardinale et présidence de la Fondazione Claudia Cardinale), Christian Viviani (Université de Caen).

 

Rapprocher le lointain. L’étranger sur les scènes du théâtre musical français au XVIIIe s. (Caen)

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Avec le soutien de l’Université de Caen Normandie, du Laslar (UR 4256, Caen), de Caen-La-Mer, du Cérédi (UR 3229, Rouen) et de la SFEDS  

Le personnage de l’étranger traverse régulièrement les scènes du théâtre musical français, que ce soit à l’Opéra ou dans les différentes formes d’opéra-comique tout au long du XVIIIe siècle. Venu d’Orient, jusqu’à ses confins, mais aussi d’outre-Atlantique, qu’il soit découvert par l’expansion coloniale et missionnaire ou représentant d’une civilisation ancestrale, « sauvage » ou « exotique », Chinois ou Huron, il fait entrer une respiration particulière, par sa langue comme par son apparence, traduite selon les usages dramaturgiques du temps dans les costumes, les décors, mais aussi les airs et la diction. Les marques d’un ailleurs apportent autant le plaisir de l’étrangeté que le partage ou l’interrogation d’une universalité dont témoignerait, par sa nature, la musique. Elles contribuent aussi à renouveler les formes du merveilleux.

Entre singularité et universalité, proche et lointain, l’étranger enrichit la scène théâtrale et l’interroge dans ses effets et son illusion. Ce sont toutes ces dimensions, idéologiques, poétiques, littéraires, dramaturgiques et musicologiques, que cette rencontre voudrait mettre en valeur en s'attachant à des œuvres et des thèmes représentatifs de l'époque.

Programme

Université de Caen Normandie, Salle Belvédère (4e étage, Bâtiment D) 

Jeudi 3 avril 2025

11h - Accueil et présentation (Floriane Daguisé, Mathilde Havret, Alain Sandrier) 

11h15-12h45 Session 1 – Politique : continents libérés ou esclaves

Présidence : Judith le Blanc (Université de Rouen – CÉRÉdI)

- Charline Granger (CNRS – IRCL), L'universel au secours d'une étrangère. L'abolition de l'esclavage dans Les Africains, ou le triomphe de l'humanité (Larivallière, an III)

- Olivia Sabee (EHESS – CRH), Marche bostonienne, fièrement : les troupes américaines et d’autres personnages étrangers dans le ballet de Mirsa 

Déjeuner (12h45-14h45)

14h45-16h15 Session 2 – Formes : l’opéra-comique, espace du proche du lointain 

Présidence : Floriane Daguisé (Université de Rouen – CÉRÉdI)

- Marie-Cécile Schang-Norbelly (Université de Bretagne-Sud – HCTI), (Se) jouer de l'étrange. La référence orientale dans l'opéra-comique des Lumières

- Joann Elart (Université de Rouen – CÉRÉdI), « De tous les pays pour vous plaire » : l'étranger dans les opéras-comiques de Boieldieu 

Dîner (19h30)

Vendredi 4 avril 2025 

10h-12h30 Session 3 – Déplacements : exotisme et barbarie

Présidence : Claire Lechevalier (Université de Caen Normandie - LASLAR)

- Thomas Soury (Université Lumière-Lyon 2 – IHRIM), L'exotisme dans les livrets de Cahusac pour Rameau 

Pause (15 min)

- Julien Dubruque (CNRS – IREMUS), Les barbares du Nord dans Ernelinde (Poinsinet et Philidor, 1767)

- Virginie Tellier (Cergy Paris Université – EMA), Appropriations de la scène musicale française au pays des barbares du Nord : les exotismes de Feveï (Catherine II et Pachkévitch, 1786) 

Déjeuner (12h30-14h30) 

14h30-16h Session 4 – Instabilité : adaptations et mutations

Présidence : Alain Sandrier (Université de Caen Normandie - LASLAR)

- Maxime Margollé (Université de Tours - CRIHAM), Etranger en France - français à l'étranger. L'adaptation de Raoul Sire de Créqui (1789) sur la scène suédoise

- Benjamin Pintiaux (EHESS – CETHEFI), Musiques de sauvages : un siècle de musique pantomimique « américaine » sur les scènes parisiennes, de L’Isle du Gougou (1720, Foire Saint-Germain) à Atala et Chactas (Cirque-Olympique, 1817). 

Comité d’organisation :

Floriane Daguisé (Université de Rouen), Mathilde Havret (Université de Caen Normandie), Alain Sandrier (Université de Caen Normandie)

Prix Patterson 2025 (Simone de Beauvoir Studies)

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Prix Patterson (article en anglais)

Date limite : le 1er mai 2025

Prix : 500 $ USD et la publication du texte récompensé dans SdBS (vol. 36 no.2)

Le comité de rédaction de Simone de Beauvoir Studies a le plaisir d’annoncer le concours annuel du prix Patterson. Ce prix porte le nom de Yolanda Astarita Patterson, cofondatrice de la revue et rédactrice en chef pendant plus de trente ans (1985-2016). Le prix Patterson est adjugé annuellement à un texte s’inscrivant dans la lignée beauvoirienne tant par la qualité de son écriture que par la manière dont y sont traités les sujets liés à l’œuvre de l’autrice et philosophe.

Les écrits de Beauvoir se démarquent par leur prise directe sur les enjeux d’actualité de son époque, lesquels trouvent un écho particulièrement fort à la nôtre ; par leurs solides fondements théoriques résultant d’une activité réflexive rigoureuse toujours attentive à l’ambiguïté et à la complexité propres à l’expérience vécue ; par leur ouverture enthousiaste à de nouvelles idées ; par leur égard consciencieux aux voix marginalisées et aux récits personnels d’appréhension de phénomènes divers ; par leur recours habile à plusieurs modes d’expression ; et enfin par leur défiance courageuse et persistante de tout type d’oppression. Nous encourageons la soumission de manuscrits de tout genre, style et approche disciplinaire ou interdisciplinaire. Nous invitons aussi les soumissions qui comportent un lien clair avec l’héritage de Beauvoir, notamment avec les études sur le genre ( gender studies), la sexualité, le féminisme, les rapports interculturels, le postcolonialisme, l’existentialisme ou la littérature.

Les textes soumis au concours du prix Patterson doivent développer des réflexions originales apportant une contribution remarquable aux études beauvoiriennes : par conséquent, des travaux rédigés dans le cadre de cours ou de séminaires, des synthèses générales des idées de Beauvoir ou encore des articles ne tenant pas compte de la littérature secondaire produite sur les questions soulevées ne seront pas considérés pour ce prix. Nous encourageons les auteur.rice.s à lire les articles lauréats des années précédentes ainsi que d’autres articles parus dans les Simone de Beauvoir Studies afin de se faire une meilleure idée de la qualité attendue par le comité de sélection.

Admissibilité :

Tout texte inédit rédigé par un.e auteur.rice provenant de quelque domaine de recherche que ce soit, peu importe son statut professionnel, tant qu’il.elle n’ait pas déjà publié de monographie dans ce même domaine au moment de la candidature (par exemple : un roman pour un texte créatif ou un ouvrage savant pour un article scientifique).
Les textes soumis doivent compter 8 000 mots ou moins, y compris les notes et la bibliographie.

Pour plus d’information sur Yolanda Astarita Patterson et l'histoire du prix Patterson, veuillez consulter cette page

Veuillez poser toute question au sujet du prix Patterson à la rédactrice en chef, Claudia Bouliane, à sdbs.journal@gmail.com.

Récipiendaires du prix Patterson:

2024: Aya Nakamura, “L’engagement au féminin: Beauvoir parmi les écrivaines de sa génération » ( SdBS, 35.1-2)
2023: Anna Cornelia Ploug, “Mermaid Dialectics. The Concrete Method of The Second Sex” ( SdBS, 34.2)
2022 : Esther Demoulin, “‘Qui gagne perd.’ Simone de Beauvoir et le couple littéraire” ( SdBS 33.2)
2021 : Mickaëlle Provost, « Un existentialisme transatlantique : penser la pluralité des oppressions à partir de Simone de Beauvoir » ( SdBS 32.2)
2021 : Anne van Leeuwen, “Useless Mouths: Value, Women’s Work and the Struggle against Exploitation” ( SdBS 32.2)

Misère : une fortune esthétique (Bordeaux)

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Journée d’étude « Misère : une fortune esthétique »

Mardi 5 novembre 2025

Université Bordeaux Montaigne – UR Plurielles 24142

Journée organisée par Béatrice Laville et Vérane Partensky 

Cette journée envisagera la place de la misère dans les représentations littéraires et artistiques en Europe, du moyen âge à l’époque contemporaine, en interrogeant les conditions médiales et théoriques auxquelles gueux, miséreux, estropiés, clochards et SDF entrent dans la sphère de la représentation, qu’elle soit littéraire, dramatique, plastique ou musicale. La misère, qu’elle résulte des violences de l’Histoire ou de la banalité brutale d’un état économique, de la catastrophe spectaculaire ou du simple état des choses, inflige un démenti aux mots et aux images qui prétendent en rendre compte. Dans sa réalité brute, elle semble contredire le projet même d’une esthétique. Et pourtant, l’art et la littérature se sont largement affrontés à ce défi. Dans quelles conditions ? Avec quels présupposés ?  Dans quelle mesure la poétique des genres, les règles de l’art et les normes esthétiques s’accommodent-elles des représentations de la misère souvent conçues sous les espèces du pittoresque, du monstrueux, du repoussant et de l’anomique ? Quelles sont les implications politiques et sociales de ces représentations ? Y a-t-il des médias ou des genres particulièrement dédiés à ce qui pourrait sembler n’être qu’une thématique ? Dans quelle mesure la misère excède-t-elle les possibles de sa figuration, ou symétriquement, à quelles conditions est-elle récupérée et assignée par les lieux communs qui en domestiqueraient le scandale ? Comment la misère conquiert-elle une place de premier plan dans la littérature et l’art moderne entre le roman picaresque et le récit contemporain, entre John Gay, Dickens et Salgado ? Quel lien entre artiste et misère ? Comment le marché de l’art et de l’édition s’est-il emparé de ce champ esthétique ?

Les propositions de communication (titre et résumé de 1500 signes)  doivent être adressées avant le 15 juin 2025 à Vérane Partensky :

verane.partensky@u-bordeaux-montaigne.fr

 

What Happens Next ? Rebuilding after Destruction in Contemporary French and Francophone Fiction (MLA 2026 - Toronto, Canada)

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CFP for a Special Session at the 2026 MLA Convention (8-11 January 2026) in Toronto, Canada

Special Session: What Happens Next? Rebuilding after Destruction in Contemporary French and Francophone Fiction
 
This panel will engage with contemporary French and Francophone fictional texts that explore how to rebuild a place, a society, or the world after destruction. How do contemporary French and Francophone fictional works respond to the question of "What happens next?" after a time of destruction, whether it be real or fictional. Fictional works of all genres are welcome, as are talks in French or in English.

Please submit a 250-word abstract (in French or in English) and a brief bio.

Deadline for submissions: **UPDATED** Thursday, 20 March 2025

Katja Petrowskaja, La photo me regardait

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Les textes qui composent ce livre ont été initialement publiés dans le supplément dominical de la Frankfurter Allgemeine Zeitung entre 2015 et 2021. Katja Petrowskaja, du fait de la guerre déclenchée dès 2014 par les Russes contre son pays natal, l’Ukraine, ressentant qu’il ne lui était plus possible d’écrire comme avant, a eu l’idée de recourir à un mode d’écriture fragmentaire enclenché à chaque reprise par une image prélevée dans l’immense stock d’indices et de traces mémorielles que la photographie a rendu possible et où, étrangement et sans même que nous le sachions, nos propres secrets sont gardés.

En contact étroit avec la puissance traumatique des drames que l’Histoire continue de déverser chaque jour sur les marges orientales de l’Europe, parfois aussi s’en évadant, passant d’une image anonyme à celle d’un photographe connu, puisant ici et là au hasard des voyages et des trouvailles, ce livre silencieux, pudique, bouleversé et parfois même souriant a aussi les traits d’une autobiographie dispersée, en éclats. Comme tel il prolonge Peut-être Esther, le précédent livre de Katja Petrowskaja (Le Seuil, 2015), mais on doit aussi le comprendre, dans la discrétion même de son geste, comme un acte de résistance par lequel, de surcroît, l’incroyable quantité de sens du photographique serait libérée.

Découvrir le sommaire et feuilleter l'ouvrage sur le site de l'éditeur…

L'explicite / Explicitness (Univ. Paris-Est Créteil)

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Colloque "L’explicite", Appel à communications

23 et 24 octobre 2025, Université Paris-Est Créteil

 L’explicite semble irrémédiablement inscrit au cœur d’un paradoxe. Ce colloque a pour but de repenser la notion de l'explicite, souvent délaissée au profit de son contraire, l'implicite. En effet, l’explicite est souvent perçu comme l’étape nécessaire à l’avènement de l’implicite. Comme l'observe Dominique Maingueneau : « on peut tirer d’un énoncé des contenus qui ne constituent pas en principe l’objet véritable de l’énonciation mais qui apparaissent à travers les contenus explicites. C’est le domaine de l’implicite » (Les Termes clés de l’analyse du discours, Paris : Points, 1996, 47). Textes, images ou sons sont valorisés à la mesure de leur complexité, l'explicite étant toujours relégué dans une position inférieure. Dire d’une œuvre qu’elle est explicite sous-entend qu’elle est pauvre de sens, qu’elle se donne sans effort (mais aussi sans gratification véritable) au lecteur/auditeur/regardeur.

L’étymologie latine nous renseigne sur le sens premier du participe explicitus, qui signifie « déployé », « exécuté », voire, pour un texte, « arrivé à sa conclusion, à son terme ». Il semblerait donc que l’explicite soit moins le point de départ qui conduit à l’implicite que le résultat du déploiement discursif d’un texte ou celui d’un tissu dont on aurait patiemment démêlé les plis. Pourquoi l’explicite aujourd’hui nous paraît-il si pauvre, malgré la richesse de son sens étymologique ?

En tant que lecteurs, spectateurs, et auditeurs, nous sommes toujours dans une lecture interprétative de médiums par essence polysémiques, et dès l’abord parasités par la question de l’implicite. A priori, l’explicite a moins de valeur que l’implicite, car il sous-entend soit une œuvre dont les signifiés sont épuisables (par superficialité ou utilisation de clichés), soit un lecteur qui ne sait pas aller au-delà de l’explicite et saisir les sens cachés. Pour autant, et paradoxalement, la notion même d’explicite est fuyante : elle semble plus difficile à appréhender que l’implicite. Qu’est-ce que l’explicite ? S'il est ce qui se déploie, où en sont les limites ? Peut-on penser l’explicite sans l’implicite, ou sommes-nous obligés de les mettre en relation ?

La perception de l’explicite est soumise à l’encodage culturel de celui-ci. Ainsi on peut en souligner l'ancrage historique : le public – y compris peu instruit – des pièces de Shakespeare comprenait ses grivoiseries tandis que nous dépendons de notes de bas de page. L’obscénité shakespearienne est d’autant plus obscène qu’elle ne nous est plus immédiatement accessible, disparaissant dans un off scene. Mais jouit-on plus d’une pièce de Shakespeare quand on en a explicité toutes les références ? De même, les scènes scandaleuses de Marriage à la Mode de Hogarth ne nous choquent pas au même degré que ses contemporains. L’implicite ne serait-il pas alors qu’un explicite oublié ?

Cependant, même dans le cas où l’explicite n’est pas perdu, s’agit-il bien d’un véritable explicite ? Toutes les formes d’expression artistique, quel que soit le sentiment d’immédiateté et d’objectivité qu’elles peuvent donner, n’en sont pas moins construites. Ainsi le narrateur d’un roman se réserve aussi le droit de tromper le lecteur et de l’emmener sur de fausses pistes. Même quand celui-ci déclare parler sans détour, on est invité à s’interroger sur l’explicite de sa démarche : ainsi le « Call me Ishmael » qui ouvre le récit de Moby-Dick est une formule qui donne une injonction en même temps qu’elle induit le doute. On pourrait presque le mettre en regard de Ceci n’est pas une pipe de Magritte. On retrouve cette même évidence trompeuse dans les arts visuels : ainsi la perspective des tableaux de la Renaissance prétend proposer la vue la plus réaliste et objective ; au cinéma, le camera eye donne l’illusion de suivre un regard objectif, objectivité qui sera aussi fréquemment prêtée à la photographie, perçue comme une capture « fidèle » du réel. Pourtant, ces vues prétendument objectives n’en sont pas moins biaisées, et cachent, dans la profondeur même de leur évidence, des effets de manipulation propres à toute représentation. Leur objectivité est trompeuse et demande à être dépliée, ou déployée.

Faut-il renoncer à l’explicite ? Avant même de lire, regarder, ou écouter une œuvre, son paratexte en conditionne la réception. Quand Barthes revendique la mort de l’auteur, en observant que « donner un Auteur à un texte, c'est imposer à ce texte un cran d'arrêt, c'est le pourvoir d'un signifié dernier, c'est fermer l'écriture », il semble dire que l’explicite est du côté de la fermeture, et que pour rouvrir le texte, il faut évacuer son paratexte, ou son auteur (Le Bruissement de la langue, Paris : Points, 1984, 68). Comment alors sonder et formuler les complexités de l’explicite ? Le colloque appelle à y réfléchir selon les pistes suivantes, non-exhaustives :

·       Univocité et polysémie : l’explicite est-il univoque ?

·       Clichés et lieux communs

·       Explicite et intentionnalité

·       Paratextes 

·       L’explicite de la langue

·       Explicite et genre (genres artistiques, gender)

·       Réécriture et intertextualité

·       Traductions

·       Théâtre et explicite (exposition, apartés, didascalies...)

·       Effets de sens au cinéma et dans la musique

·       L’obscène

·       Humour et explicite

·       Matérialité et explicite

·       Pédagogie et pratiques de l’analyse et explication/explicitation de texte ?

Les propositions de communication (de 300 à 500 mots) devront être envoyées en français ou en anglais accompagnées d'une courte notice biographique d’ici le 15 juin 2025 à l’adresse suivante : explicitecolloque@gmail.com.

Comité d’organisation : Camille Adnot, Éric Athenot, Farid Ghadami et Élisabeth Vialle (UPEC)

Laboratoire IMAGER (Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman) - EA 3958

Équipe Ties (Textes, Images et Sons).

 

Explicitness Conference - Call for Papers

23-24 October 2025, Université Paris-Est Créteil

 

The notion of explicitness seems irremediably at the heart of a paradox. The aim of the conference is to rethink this notion, often neglected in favour of its opposite, i.e. implicitness. As Dominique Maingueneau observes, explicitness is often approached as the necessary preliminary step to implicitness: “on peut tirer d’un énoncé des contenus qui ne constituent pas en principe l’objet véritable de l’énonciation mais qui apparaissent à travers les contenus explicites. C’est le domaine de l’implicite”[1] (Les Termes clés de l'analyse du discours, Paris: Points, 1996, 47). Texts, images and sounds appear to be valued according to how complex they are, while explicitness is always relegated to an inferior position. To say that a work is explicit implies that it is poor in meaning, that it gives itself effortlessly (but also without real gratification) to the reader/listener/viewer.

Latin etymology informs us that the primary meaning of the participle explicitus was “deployed”, “executed” or, regarding texts, “completed, finished”. It would seem, then, that explicitness is less a starting point leading to implicitness than the end result of a text's discursive deployment, or that of a fabric whose folds have been patiently unfurled. Why does explicitness seem so poor today despite its rich etymological meaning?

As readers, spectators and listeners always engaged in interpretative reading of essentially polysemous media, we are from the outset parasitized by the question of implicitness. On the face of it, explicitness has less value than implicitness since it implies a work whose meanings can be exhausted—due to its alleged superficiality or its use of clichés—or a reader who cannot go beyond what is explicit and is unable to grasp the hidden meanings. And yet, paradoxically, the very notion of explicitness proves elusive and seems harder to grasp than its opposite. What is explicitness? If it is what unfolds, where does it stop? Can we think of what is explicit without what is implicit, or are we obliged to link both these notions?

Perceiving explicitness is subject to cultural encoding. For example, one can think of the historical roots of Shakespeare's plays: their audiences—including their uneducated members—understood their sauciness, while we rely on footnotes. Shakespearean ribaldry is all the more obscene as it is no longer immediately accessible to us and disappears into an off scene. Yet, do we enjoy a Shakespeare play more when all its references have been explained?  Similarly, the scandalous scenes in Hogarth's Marriage à la Mode are not as shocking to us as they were to his contemporaries. Is implicitness, then, just a case of forgotten explicitness?

But even when explicitness is not lost, how explicit is it after all? All forms of artistic expression, however immediate and objective they may appear, are ultimately constructions. The narrator of a novel, for example, reserves the right to mislead the reader and lead them down false paths. Even when the narrator declares they are speaking plainly, readers are invited to question such a claim to being explicit; for example, the address to the reader at the start of Moby-Dick—“Call me Ishmael”—is a formula which both issues an injunction and induces doubt. It could almost be compared to Magritte's Ceci n'est pas une pipe. The same deceptive obviousness can be found in the visual arts: the perspective used in Renaissance paintings, for example, claimed to offer the most realistic and objective view of reality; in cinema, the camera eye creates the illusion of following an objective gaze also frequently attributed to photography, perceived as a faithful capture of reality. Yet these supposedly objective views are no less biased, and hide, in the very depths of their obviousness, the manipulative effects inherent in all representation. Their objectivity is deceptive and calls for unfolding or unfurling.

Should we then give up explicitness? Even before we read a book, or watch a film, a play, a painting or a photograph, or listen to a piece of music, their paratexts conditions  their reception. When Barthes calls for the death of the author, observing, “donner un Auteur à un texte, c'est imposer à ce texte un cran d'arrêt, c'est le pourvoir d'un signifié dernier, c'est fermer l'écriture,”[2] he seems to be saying that explicitness lies on the side of closure, and that to reopen the text, we need to evacuate its ultimate paratext, i. e. its author (Le Bruissement de la langue, Paris: Points, 1984, 68). How, then, are we to fathom and formulate the complexities of the notion of explicitness? Topics for this conference may include but are not limited to:

·       Univocity and polysemy: is explicitness necessarily univocal? 

·        Clichés and commonplaces 

·        Explicitness and intentionality

·        The role of paratexts 

·        Speech and explicitness 

·        Explicitness, genre and gender 

·        Intertextuality 

·       Translation practices

·        Theatre and explicitness (opening scenes, asides, stage directions...) 

·       Strategies of meaning in film and music 

·        Obscenity

·       Humour and explicitness

·       Materiality and explicitness

·       Teaching and analysing texts in the classroom

 

Abstracts in English or French (300 to 500 words) should be sent with a short bio by 15 June 2025 to explicitecolloque@gmail.com

Organising committee: Camille Adnot, Éric Athenot, Farid Ghadami and Élisabeth Vialle (UPEC)

Laboratoire IMAGER (Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman) - EA 3958

Équipe Ties (Textes, Images et Sons).


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[1] “It is possible, from an utterance, to derive contents that do not in principle constitute the true object of enunciation but which appear through its explicit contents. This is the domain of implicitness.”
[2] “to give an Author to a text is to impose a stop to that text, it is to provide it with an ultimate signified, it is to close writing.”


Wicked ! Réécritures, révisions et résistances de la méchanceté au féminin dans les fictions populaires et de jeunesse anglophones, XIXe- XXIe s.

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Wicked! Réécritures, révisions et résistances de la méchanceté au féminin dans les fictions populaires et de jeunesse anglophones (XIXe- XXIe siècles)

Colloque international organisé par Charlotte Arnautou (Université d’Artois) et Anouk Bottero (INU Champollion) à l’université d’Artois, les 23 et 24 octobre 2025

https://wicked.sciencesconf.org

Keynote speaker : Kimberley Reynolds (University of Newcastle)

En novembre 2024 est sorti sur grand écran le premier volet de l’adaptation cinématographique de la franchise médiatique Wicked (composée jusqu’alors d’une série de romans pour la jeunesse déclinée en comédie musicale à succès) qui raconte les années de (trans)formation de la « méchante sorcière de l’Ouest », mémorable antagoniste du classique pour enfants de Frank L. Baum, Le Magicien d’Oz (1900). Le phénomène Wicked rassemble un certain nombre de traits caractéristiques de la production culturelle de masse anglophone contemporaine dont la plus saillante est certainement une forme d’héroïsation des « méchantes ». Si ce phénomène de révision et de réécriture met au jour des effets de mode et de marchandisation, il révèle également une mise en crise des définitions et contours de cet archétype classique de la littérature d’enfance et de jeunesse, dont la compréhension peut être approfondie par la question du genre.

Le personnage de la « méchante » parcourt en effet bien plus les pages de la littérature enfantine que son homologue masculin (Belotti, 129). Son nom même (Propp, 38) est intimement associé à cette littérature (là où la littérature générale va plutôt parler d’antagoniste), possiblement en écho à la protestation enfantine qui dit son désaccord, voire sa colère (Baussier, 103). L’archétype cumule plusieurs fonctions dans le récit pour enfant – pédagogique (contrepoint moral), dramaturgique (garantie de frissons) ou encore psychanalytique (défoulement pulsionnel) – mais il ouvre aussi une brèche dans le régime fictionnel extrêmement surveillé de la littérature pour enfants en posant, à des degrés divers, la question problématique de l’héroïsation du mal. En effet, dans un genre littéraire longtemps marqué par son désir d’instruire et d’éduquer son public, ces figures parfois repoussantes et parfois fascinantes exposent et questionnent la portée identificatoire de la littérature (Jouve). 

Cette question s’avère épineuse si l’on s’intéresse à la fiction contemporaine pour enfants qui semble avoir évacué les méchant·e·s de ses récits (voir les dernières productions des studios Disney comme Elementary ou Encanto), poussant par exemple la très sérieuse Revue des Livres pour Enfants à se demander si « les méchants [ne sont pas] une espèce menacée ». Comment identifier les gentil·le·s quand il n’y a plus de méchant·e·s et quels repères moraux demeurent pour les lecteurs et lectrices enfants ? Cette disparition interroge d’autant plus que, dans la fiction populaire contemporaine, notamment télévisuelle, les méchantes semblent occuper une place nouvelle et centrale, celle de protagoniste, aussi bien dans les séries de type réaliste (Killing Eve) que dans les genres de l’imaginaire tirés de la littérature jeunesse (Cruella, Maleficent, Wicked), qui offrent un témoignage supplémentaire de la « juvénisation » des biens culturels populaires (phénomène identifié dès 1985 par Jean-Claude Chamboredon). Cependant, si ces fictions semblent promettre une plongée dans le mal, elles tendent à construire les personnages de méchantes davantage comme des anti-héroïnes portant, de façon plus ou moins voilée, un discours féministe (montrant par-là la puissance des cultures non légitimes à s’emparer d’enjeux politiques, encore complexifiés par leur ancrage dans des logiques et contextes de production capitalistes).

Le terme anglais wicked semble épouser les récents revirements de ces trajectoires « villainesques » puisque wicked a connu des glissements sémantiques qui l’éloignent du langage étrange des sorcières (wicked vient du vieil anglais wicce signifiant witch) et de l’immoralité (« Something wicked this way comes » Macbeth 4.1.45) pour se teinter d’admiration dans les interjections familières de l’anglais britannique contemporain (« That’s wicked! »). Tout comme la marâtre, la sorcière apparaît donc comme une figure matricielle de la méchante. Mais cette incarnation prototypique de femmes « en marge » de la société et de ses codes est également, depuis les années 70, une icône féministe, réactivée plus récemment par la troisième vague féministe du monde occidental. Si ce révisionnisme féministe est à analyser à l’aune d’un contexte social et politique marqué depuis 2017 par le mouvement Me Too, et donc, comme outil politique, il marchandise aussi un motif littéraire déjà ancien. En effet, que ce soit la reine des Enfers du couple Shelley (Proserpine,1820), ou la première femme de Rochester, folle à lier séquestrée au grenier (Wide Sargasso Sea, Jean Rhys, 1966), les personnages féminins antagonistes de la mythologie ou de classiques de la littérature ne cessent de se prêter à une réécriture féministe les dotant d’une voix, d’un passé et d’une intériorité. Du XIXe au XXIe siècle, ce colloque souhaite aborder les évolutions de ces politiques de révision de la méchante, dont la popularité n’est toujours pas démentie à ce jour (comme en témoigne par exemple le succès actuel d’une Madeline Miller avec Circe). Enfin que Proserpine, pièce de théâtre pour enfants composée principalement par Mary Shelley, fasse figure de point de départ de ce mouvement désormais étendu à toute la fiction populaire démontre encore le caractère intime de la relation que celle-ci noue avec la fiction de jeunesse et dont les différentes articulations sont au cœur des enjeux de ce colloque.

Toutefois, dans ces réécritures féministes qui offrent une raison à la haine tenace de Cruella pour les dalmatiens et font d’Elphaba le fruit « vert » d’amours interdites, la question de l’héroïsation du mal est liquidée au profit d’un déterminisme psychologique visant à relativiser le mal incarné. Que dit cette disparition de la méchante du rapport de notre époque à l’amoralité féminine ? La méchante ne pourrait-elle s’incarner que dans la négation de sa dénomination ? Et à l’inverse, peut-il y avoir une résistance assumée de la corruption morale au féminin ? Dans son désormais célèbre discours de 1994 intitulé « Spotty-Handed Villainesses », Margaret Atwood plaide ainsi pour la représentation de femmes monstrueuses, a contrario des discours féministes de la deuxième vague qui défendent plutôt la nécessité de représenter un héroïsme féminin dont l’incarnation ultime serait Wonder Woman. Pour Atwood au contraire, représenter des femmes méchantes permettrait d’étendre le territoire de la fiction et l’agentivité féminine qui s’y déploierait.  Ce contrepoint à la réhabilitation évoquée plus haut montre à quel point l’entreprise de réécriture de la méchante par des œuvres de culture populaire se heurte à la pérennité de sous-textes misogynes ayant trait aux enjeux de sexualité et de maternité.

Traditionnellement figures excessives marquées par leur pouvoir dérégulé et hors-normes, les méchantes posent donc aussi la question de la puissance : celle de la permanence du trope, à travers les variations brassées par les multiples réécritures ; celle, symbolique, de la place désormais centrale de la méchante dans les récits, fictions, imaginaires populaires. Ce colloque souhaite donc également interroger les paradoxes entourant les notions d’« empouvoirement » (Bacqué et Biewener) ou encore d’« empuissancement »  appliquées aux personnages féminins : cette prise de pouvoir féministe aurait-elle lieu par des processus de restitution de leur moralité aux méchantes ou bien par une résistance de la méchanceté féminine ? 

 La dimension populaire de ces œuvres implique enfin nécessairement un questionnement autour de leur réception : si les méchantes de séries télévisées peuvent devenir des fan favorites, d’autres personnages féminins sont érigés malgré eux en méchantes par la réception (on pense à Skyler White, personnage de Breaking Bad que les fans ont (més)interprété comme antagoniste, sujet à propos duquel l’actrice s’est ouverte dans une tribune du New York Times). Quel type de réécritures ces cas de réception contresensiques offrent-ils ?

En plus des pistes déjà évoquées, les propositions de communication pourront aborder les thèmes de réflexion suivants, sans toutefois s’y limiter :

-    Les personnages féminins unlikeable (Fleabag, les héroïnes des romans d’Ottessa Moshfegh…)

-    La prédominance des méchantes dans les littératures et cultures de l’imaginaire

-    Méchanceté et maternité : marâtre, mauvaise mère et stérilité 

Bibliographie sélective 

Atwood, Margaret. « Spotty-Handed Villainesses: Problems of Female Bad Behaviour in the Creation of Literature » [1994], in Curious Pursuits: Occasional Writing 1970–2005. Londres : Virago, p.171–86.

Bacqué, Marie-Hélène and Carole Biewener. L’empowerment, une pratique émancipatrice ? Paris : la Découverte, 2015.

Barthelmebs-Raguin, Hélène et Matthieu Freyheit, dir. CriminELLES: le crime à l’épreuve du féminin. Reims : EPURE, 2018. 

Baussier, Sylvie. « Ressentir la méchanceté, du regard au point de vue », in La revue des livres pour enfants, n°330, mai 2023, p. 102-107. 

Belotti, Elena Gianini. Du côté des petites filles [1974], tr. collectif. Paris : Des femmes - Antoinette Fouque, 1994.

Carter, Angela, dir. Wayward Girls and Wicked Women. Londres : Virago, 2016.

Chamboredon, Jean-Claude. « Adolescence et post-adolescence : la juvénisation. Remarques sur les transformations récentes des limites et de la définition sociale de la jeunesse », in Adolescence terminée, adolescence interminable, dir. Anne-Marie Alléon, Odile Morvan an Serge Lebovici. Paris : PUF, 1985, p. 13-28.

Chesney-Lind, Meda and Katherine Irwin. Beyond Bad-Girls: Gender, Violence, and Hype. New York / Londres : Routledge, 2008.

Douglas, Virginie. « Quand les parents deviennent des méchants dans la fantasy britannique pour la jeunesse : le cas de Coraline de Neil Gaiman et de Luka et le Feu de la vie de Salman Rushdie » in Les méchants : des personnages comme il (en) faut. Cahiers du CRILJ, n°5, 2013.

Dufayet, Nathalie. « Avant-Propos », in Les « nouveaux » villains, Figures du mal dans la fiction de jeunesse. Paris : classiques Garnier, RLM, n°10, 2020.

Gilbert, Sandra and Susan Gubar. The Madwoman in the Attic: the woman writer and the nineteenth-century literary imagination [1979]. New Haven/Londres : Yale UP, 2020.

Jouve, Vincent. « Le méchant dans la littérature de jeunesse », in La revue des livres pour enfants, n°330, mai 2023, p.78-87.

Propp, Vladimir. Morphologie du conte de fées [1928], French trsl. Marguerite Derrida, Tzvetan Todorov et Claude Kahn. Paris : Seuil, 1970.

Reynolds, Kimberley. Girls Only? Gender and Popular Children’s Fiction in Britain, 1880-1910. Philadelphie : Temple University Press, 1990.

Modalités de proposition : 

Les propositions de communication (20mn), en français ou en anglais, accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer à Charlotte Arnautou (charlotte.arnautou@univ-artois.fr) et Anouk Bottero (anouk.bottero@univ-jfc.fr) avant le 31 mars 2025.

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Comité scientifique :

Anne Besson (Université d’Artois)

Virginie Douglas (Université Le Havre – Normandie)

Matthieu Freyheit (Université de Lorraine)

Anaïs Goudmand (Sorbonne Université)

Émeline Jouve (Université Toulouse Jean-Jaurès)

Gérald Préher (Université d’Artois)

Laurence Talairach (Université Toulouse Jean-Jaurès)

Charlotte Arnautou (Université d’Artois)

Anouk Bottero (INU Champollion)

Eric Baratay (dir.), Une histoire animale du monde. A la recherche du vécu des animaux de l'Antiquité à nos jours

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Il est aujourd’hui possible d’écrire une histoire du monde qui fasse la part belle au rôle, au ressenti comme à la volonté même des animaux ; telle est la thèse de cet ouvrage dirigé par Éric Baratay.

Si, depuis l’Antiquité au moins, les animaux ont subi le domptage, le labeur, l’enfermement, ils ont aussi exprimé leur propre engagement, manifesté leurs émotions, leur consentement ou non dans leurs interactions avec les humains. À l’heure des multiples découvertes éthologiques prouvant toute la diversité et la richesse des capacités animales, il est temps de se placer du côté de ces êtres vivants qui méritent d’être étudiés pour eux-mêmes.

Au fil du temps, des éléphants d’Hannibal aux chevaux de la Première Guerre mondiale, des fauves en cage aux chiens de compagnie, de Bucéphale aux singes de laboratoire, il existe bel et bien une histoire animale à part entière qu’il s’agit ici de comprendre et de raconter. Avec cet ouvrage, l’histoire n’est plus seulement une science humaine, elle est une science de toutes les espèces qui peuplent la Terre.

Lire un extrait…

Éric Baratay est membre senior de l’Institut universitaire de France, professeur d’histoire contemporaine à l’université Lyon-3 et spécialiste de l’histoire des animaux. Il a notamment publié Le Point de vue animal (2012), Biographies animales (2017) et Cultures félines (2021).

1945: close encounters between war and peace (Close Encounters in War)

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Close Encounters in War Journal – Call for articles for Issue n. 8 (2025)

Guest Editor: Dr Sam Edwards 

Images of exuberant crowds gathering on VE Day and VJ Day from Piccadilly Circus in London to Times Square in New York City have long shaped collective memories of 1945 as the moment when evil totalitarian dictatorships were finally defeated. Thanks to the sacrifices of Allied soldiers and civilians in what has since become known as the “Good War” peace returned and democracy was re-established. It was all a marked difference to how the year had begun. 

From the end of January 1945 onwards the discovery of Nazi extermination camps in Europe, most infamously at Auschwitz, exposed the full horror of the Holocaust. The U.S, British, and Soviet forces who liberated the camps found emaciated survivors, mass graves, gas chambers and laboratories for medical experiments on humans. In February, the Allied Strategic Bombing campaign against Germany reached its horrific crescendo when incendiary bombing killed tens of thousands in Dresden. And in eastern and central Europe civilians suffered enormously. It was estimated that on German territory alone some two million women and girls were raped. Many civilians decided to take their own lives to escape what they feared to be a more horrible fate. 

Hitler’s suicide on 30th April and the fall of Berlin in early May heralded the German unconditional surrender. But in the Pacific Theatre the fighting continued. During the battle of Okinawa alone (April to June 1945) over 7,600 U.S. troops and some 42,000 civilians were killed in an operation intended to secure a base for what would likely be an even bloodier operation, the invasion of Japan itself. And here, too, Allied bombing exacted a destructive retribution on Imperial Japan: in Tokyo over 84,000 died in March as a consequence of firebombing, which left 16 square miles utterly destroyed. The two atomic bombs dropped on Hiroshima and Nagasaki in August – acts which remain controversial and much debated – likewise caused enormous death and devastation, but they also accelerated Japan’s surrender and the end of the hostilities globally. 

Even as the final Allied victory approached, new challenges emerged. In February 1945, at Yalta in Crimea, the ”Big Three” – Roosevelt, Churchill and Stalin – outlined plans for the division of Germany, for the payment of reparations, and for Soviet participation in the war on the Pacific Front. And in July, the Potsdam conference saw the hardening of tensions among and between the Allies so that by 1946 the early outlines of what would become a Cold War between East and West had already started to emerge.

The monumental historiography generated by this conflict has reflected the political and cultural divisions between the belligerents and it has highlighted the troubled and divided memories that exist within participant nations. The earliest comprehensive histories of the Second World War emerged from the field of international relations, and they emphasize the political dimensions of the conflict with a strong focus on strategy and military concerns. Broader surveys surfaced in the 1980s and 1990s, which looked at themes such as life on the home front and the socio-economic dynamics of total mobilization, including cultural transformations. Today, scholars tend to integrate local and regional perspectives into overarching narratives. New sub-disciplines such as diplomatic history and the history of intelligence have helped shed light on some critical aspects such as the Soviet Union’s role in the Axis’ defeat, whereas memory studies and oral history have helped look more closely at people’s experiences.

Issue n. 8 of the CEIWJ aims to investigate the close encounters that occurred in 1945 between war and peace, civilians and combatants, the personal and the political, and past, present, and future. 

To do so, we invite the submission of articles focused on the investigation of 1945 from a broad spectrum of theoretical and critical perspectives in the fields of Comparative Literature, Cultural History, Ethics, Epistemology, Ethnology, Gender Studies, History of Art, History of Ideas, Linguistics, Memory Studies, Modern Languages, Oral History, Philosophy of Language, Postcolonial Studies, Psychology, Religion, Social Sciences, and Trauma Studies.

We invite, per the scientific purpose of the journal, contributions that focus on human dimensions and perspectives on this topic. The following aspects (among others) may be considered:

-        Diplomatic encounters;

-        Encounters between combatants from different belligerent countries;

-        Encounters between civilians and combatants;

-        Propaganda and ideology (e.g. political perspectives; racism; nationalism; religious fanaticism);

-        Ethical and moral aspects (e.g. personal development; self-understanding; the relation with the others; justification of violence; acceptance of suffering and death);

-        Anti-war attitudes (e.g. pacifism; criticism of violence; desertion and conscience objection; sabotage);

-        Personal narratives and trauma;

-        Decolonisation;

-        Military occupation;

-        Displacement and demobilisation;

-        Identity and diversity (e.g. gender; ethnicity; cultural heritage);

 

CEIWJ encourages inter/multidisciplinary approaches and dialogue among different scientific fields to promote discussion and scholarly research. The blending of different approaches will be warmly welcomed. Contributions from established scholars, early-career researchers, doctoral students, and practitioners who have dealt with or used personal narratives in the course of their activities will be considered. Case studies that include different geographic areas and non-Western contexts are warmly welcome.

The editors of the Close Encounters in War Journal invite the submission of abstracts of 250 words in English by 31 March 2025 to ceiwj@nutorevelli.org. The authors invited to submit their works will be required to send articles of 8,000-10,000 words (endnotes included, bibliographical references not included in word count), in English by 1 June 2025. All articles will undergo a process of double-blind peer review. We will notify you of the results of the review in September 2025. Final versions of revised articles will be submitted in November 2025. Please see the submission guidelines at: https://closeencountersinwar.org/instruction-for-authors-submissions/.

Les collaborations entre artistes et scientifiques (Lausanne)

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Colloque « Les collaborations entre artistes et scientifiques »

27-28-29 mars 2025

La Grange – Centre Arts/Sciences / Université de Lausanne

L’enjeu contemporain des relations entre arts et sciences appelle à une redéfinition, tant ces deux domaines semblent parfois enfermés dans une opposition ou une complémentarité superficielle. Depuis les années 1960-1970, et des initiatives comme le Colloque de Cerisy « Art et Science : de la créativité  » (septembre 1970), les interactions entre arts et sciences sont de plus en plus étudiées, même si leur théorisation reste lacunaire. Les arts, souvent réduits à une fonction illustrative ou médiatrice sont encore perçus du côté scientifique comme des outils de vulgarisation, renforçant une vision instrumentale de la collaboration. Ces considérations tendent à réduire les pratiques artistiques à un rôle subalterne, tout en consolidant une distinction réifiée (et largement inopérante) entre objectivité scientifique et subjectivité artistique. Dans cette configuration, l’art est souvent assimilé à l’expression d’un ego, tandis que la science est érigée en modèle de production de vérités objectives. Nous cherchons à redéfinir les termes mêmes de cette relation, où la création artistique et la recherche scientifique se rencontrent pour repenser la production et la circulation des savoirs.

L'objectif est de reconstituer une histoire plurielle, au croisement des perspectives, qui permette de penser l'actualité et les futurs de la dynamique arts/sciences. En questionnant la place de l’esthétique dans la production du savoir scientifique, nous chercherons à observer comment ces interactions ont contribué à de nouvelles formes hybrides de création et de réflexion. Nous tenterons de comprendre comment institutions et révolutions scientifiques ont façonné ces dialogues, venant à leur tour questionner les enjeux épistémiques des disciplines. Ce croisement des perspectives permettra de repenser les rôles respectifs de l’art et de la science dans la production et la diffusion du savoir, en ouvrant une réflexion sur l’actualité et les futurs possibles de cette dynamique.

Loin des injonctions de productivité et de progrès technologique, il s’agit d’explorer des pratiques scientifiques et artistiques attentives à la matérialité du vivant. Dans ce cadre, nous examinerons les liens entre pratiques vernaculaires, technologie et modernité scientifique, en confrontant la mécanisation puis l'automatisation des sciences contemporaines. Dans un contexte de computationalisation des connaissances, les pratiques artistiques permettent de réintroduire de l'intuitif, l'aléatoire et le non-mesurable dans la recherche scientifique actuelle qui tend à les exclure. Les épistémogenèses sont alors remises en jeu, autrement dit la manière dont les savoirs sont produits et transformés au sein des institutions, pour venir questionner la hiérarchisation et le statut des pratiques dans les sciences modernes.

Le processus théâtral, en tant qu’espace d’expérimentation, devient une voie privilégiée pour penser les articulations entre fabrication, représentation et réflexivité scientifique. La scène est un espace où se rencontrent artistes et scientifiques pour composer de nouveaux rapports au monde, en ouvrant un lieu où l’espace des faits scientifiques se transforme en espace poïétique. Nous voulons explorer la performance comme un dispositif de transmission des savoirs et comme un processus d’investigation où lae contributeurice est intégré.e à une expérience collective d’exploration du réel. En plaçant le corps en mouvement au cœur de ce processus, l’art devient un vecteur d’images et d’interprétations nouvelles. La performance ouvre alors un lieu de transformation des savoirs scientifiques.

Programme…

Jeudi 27 mars

Pratiques et savoirs croisé·es. Histoire, institutions

Cette première demi-journée propose d’examiner les relations historiques entre arts et sciences, pour repenser leurs rôles respectifs dans notre façon de produire et partager les savoirs.

Panel 1 : Reconfigurer les frontières entre arts et sciences

  • 13h15 – 13h45 : Jean-Paul Fourmentraux – Oeuvres frontières : Sciences, Arts, Technologies
  • 13h45 – 14h15 : Nathalie Stefanov – Évolution des pratiques Arts et Sciences : perspectives historiques et engagements contemporains

14h15 – 14h45 : Pause

Panel 2 : Histoires et devenirs des collaborations arts-sciences en contexte institutionnel

  • 14h45 – 15h15 : Sandra Delacourt – Une décennie de dépaysement de la recherche. Traversée d’un nouveau paysage institutionnel entre arts et sciences
  • 15h15 – 15h45 : Volny Fages – Rencontres d’un autre type. Déplacer les institutions, créer des espaces interstitiels entre arts et sciences

16h-17h : Récit d’expérience #1 : Romain Bionda (UNIL), Julie Bugnard, Isumi Grichtig : Coécrire un récit multiversel

17h-18h : Récit d’expérience #2 : Olivia Csky Trnka, Richard Timsit (EPFL), Laurence Kaufmann (UNIL) : Être une artiste en centrale nucléaire

18h-19h : Apéritif dinatoire

19h-20h : Faire Troupeau, un spectacle de Marion Thomas

Vendredi 28 mars

Régénérer les savoirs. Sortir de l’objectivité

Cette deuxième demi-journée invite à questionner la place de l’intuitif, de l’aléatoire et du non-mesurable dans une recherche scientifique contemporaine qui se mécanise et s’automatise toujours davantage.

Panel 3 : Penser les interférences : critique des modèles et des cadres

  • 10h30 – 11h : Christian Ruby – Cinq exercices critiques de l’arpenteur moderne
  • 11h – 11h30 :  Alain Kaufmann – Concepts, affects, percepts : chercher et enquêter autrement

La performance comme dispositif de réflexivité scientifique

Cette troisième demi-journée examine la performance comme un espace hybride où artistes et chercheurexs co-construisent de nouvelles façons d’explorer, de transmettre et de transformer les savoirs scientifiques.

Panel 4 : Expériences temporelles et dramaturgies scientifiques

  • 13h30 – 14h : Victor Thimonier – “Fantômes du temps long et petites expériences dramaturgiques dans Anachronique paléolithique!”
  • 14h – 14h30 : Jean-Marc Chomaz – Décalage vers le rouge : causalité, déterminisme, réversibilité, irréversibilité, une démo de retournement du temps

14h30 – 15h : Pause café

Panel 5 : Pratiques collectives et mises en œuvre sensibles

  • 15h – 15h30 : Maria Grace Salamanca González – Lorsque ni l’affectivité, ni la réflectivité ne suffisent: chercher dans les esthétiques du care
  • 15h30 – 15h45 : Morgan Chabanon & Audrey Gosset – Processus d’enœuvrement collectif : expérimenter avec le projet Thermodanse

16h-17h : Récit d’expérience #3 : Mathilde Zbaeren (UNIL), Mathilde Morel : Analyser la réaction traumatique d’un public de théâtre

17h-18h : Récit d’expérience #4 : Delphine Preissmann (UNIL), Nathalie Dongois (UNIL), Anouk Werro, Mélissa Rouvinet : Agir sur la mémoire des publics

18h-20h : Apéritif dinatoire

20h-21h : Face à Chienne, un spectacle de Mathilde Morel et Mathilde Zbaeren

21h30-23h : Concerts et fête.

Samedi 29 mars

9h-14h : Atelier de programmation artistique permacole avec Anne-Christine Liske

14h-15h : Récit d’expérience #5 : Camille Jaccard (scientifique UNIL), Caroline Bernard (artiste) : Capter la parole des personnes psychiatrisées

17h-18h : Récit d’expérience #6 : Martin Everaert (EPFL), Marielle Pinsard (artiste), Greg Duret (artiste), Anne-Sophie Sterck (artiste) : Co-écrire son spectacle avec des algorithmes

20h-21h : Une leçon de ténèbres, un spectacle de Betty Tchomanga.

Christine Brusson, Proust, écrire le vivant

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Proust partage avec certains artistes de son temps ce rêve de réhabiliter quelque chose de détruit, de dévalorisé, pour le modifier, dans l’idée de réparation, de régénération et d’invention. Il revendique une forme de résistance contre une pensée rationnelle et une langue qui ne serait plus qu’abstraite. Pour lui, seule la nature nous mène à la vérité à travers ce bruit, cette forme rayonnante qui s’échappe des êtres et qu’il appelle l’essence individuelle des choses.

En pénétrant cette qualité perdue, le monde nu, primitif, des origines où tout est pris ensemble dans la complexité vivante de l’impression, l’écrivain lui rend sa prérogative contre la langue. L’infamie infligée au vivant conduit au désamour et à la dématérialisation du monde. Alors comment traduire la vie de manière vraie et vivante ?

À partir de l’idée, sans cesse réaffirmée par Proust, que vrai égale vivant, Christine Brusson explore la singularité de l’écrivain, confronte sa quête littéraire à l’avant-garde artistique, analyse la crise ruskinienne.

Le réalisme faisait de la réalité une traduction homogène répondant aux conventions d’une époque. Proust revendique une autre façon de voir, étonnamment proche de certains penseurs de l’écologie. Il nous fait entrer dans la structure même de la vie à travers une transe, une participation. Les univers s’ouvrent dans une porosité fascinante.

Dans Proust, contre-enquête, Classiques Garnier, 2018, et Proust, voir l’invisible, Kimé, 2023, Christine Brusson interrogeait la profonde étrangeté de l’écrivain en explorant plusieurs pistes inédites : le trauma et les traits autistiques, la voyance. Elle clôt ici sa contre-enquête en posant l’équivalence, à la fois simple et énigmatique, du vrai comme vivant.

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